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Writer's pictureSylvain Lupari

MOONSATELLITE: Whispers of the Moon (2015) (FR)

“Un autre solide album de MoonSatellite qui ne cesse de surprendre ... même après un splendide album de Cosmic French School”

1 Sequences are Beautiful 10:43 2 Voices of the Moon 15:14 3 Shadows Part I 12:44 4 Midnight Motion 6:55 5 Shadows Part II 11:38 6 Whispers of the Moon 12:30 7 Shadows Part III 5:06 MoonSatellite Music | MS005

(CD 74:50) (French School cosmic rock)

Et si le superbe Sleep Awake n'était plus le meilleur album de MoonSatellite! La force de Lone Wolf est que d'album en album, le synthésiste de Nantes survole son style en exploitant au maximum les capacités de ses équipements. Nouveaux comme anciens! Toujours drapé de cette approche interstellaire où les gazouillis électroniques de Jean-Michel Jarre et Klaus Schulze fusionnent dans des enveloppes de rock cosmique nuancées par le romantisme Français, MoonSatellite va au bout de ses ressources afin d'offrir une MÉ où le vieux a toujours des airs de Jouvence. Sans doute imaginé dans les corridors obscurs de Sleep Awake, WHISPERS OF THE MOONflotte pourtant à l'autre bout de son spectre avec une approche plus vivante où les reflets cristallins des ombres se détachent et illuminent des structures de rythmes cosmiques toujours aussi enivrantes.

Des brises de Titan, un peu comme les trompettes du néant, bousculent nos oreilles en ouverture de Sequences are Beautiful. Des larmes de synthé sillent dans d'intenses bourdonnements, un peu comme si la galaxie éteignait les lumières des vies, alors que peu à peu MoonSatellite jette les assises de sa nouvelle musique. Fidèle à la signature des poètes cosmiques de France, Lone Wolf enduit ses structures d'une nuée de tonalités tous empruntées au dialecte des étoiles et de sa mère-patrie, le Cosmos. Des vagues de violons enserrent nos sens de lentes caresses morphiques alors que toujours ces étoiles piaffent dans les gouffres d'un Trou Noir de plus en plus pénétrant. Une ligne de basse tremble. Le mouvement est soudain alourdi par des pulsations résonnantes dont les battements instinctifs des ions font fuir ces filaments soniques qui déferlent comme des trains fantômes. Le rythme qui suit est aussi ambiant qu'anesthésiant, comme dans une transe cosmique. Les pulsations qui résonnent échappent des ombres plus lustrées qui pétillent dans les lourdes résonances des battements, alignant deux lignes contigus aux charmes et aux tonalités opposées. Les nappes orchestrales flottent comme des bancs de brume astrale ou encore comme des murmures mécontents des brises de Titan et les ions pulsatoires crachent un venin rythmique toujours antalgique, rendant nos sens esclave des charmes d'un ballet rythmique stationnaire où tout bourdonne et implose sans jamais déborder. La finale, teintée des influences des vieux Schulze et d'un Jarre cosmique, nous amène délicatement dans l'enveloppe morphique de Voices of the Moon. Un court moment d'aphasie rythmique avant que des séquences cristallines ne fassent virevolter leurs ombres impatientes dans les succions circulaires du Trou Noir. L’étreinte sonique est immensément enveloppante et surtout très riche avec des nappes de violons et de voix éteintes qui jettent un voile aussi dramatique que très mélancolique où sifflotent de délicats solos, tout gênés de perturber des ambiances plus ou moins sombres de leurs harmonies clandestines. Alors que les séquences limpides font briller leurs insistances de cliquetis argentés, Voices of the Moon s'enfonce dans une phase de turbulence pacifique avec une superbe ligne de basses séquences qui sautillent comme le Loch Ness reput pour une semaine. Les larmes de synthé flottent comme des gants d'orgue, les cliquetis forgent des limaces aux chants scintillants et les percussions domptent le gros serpent des mers qui agite maintenant de bons soubresauts nerveux. D'ambiant, l'ossature de Voices of the Moon devient délicatement entraînante avec une structure de rythme qui sautille dans un intense pattern sonique où aucune seconde n'est oubliée dans cet art qu'a MoonSatellite de vêtir ses structures de milles attributs et apparats, notamment avec de beaux solos aux caresses très aériennes, et ce même dans des phases ambiosphériques comme cette finale où pleurent ces limaces dans les étreintes des violons astraux. Si nos exigences sont comblées, nos oreilles ont toujours faim. Le meilleur n'est toujours pas arrivé!

Shadows est le coeur de WHISPERS OF THE MOON. Son entrée scintille comme un concert d'étoiles tentant de communiquer avec les astres. Les réflexions de ce dialogue emplissent nos oreilles d'une averse qui éparpille scrupuleusement ses gouttes argentées sur un tapis de métal. On en oublie même cette danse de séquences qui alternent le pas dans un genre de dandinement collectif, donnant naissance à une structure de rythme fluide qui ondule comme un train interstellaire. Et toujours ces gouttes argentées! Des percussions s'arriment, nourrissant encore plus l'avidité d'une structure qui multiplie ses ombres afin de déjouer nos oreilles. Et toujours ces gouttes argentées. Maintenant elles chantent. Elles chantent avec des voix éteintes, structurant ainsi le nerf des multiples charmes des Shadows Part I-II-III. Le rythme adoucit sa course, ondulant plus pacifiquement dans une phase astrale où les synthés cajolent maintenant cette pluie de prismes qui nous arrache toujours le cœur de beaux solos toujours très éthérés. C'est l'apothéose mes amis. Si vous aimez ces structures de rythmes cosmiques alambiquées où les liaisons se font dans les subtilités, vous raffolerez de cet album. C'est pas fini! Non.

MoonSatellite cajole encore nos sens avec une nymphette qui charme les éléments astraux de la finale de Shadows Part I. Midnight Motion reprend la route de notre étonnement avec une structure spasmodique nouée autour d'une ribambelle de séquences tournoyantes dont les tonalités contrastantes et les nuances dans les oscillations virevoltent, ou galopent, comme étant aspirées par l'avidité du cosmos. Ici encore la richesse sonique est toujours surclassée par les riches éléments des prochaines minutes. Shadows Part II multiplie les charmes de la première partie avec un rythme toujours aussi entraînant mais qui auréolé de nouveaux attributs. Le chant des prismes étend toujours cet état de servitude de notre ouïe pour ce fabuleux ver d'oreille cosmique. Et tranquillement on dérive vers la pièce-titre et de sa structure de rythme infernal qui s'extirpe d'une longue introduction ambiosphérique. L'alternance dans les séquences, tant dans les tons que dans le mouvement, est toujours aussi enivrant. Et ce l'est encore plus lorsque jumelé à ces ondes chloroformiques qui envahissent les ondes astrales de Whispers of the Moon. Shadows Part III conclut l'album avec un splendide down-tempo cosmique où les orchestrations remplacent les chants des prismes sans pour autant en maquiller tous les effets.

Solide mes amis! WHISPERS OF THE MOON est un solide album où la richesse de l'enveloppe sonique et des nuances, tant dans les ambiances que dans les rythmes, en font un album d'une rare intensité. Un album qui a le don d'émerveiller à chaque écoute. Les rythmes, tant ambiants qu'entraînants, vivent dans un placenta électronique qui se ressource à chaque nouvelle bulle de vie qui éclate à l'horizon, faisant de cet album un incontournable dans le genre rock cosmique de l'École de France. Et j'y pense tout à coup…Si WHISPERS OF THE MOON ne serait pas non plus le meilleur de MoonSatellite? Je ne serais pas le premier surpris car ce Lone Wolf a un sacré talent!

Sylvain Lupari (22 Octobre 2015) *****

Disponible au MoonSatellite Bandcamp

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