top of page
Writer's pictureSylvain Lupari

Moonbooter World of Apes (2 (2011) (FR)

Updated: Nov 16, 2022

Une très bonne collection de 12 titres aux rythmes tourbillonnants sur un séquenceur circulaire dans des motifs joliment dansants

1 tamed in Apeland 5:20

2 1985 4:38

3 the Message 5:05

4 Fukushima 5:49

5 Pershing Meets SS-20 6:20

6 Tschernobyl 5:35

7 fun fun fun 4:07

8 Epigone 7:03

9 Insanity (Sequencer 14) 6:09

10 Tik Tak Toe 6:05

11 Kismet in code 5:33

12 deserted 6:20

(DDL 74:22)

(Techno-E-Rock & New B.S.)

Et la folie continue…Entre son dernier opus sur les affres du nucléaire et WORLD OF APES (2, il y a eu l'incident de la centrale de Fukushima. Et de nos jours, c'est la menace d'un potentiel conflit Irano-Israélien qui nous pend au-dessus de la tête. Comme dans World of Apes 1, les rythmes de Moonbooter sont emmitouflés dans des ambiances mélancoliques et pleines de retenues. Des rythmes de plomb dans des enveloppes de chagrin! Mais il y a encore du jus dans les structures rythmiques explosives de Bernd Scholl qui a su si bien fusionner sa musique énergique dans des ambiances éthérées de la Berlin School. Le boss de MellowJet Records n'a pas abandonné ses séquences ni ses rythmes pulsatoires, mais il a dosé ses énergies afin d'offrir une envoutante MÉ où le soft techno et le upbeat cohabitent harmonieusement dans des structures où la ressemblance n'a d'illusion que les boums-boums et les bangs-bangs qui se perdent les élans des couches de synthé en mode valser pour danser. Critique d'un étonnant album que l'on n'attendait pas de cette façon…

Des échantillonnages d'un poste de radio américain durant les années de prohibition ouvre tamed in Apeland. Contrairement à World of Apes 1, la musique de cet album n'est pas inondée d'échantillonnages sonores. Moonbooter voulant laisser plus de place à sa musique. Des percussions feutrées et une ligne de basse oscillante initient un rythme doux alors que des lignes de séquences entrecroisées roulent comme un tapis de billes pour s'accorder à des accords de claviers sautillant sous des nappes de synthé iridescentes. Des percussions tombent et doucement la valse rythmique de tamed in Apeland tournoie sous des nappes de synthé brumeuses et saccadées, traçant un mélange de soft disco et de soft techno au beat doux, rêveur et harmonieux. 1985 continue la lente amorce rythmique initiée par tamed in Apeland avec une intro qui galope sur le dos de sonorités de ventouses giratoires, de percussions pulsatoires et de cymbales tssitt-tssitt. Des séquences fébriles gesticulent sous des couches de synthé qui encerclent un mouvement stationnaire en pleine croissance. D'autres séquences limpides s'ajoutent à ce canevas rythmique, dansant de leurs frappes alternantes sur une structure qui tergiverse entre les élans émotifs de ses cordes de violons avant d'exploser d'un lourd mouvement pulsatoire. Les séquences tournoyantes et les pulsations résonnantes de the Message nous plongent dans les rythmes débridés du répertoire de Moonbooter. Le rythme est puissant, pulsatoire et martelé de percussions/pulsations lourdes alors que des séquences fiévreuses et spasmodiques en flagellent une structure rythmique convulsive et hyper saccadée qu'un vocodeur recouvre d'une froide approche robotique. Fukushima est une belle ballade électronique imprégnée d'une profonde approche mélancolique. Les accords de clavier qui sautillent en ouverture tissent une séduisante approche onirique qui s'étend jusqu'aux percussions munies de fins claquements. Le rythme devient alors fluide et épouse une étonnante approche asiatique avec d'étranges pulsations glauques et des accords qui flânent dans le sillon d'une flûte aux souffles méditatifs. C'est très beau. Même que ça dégage des odeurs de Tangerine Dream sur The Atomic Season. L'intro de Pershing Meets SS-20 se dessine comme un conte de science-fiction avec ses sirènes de synthé aux sonorités apocalyptiques. Des séquences papillonnantes émergent entre des souffles arides et des grondements rauques. Elles voltigent nerveusement, comme pour échapper à un prédateur, alors que le titre fonce sur rythme stroboscopique avec des séquences et percussions qui se jettent dans toutes les directions. C'est du gros rythme lourd très bon et ça décolle la peinture des murs, si les murs tiennent debout bien sûr!

Après une sombre intro monastérielle où des chœurs chtoniens psalmodient dans un vide sordide, Tschernobyl vit de pulsations lugubres qui croassent sur un latent rythme circulaire. Des séquences mélodieuses, avec un brin d'Halloween dans le refrain mélodique, serpentent tout autour de ce rythme qui tourbillonne mollement et qui conserve une enveloppe statique, prisonnière des enveloppantes couches de synthé aux cordes violonées. fun fun fun est une belle mélodie à la Enigma qui charme sur un rythme légèrement sautillant et suavement tourbillonnant, nourri de voix célestes. C'est totalement séduisant! Le rythme lent et furtif, sortant d'une faune de sonorités hétéroclites, Epigone progresse à travers les résonnances des cerceaux et des riffs de guitares roulant en boucles sous des violons enveloppants. Lente, l'intro explore une ascension atmosphérique sur un rythme indécis avant de fondre dans une phase plus lourde, ciselée de séquences tranchantes et harmonisée de souffles flûtés qui conservent leurs candeurs dans une vision rythmique aussi lourde que statique. De fins accords, comme une guitare solitaire, bercent la quiétude introductive de Insanity (Sequencer 14). Des séquences impromptues en ceinturent la mélodie qui s'enrichit de couches de synthé réverbérantes et d'autres plus mélodieuses. Une autre ligne de synthé s'ajoute. Elle guide la mélodie qui ondule d'un accrochant refrain harmonique qui s'appuie sur des percussions pulsatoires, entraînant le titre vers un rythme sec et tranchant où les couches de synthés et accords limpides fusionnent leurs harmonies dans une très belle finale mélodieuse. Tik Tak Toe offre une structure rythmique nerveuse et stroboscopique qui s'arque sur un maillage de percussions sèches et de séquences houleuses auxquelles s'arriment des couches de synthé aux tonalités de sirènes. Les structures rythmiques et mélodieuses sont vivantes et entraînantes. Elles sont surplombées d'une fusion de chœurs et couches de synthé et de leurs formes en solos ceinturés de serpentins séquencés vifs qui défilent aussi vite que les pulsations bouillonnent. Kismet in code épouse un peu la même structure mais avec une approche rythmique plus foudroyante alors que deserted conclût WORLD OF APES (2 avec cette approche de ballade mélancolique qui nourrit l'âme de ce dernier opus de rythmes postapocalyptiques de Moonbooter.

Au final, ce WORLD OF APES (2 est une très bonne collection de 12 titres où les rythmes tourbillonnants et les séquences circulaires du tapageur univers des planchers de dance et des rythmes upbeat de Moonbooter sont trappés dans des approches transitoires aux lentes évolutions et aux tournures plus rêveuses que fiévreuses. Les rythmes sont entraînants, liant même des approches de trance et/ou techno à des approches oniriques et des envolées électroniques de style Berlin School. De tout pour tous!

Sylvain Lupari (08/03/12) *****

Disponible chez MellowJet Records

7 views0 comments

Recent Posts

See All

Comments


bottom of page