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Writer's pictureSylvain Lupari

NODE: Node Live (2018) (FR)

“Sans faiblesses et sans une seconde de perdue, Node Live est la quintessence, le sommet de la créativité dans l'univers de la MÉ contemporaine”

1 Shinkansen North 14:17 2 Perpertuum Mobile 1 13:23 3 Arrival 12:17 4 Shinkansen South 13:39 5 Perpetuum Mobile 2 12:11 DiN55 (CD/DDL 66:29) (Berlin & England Schools)

Le retour de Node en 2014 fut sans aucun doute l'un des plus gros happenings dans l'histoire de la MÉ au cours des dernières années. Il y a seulement mort d'Edgar Froese a suscité autant de réactions. Pourquoi faire ce lien? Parce c'est suite à un concert de Tangerine Dream en 1975 que la piqure pour cette forme d'art a commencé à germer dans l'esprit de Mark Ellis, alias Flood. Et un concert de ce quatuor Anglais est l'équivalent de ces légendaires concerts de Franke, Froese et Baumann dans les années 70, en ce sens que le niveau d’improvisation est assez élevé. Ce concert, un des très rares du groupe Anglais, a été présenté au prestigieux London's Royal College of Music en 2015 et propose plus d'une heure de musique totalement nouvelle où les fragrances soniques de Ricochet, Phaedra, Stratosfear flottent à travers le style plus lourd et England School de Node. Fait à noter; les 5 parties de ce concert sont divisées et les applaudissements sont enlevés, donnant l'illusion que NODE LIVE est un album en studio.

D'ailleurs c'est à travers certaines réminiscences du mythique album Encore, Cherokee Lane, que s'ouvre les ambiances de Shinkansen North. On peut dire aussi que c’est quasiment similaire à Shinkansen East. Une nappe de synthé, dont on lie facilement sa tonalité à celle d'un train flottant sur des rails en marshmallow, ramasse des semblables afin de tisser une muraille d'ambiances opaque dont les gracieux mouvement rappellent ceux d'une valse dans les cieux. Céleste et sibyllin, le départ du train Japonais Shinkansen pour le nord se met en branle aux portes des 4 minutes. Le mouvement du séquenceur est lourd et fluide alors que le chant des synthés fait très TD des années 76-77. On nage dans la furie de Shinkansen West mais avec de belles additions à ce rythme infernal. Des cliquetis énormes agrémente l'écoute alors que le mouvement du rythme étend ses tentacules zigzagants dans un hallucinant décor sonique où chaque seconde est remplie à plein. Des effets électronique vintages s'allient à ceux plus contemporain alors que la sinuosité rythmique roule à fond de train tout en étant fouettée par de superbes effets percussifs, rendant encore plus agréable ce titre qui a pris naissance dans Node 2. L'univers de Shinkansen North reste chthonien avec des chants et des effets de synthé qui s'apparentent à des ululements de spectres. Toujours en mouvement, le rythme reste à l'affût du mouvement convulsif du séquenceur et des percussions qui le restructurent pour une lourde approche de Techno pour unijambistes sur les speeds. Les synthés épousent quant à eux la structure évolutive des séquenceurs et des percussions en adaptant leurs solos et leurs ambiances aux accélérations et décélérations d'une structure rythmique qui est très loin des approches minimalistes que l'on associe à la MÉ. Mes oreilles bourdonnant et les murs résonnant, Perpertuum Mobile 1 s'amène avec sa masse d'éléments ambiosphériques et ambiosoniques. Le mouvement du séquenceur structure une ascension ovale alors que les synthés étendent des parfums anesthésiants. Ornée de très bons effets sonores, une des grandes forces de cet album, la structure évolue lentement à travers les chants des synthés. Une autre ligne de séquence s'invite. Ses accords s'ajoutent à son mouvement contigu. Son mouvement de castagnettes et les effets percussifs créent un double imparfait qui circule avec plus de vigueur alors que sobres, mais très efficaces en arrière-scène, les synthés continuent à étendre un voile chthonien. Arrival est un titre d'ambiances unique au répertoire de Node. Des cognements sourds, on dirait des froissements de portes métalliques, des bruits de criquets extra-terrestres, des souffles rauques dans un effet de didgeridoo et des voix marmonnées par un synthé, ces ambiances étendent une aura luciférienne où scintillent un chapelet d'arpèges miroitant dans des effets électroniques des années Exit. Des basses pulsations donnent une perception de Groove à cette structure qui clopine avec un effet hypnotique, alors que des effets percussifs, un autre élément de charme incontestable dans ce NODE LIVE, stimulent une structure qui reste dans le domaine des rythmes flottants à ce titre qui flirte entre un Node classique et les approches de mélodies aériennes d'Arc.

Shinkansen South conclut le parcours du train Japonais avec une introduction d'ambiances électroniques des années vintage. Le rythme qui se développe est construit sur des séquences qui papillonnent dans le sillage d'une bonne ligne de basse et de délices percussifs. Il monte et descend dans des boucles ovales avec des parfums des années d'or de la MÉ. Les synthés sont aussi déchaînés que les séquences et les percussions qui ne cessent d'étonner notre ouïe. Ils sont en symbiose avec les phases de rythme et sculptent d'étranges chants ainsi que des harmonies ectoplasmiques, comme un concerto pour spectres qui descendent du néant aux enfers. On peut même entendre l'effet d’une guitare et ses boucles qui font écho dans un tumulte de plus en plus contrôlé par Node. Après ce rock étrange, Shinkansen South atterrit dans une longue finale ambiosphérique où le Mellotron règne en maître absolu dans sa brume mythique. Du bon gros Node! Perpetuum Mobile 2 naît aussi d'un bouillon d’éléments d'ambiances avant de suivre la courbe d'un rythme flottant sis sur un maillage de pulsations et de séquences stationnaires. Les synthés sont totalement envahissants avec des nappes et des jets de sons chthoniens tout en multipliant moult effets qui détournent nos oreilles d'une formation rythmique qui s'offre comme un état d'hypnose collectif où des dizaines de troncs se balancent dans l'inconscience. Un peu comme un gros félin suivant sa proie en train d'agoniser, le rythme épouse les différents angles d'ambiances sans jamais vraiment exploser. La bête ne mangera pas en fin de compte, contenant sa furie dans une ambiance qui atteint le sommet de nos attentes.

Il paraîtrait qu'il n'y a jamais eu autant d'équipements analogue sur une même scène lors de ce concert, et cela s'entend. Je l'ai déjà écrit dans ma chronique sur Node 2, jamais j'aurais pensé que tant de sons, de tons, d'éléments d'ambiances et de rythmes pouvaient sortir de ces machines…et ce dans une telle cohésion. Pour moi, ça dépasse l'entendement! Sans failles et sans une seule seconde de perdue, NODE LIVE est la quintessence, le sommet de la créativité dans l'univers de la MÉ contemporaine. Un pur chef d'œuvre et un délice pour mes oreilles! Je suis convaincu que ça devrait être la même chose pour la très grande majorité des aficionados du genre Berlin School lourd et animé d'une force brute! Disponible le 18 Mai en 2000 copies CD manufacturés par DiN Record.

Sylvain Lupari (05/05/18) *****

Disponible au DiN Bandcamp

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