“Ce n'est peut-être pas du Berlin School comme on le connait, mais nous sentons ses racines au niveau du séquenceur et des solos de synthétiseur”
1 First Sunset (7:44)
2 Strandmusique (5:01)
3 Let there be Music (5:46)
4 Water Melody (5:02)
5 Under the Surface (5:35)
6 Analog Bubbles (5:57)
7 Wind blows (7:19)
8 Burning for You (4:48)
9 Beachjam (6:03)
10 Wrong Order (5:19)
11 Orgasmik (7:57)
SynGate CD-R 2066
(CD-R/DDL 66:52)
(New Berlin School, EDM, IDM)
Syngate à l'art de dénicher de beaux petits talents cachés; Erik Seifert, Dorian, Certamen, Head Heart & Soul et plusieurs autres que je ne connais pas encore. Tous des artistes qui ont un point en commun; la passion de la MÉ. Est-ce toujours de la Berlin School? Franchement je n'en suis pas tout à fait convaincu. Les catégories, sous divisions et sous genres connectés à la MÉ sont si similaires et contradictoires à la fois que c'en est déroutant. Mais l'important, c'est de la MÉ! Avec synthétiseurs, séquenceurs et boîtes à rythmes! Et ici nous avons un cd de 65 minutes de musique mélodieuse et énergique. De quoi passer un bon moment. TERALOGICA est un album de Bernd Scholl (ne pas confondre avec l'autre Bernd Scholl qui fait une musique plus planante) ou Moonbooter. Un nouveau venu qui a des années d'expérience sur la scène techno Allemande. Un artiste qui aime quand ça bouge, quand ça cogne. À moins que l'on affectionne seulement la musique ambiante, il n'y a pas grands failles à TERALOGICA qui allie rythmes de plomb et harmonies accrocheuses.
First Sunset est une très belle mélodie. Le genre de truc qui colle à l'oreille avec un piano qui nous enchante sur une bonne ligne basse pesante et de soyeuses percussions qui claquent avec discernement. Un titre léger qui a du punch avec de belles envolées synthétisées. Strandmusique suit avec dynamisme. Un titre agressif qui cogne avec une lourde basse rythmique. Derrière ce beat d'enfer, et ces percussions qui roulent et roulent, une mélodie virevolte et se promène au gré des variations du séquenceur. Un autre truc soyeux qui accroche, surtout lorsque la section des cordes s'ajoute qui lui donne plus de profondeur. Let There Be Music enchaîne avec une voix électronique sur un beat sur un fond d'écho. Un autre beat tape-du-pied qui est poussé par une ligne de basse et son essence de plancher de danse. Water Melody est représentatif de son titre. Une douce mélodie qui prend naissance sur un fond de vagues d'un océan plein de romance et de tendresse. Mélancolique le piano est rejoint par un synthé à la Kitaro et une couche de guitare, donnant un effet de ballade cosmique. C'est beau et ça détend et c'est aux limites du New Age. Le synthé à la Kitaro est sublime, tout comme les arrangements. Under the Surface reprend les mesures rythmiques. Le début est craquant avec des pulsations basses qui roulent en boucles. Les percussions s'amènent pour augmenter la cadence que les synthés enveloppent, donnant plus de richesse et de profondeur à ce tempo qui roule en boucles dans l'écho des riffs de synthé. Analog Bubbles poursuit sur un rythme tout aussi nerveux. Hésitantes, les notes progressent sur un fond tamisé par un subtil effet d'écho. Après le premier passage, le beat s'active un peu plus sur des percussions claquantes. Le tout prend place et structure un rythme soutenu par un jeu de synthé métallique et une bonne ligne de basse nerveuse.
Wind Blows est un des bons titres de cet album. Le tempo est suspendu et entouré d'effets sonores, dont un battement de percussion qui s'anime de plus en plus. Le rythme progresse sur une bonne basse avec un synthé qui accentue son étendue à travers ses différentes variations texturales. Ce qui donne un débit ambiosphérique assez différent des rythmes endiablés que l'on retrouve au long de TERALOGICA. Le rythme casse sur une superbe apparition du piano qui est mélodieusement divin. C’est le style accessible qui accroche dès la première écoute. Là aussi, les arrangements sont très bien. Burning for You nous berce sur un rythme sobre et une voix féminine qui tranche dans cet univers métallique. L'ambiance est sensuelle et c'est le genre de truc qui pourrait jouer à la radio. Beachjam embrasse un style jazz. Plutôt léger, le rythme s'étire sur un mode hypnotique que des notes de saxophone et de guitare viennent embellir. Sous une intro où les percussions vaporeuses prédominent, le rythme lent et envoûtant de Wrong Order tournicote et s'entortille avec un synthé évasifs sous ses airs de violon arabe. Orgasmik sort de son cocon suavement. Sa vision rythmique est hésitante avec une bonne ligne basse qui attend le signal. Doucement, l'effet de stroboscope sonore se met en marche et le rythme techno déferle sur une sublime descente voilée par une brise orchestrale du synthé. Orgasmik termine TERALOGICA avec une approche survoltée qui a la bougeotte dans une forme de délire techno/EDM qui joue sur les rythmes et se termine avec un message de Bernd Scholl qui nous invite à visiter son site web.
J'ai été agréablement surpris par TERALOGICA et le travail de Moonbooter. Ce n'est pas du Berlin School, mais nous sentons ses racines au niveau du séquenceur et des solos de synthétiseur. C'est un album qui a du coffre et qui se situe aux limites du techno. Chaque titre couve une mélodie, et chaque mélodie se démarque des autres. J’ai trouvé ça accessible, vivant et assez mélodieux. Faites-vous plaisir et jouer le à haut volume, question de se laisser envelopper, emporter par la musique.
Sylvain Lupari (15/07/06) ***½**
Disponible chez MellowJet Records
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