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Writer's pictureSylvain Lupari

NEURONIUM: Lysergic Dream (2017) (FR)

“Il faut aimer la musique pour aimer Lysergic Dream! Il faut aimer une musique audacieuse et méditative”

1 Protonebula (Crossing the Wall) 22:07 2 Lysergyca 8:57 3 Mental Hideaway 10:33 4 Hauntingly Beautiful Visions 16:20 5 Unusual Road to Donsak 9:12 6 Ephymera 5:28 7 Jump to Infinity 3:47 Neuronium Music (CD 76:22) (Ambient ,Pscychotronic EM)

Neuronium! Un des plus vieux artistes/groupes de MÉ, Neuronium est le côté rock électronique psychotronique de Michel Huygen qui a une carrière solo tout aussi productive, dans un genre de musique méditative, que son projet de groupe qui s'est dissout avec les années pour finalement devenir aussi un projet en solo. LYSERGIC DREAM est dans la lignée de Jamais Vu avec son plein de musique contemplative dont les droits à l'errance cérébrale sont bafoués par des structures de rythme joliment alambiquées. Et comment se porte notre ami Michel? Eh bien je dirais que même après 32 albums sous le signe de Neuronium et 20 albums solo, notre Edgar Froese espagnol a non seulement quelque chose d'intéressant à proposer, il redéfinit les frontières de Neuronium, un peu comme Digital Dream l'avait fait en 1980, avec une approche, tant au niveau du son que de la structure de composition, qui transcende ses propres horizons soniques et qui donne un second souffle à sa musique, sinon à la MÉ.

Protonebula (Crossing the Wall) nous amène à ce constat dès que les premiers accords d'une guitare synthétisée percent un doux brouillard intoxiqué de nappes orchestrales qui flottent comme une valse avec comme compagnon des bruits électroniques aussi organiques que futuristes. De belles voix angéliques se mettent à fredonner quelque 120 secondes après l'ouverture de Protonebula (Crossing the Wall). Nous flottons sur les ailes de Vangelis ici avec de belles orchestrations et des nappes de voix qui tirent de plus en plus sur ces poils de bras qui hérissent dès que le fil de nos émotions s'éveille. Tout est très calme, quasiment comme dans une retraite pour âmes esseulées à la recherche de miséricorde. La fausse guitare éparpille ses notes pincées et ses riffs courant dans cette fabuleuse union entre larmes de violons et de voix. On attend une explosion mais c'est plutôt une autre phase hyper méditative qui flotte dans les airs avec une superbe voix céleste qui expie des harmonies sans paroles. C'est autour de la 15ième minute que la section rythmique de Protonebula (Crossing the Wall) s'éveille. Et autant vous le dire d'emblée, c'est la première fois que mes oreilles croisent une telle structure. Un mouvement du séquenceur lance des boucles éthérées et le synthé régurgite des accords gras qui répandent une fascinante structure de rythme lente et circulaire. Des nappes de synthé, remplies d'orchestrations aux tonalités de Tangerine Dream des années 80, ornent cette étrange structure qui est maintenant nourrie par des percussions bourrées d'effets métalliques vaporeux. Pas entraînant pour deux sous, mais pas nécessairement une nourriture à la méditation, cette structure de rythme autant organique qu'électronique respire comme un gros monstre qui reste recroquevillé dans sa tanière d'ambiances. Seules les dernières minutes de Protonebula (Crossing the Wall) proposent du rythme pur et dur avec un mouvement vif du séquenceur qui fait virevolter une série d'ions comme ces structures de rythme sans essence pour les pieds des années analogues. Troublant et efficace, Protonebula (Crossing the Wall) donne le ton à un album qui n'est pas à une surprise près. Il faut aimer la musique. Il faut aimer une musique méditative et audacieuse.

Lysergyca aborde nos oreilles avec des bruits électroniques qui sont attirés par de belles nappes orchestrales. Si la musique est purement d'ambiances, sa délicatesse et la façon dont Michel Huygen s'y prend pour nous faire flotter sont de purs élixirs contre le stress, contre l'agitation des sens. Ses doigts délicats dessinent des mouvements de valse éthérée où notre âme dérive au son de ces harmonies astrales. Sur cet album, Michel Huygen s'est promené dans les cieux avec son calepin de notes afin de réunir les plus belles voix angéliques et mettre sur pied une superbe chorale d'anges. Le petit concerto qui charme nos oreilles autour de la 7ième minute en est une preuve évidente. Tranquille, très tranquille Lysergyca ouvre une porte sur la mélancolie qui se poursuit sur le très beau Mental Hideaway Neuronium n'aura jamais autant sonné comme Vangelis, et le très poignant Hauntingly Beautiful Visions dont les 16 minutes de structure purement ambiante n'auront jamais paru longues. Après ces cellules de musique méditative, Unusual Road to Donsak vient foutre le désordre avec une structure animée d'une volonté de séduire ces oreilles difficiles à combler et qui ont été séduites par ce mouvement complexe de Protonebula (Crossing the Wall). Du rythme créatif! Ça fait du bien à entendre. Ephymera est une autre structure morphique et méditative. On s'attend à la même chose avec Jump to Infinity et son ouverture qui est nappée d'un chant grégorien. Sauf que Michel Huygen aime nous étonner et nous surprendre. C'est donc avec un très beau rythme électronique, emprunté aux années Franke, Froese et Schmoelling, que Jump to Infinity nourri nos oreilles avec nostalgie et complète un étonnant album qui fait une pause dans le temps afin de faire un bond qui le dépassera.

Sylvain Lupari (08/08/17) *****

Disponible chez Neuronium et CD Baby

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