“Transformation est fait pour danser sous les étoiles, nous garocher dans les murs et le plafond du cosmos!”
1 Decadence 5:20
2 A Path less Followed 6:02
3 Perfectly Connected 5:37
4 Fields of Infinity 5:33
5 Transformation 4:25
6 Destination Nowhere 6:51
7 The Contact 5:24
8 Kopenhaachen 6:28
9 There is a Light 4:28
10 A New Direction 5:52
Groove GR-147 (CD 55:55)
(EDM E-Rock)
Danser sous les étoiles, nous garocher dans les murs et le plafond du cosmos! C'est un peu ce que nous offre ce 3ième opus de Nattefrost sur Groove. TRANSFORMATION suit cette courbe de rythmes entraînants qui a pris un peu plus sa place dans Underneath the Nightsky. Le musicien-synthésiste Scandinave offre une brochette de 10 titres poussés par des rythmes vivants dont l'enveloppe de la nouvelle appellation Electronic Dance Music (EDM), fortement influencée par Robert Schroeder, qui a co-écrit deux titres ici, supporte de belles mélodies toujours aussi captivantes dans un décor cosmique et ses effets analogues d'un univers en pleine renaissance.
Decadence ouvre avec un rythme nerveux. Les séquences s'entrechoquent comme des glockenspiels feutrés sur un lit de pulsations linéaires. La ligne de basse est lourde et guide le rythme spasmodique d'un breakdance cosmique avec une structure qui coule avec son ver-d'oreille cloué dans sa vision rythmique. Une voix nous parle à travers un vocodeur. Sa voix germanique sied bien ce décor qu'une brève ligne de mélodie rend plus attrayante avec ses roucoulements parmi les effets du synthé. C'est un titre aussi accrocheur que la pièce-titre, qui est nettement en mode dance-music avec son débit vif et saccadé. On accroche au débit plus fluide et tellement harmonieux de A Path less Followed. Voilà un bon synth-pop progressif avec sa ligne de percussions stroboscopique et cette ligne de basse qui nous bourre les oreilles, tant au niveau rythmique que mélodique dans un bassin de pépiements électroniques et autres éléments cosmiques. Perfectly Connected suit avec son débit sec qui est en mode EDM. Co-écrit avec Robert Schroeder, c'est un titre solide avec une lourdeur enivrante où on imagine quelques zombies dérivés dans un univers cosmique. La structure mélodieuse reste son principal atout, particulièrement à cause de la guitare de Phil Molto, sauf que la banque d'échantillonnages semble restreinte avec cette vision interplanétaire qui revient, je pense aux cui-cui et pétillements des éléments percussifs, constamment dans les 10 titres de TRANSFORMATION.
Fields of Infinity fait dans la musique de danse relativement paisible. On sautille comme on tournoie les bras mollement dans ce techno pour zombies endormis et ses ambiances cosmiques à la Jean-Michel Jarre dont les influences commencent à instaurer ses emprises dans la seconde portion de cet album. The Contact est ce qui est de plus près. Et quand on dit près, c'est comme si c'était Jarre lui-même. La bande d'effets cosmiques qui circulent autour de ce techno lunaire, on revient à Fields of Infinity, est très belle dans son attribut vintage. Le fantôme de J-MJ dans sa vison techno, est toujours présent, même omniprésent, dans la pièce-titre qui possède aussi cette voix caverneuse et organique dans une spirale sans fin. On reste dans la même structure EDM avec des titres comme Destination Nowhere, et sa ligne de basse qui revient hanter notre écoute et ses phases cosmiques plus ambiantes qui donnent un contrepoids atmosphérique à cet hymne de danse où les empreintes de Jarre sont fortement présentes. Excellent, Kopenhaachen respire les influences d'un Robert Schroeder très contemporain. Il y joue de la guitare-synthé avec des solos qui chantent avec émotions, comme un trompettiste mexicain qui communique avec les ondes de la Lune. On reste dans l'EDM très entraînante avec le rythme endiablé de There is a Light dont la seul lumière que je peux imaginer est celle d'une grosse boule stroboscopique au-dessus d'un plancher de danse. Les harmonies, sous forme de sifflements artistiques, sont distribuées par un synthé mélodieux pour une structure aussi énergisante. A New Direction met fin à cette orgie de rythmes vifs et coulant par saccades spasmodiques avec un beau slow-tempo qui détonne dans cet univers où l'EDM puise dans ses ressources afin d'exploiter des nouvelles tangentes de rythmes électroniques.
Bien que Nattefrost s'installe dans un style qui s'éloigne, d'album en album, des goûts d'un amateur de Berlin School, TRANSFORMATION est installé sur un bouquet de dynamites. L'attrait reste séduisant lorsque bien ancré dans une belle production. Ce qui est le cas dans cet album qui offre principalement du rythme. Beaucoup de rythmes sur des séquences cahoteuses et spiralées qui fusionnent leurs débits spasmodiques à une très bonne ligne de basse qui transforme ces rythmes en ver-d'oreille, tellement elle est efficace. Il y a de forts moments, je pense entre autres à A Path less Followed, les très beaux Fields of Infinity et Kopenhaachen, qui parviennent à adoucir ces rythmes infectieux, leur donnant même une vision de rock électronique très acceptable.
Sylvain Lupari (30/09/08) ***½**
Disponible chez Groove
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