“Nous ne sommes pas Beyond Gravity ici, car Nord martèle du bon E-Rock avec des riffs sauvages, bonne batterie et des séquences de style Berlin School”
1 Beyond Gravity I (Part. 1, 2 & 3) 12:39
2 Beyond Gravity II 11:17
3 Beyond Gravity III 15:43
4 Beyond Gravity IV 11:17
5 Beyond Gravity V 9:14
(DDL 60:10)
(Prog Rock EM, Berlin School)
Cette nouvelle aventure de Nord débute avec un titre qui change de peau à 3 reprises. Débutant avec une ouverture cosmique, Beyond Gravity I (Part. 1, 2 & 3) s'entoure de massives nappes de synthé qui ficellent son vaisseau chimérique dérivant dans le Cosmos. Le ciel est sombre et lézardé de stries écarlates. Les arcs sonores de ces stries et des grondements de gongs géant invitent une première ligne de séquences à déployer une série d'ions qui avance dans un mouvement circulaire. Ce va-et-vient continuel solidifie une base prête pour accueillir cet afflux de nappes cinématographiques dans un décor apocalyptique qui respecte les différentes étapes de bande sonores que Vangelis a réalisé, de L'Apocalypse Des Animaux à Blade Runner. Des explosions titanesques, des effets de jeux d'arcade et d'autres qui font penser à un dialogue extra-terrestre, ajoutent des couleurs tonales à ce rythme dérivant qui se fait bousculer pour des nappes de wooshh et de waashh. Peu à peu, les lourdes ambiances se fanent dans un mugissement qui libèrent une horde d'effets. Seul à battre, le séquenceur s'essouffle sous le pression d'une grosse nappe de vieil orgue qui nous guide vers une seconde phase où la batterie martèle un rythme qui s'accroche à une bonne et grosse ligne de basse organique avant que Beyond Gravity I (Part. 1, 2 & 3) ne s'éteigne dans une 3ième phase plus cosmique avec tous ces effets lunaires. Si, comme moi, vous avez dévoré les hymnes de hard rock progressif électronique de Linking the Stars, BEYOND GRAVITY saura captiver ces neurones qui font jouir nos oreilles de plaisir. Tout d'abord, il faut écouter la musique dans le contexte offert. Ici, c'est du gros hard rock progressif mélangé à des phases d'ambiances et du bon Berlin School! Donc le volume à fond, sinon on passe à côté d'un bon album qui joue sur les époques de la MÉ. Beyond Gravity II nous fait oublier les incertitudes du premier titre avec un très bon mouvement du séquenceur qui s’enorgueillie de splendides solos de synthé qui aiment voyager de ses timbres bas à aigues sans prêter attention à nos oreilles. Une ligne de basse étend son noyau de résonnances passives autour de la seconde minute. Le mouvement devient mirage avec tous ces solos de synthé. Un synthé qui fait aussi de fascinants roucoulements jusqu'à ce que le séquenceur fasse tourner ses billes rythmes en solos, indiquant une possible explosion à court terme. Ça se produit 15 secondes plus loin! Beyond Gravity II délaisse son enveloppe passive en devenant aussi lourd qu'intense avec une belle vision cinématographique construite autour d'une belle thématique mélodieuse cachée dans les mailles de cette chevauchée galopante. Sztakics István Attila humecte les ambiances de ses fabuleux solos, dont certains sont très aiguisés, dans un très solide rock électronique à la Deep Purple pour les 3 prochaines minutes. Et aux portes des 10 minutes, ce très beaux titres ralentis ses ardeurs dans une finale où les scintillements des arpèges opalescents bercent les solos que Nord arrête pas de produire en fixant un sourire à nos oreilles.
Un souffle perçant et chevrotant, qui semble agoniser, annonce Beyond Gravity III. Des arpèges pétillent et des bulles de basses pulsations étendent des rayons tonals aux vapeurs douteuses. Il y a des crissements comme des effets saccadés dans cette bulle d'effets psychédélique du genre Pink Floyd. Une pulsation brasse la cabane dès le seconde minute franchie. Affilée, elle sautille sur place et s'insère dans cette bulle qui peu à peu devient un paysage électronique avec de bons solos de synthé. Des lignes de rythmes se chamaillent en arrière-fond alors que tombent des accords à la Tangerine Dream, de même que leurs solos toujours très collés à des visions mélodieuses. Suit une ligne de mélodie jouée sur un clavier aussi rêveur que Nord. Battant toujours d’une seule pulsation, le rythme accueille des brumes passagères et des solos devenus plus rageurs, comme le clavier! Nous arrivons à un point où une autre pulsation s'insère, accroissant le rythme qui tourne plus vite sous des solos de synthé aux parfums du Dream des années Jive. La porte des 10 minutes amène des roulements de tambour, annonçant un rythme aussi vif que les solos de synthés qui peignent le ciel de couleurs orange. La batterie emporte Beyond Gravity III dans un rock cosmique, chevauchant des plaines interstellaires avec des solos toujours aussi fumants. Après plus de 3 minutes d'ambiances, Beyond Gravity IV nous propose un Berlin School ambiant sur un séquenceur en mouvement statique. Nord injecte des tonalités contemporaines dans cette ossature rythmique qui a besoin de percussions, quoique le piano fait tout un travail autant harmonique que rythmique, pour que Beyond Gravity IV passe dans sa phase de rock électronique entraînant dans un décor orné d'effets de psybient modéré. Beyond Gravity V fait un peu bande à part avec du gros hard-rock mélangé à des phases ambiantes dans un contexte plus court que dans le titre d'ouverture. Gros riffs de guitares, solos de virtuoses au synthé et à la guitare, jouée par Makkai Kálmán, sans oublier le séquenceur et la batterie, nous avons ici un duo explosif qui nous en met plein les oreilles!
BEYOND GRAVITY est un album qui s'écoute assez bien avec ses fortes influences qui vont du vieux Flamant Rose à Tangerine Dream, sans oublier le grand Vangelis. Un album bien fait, considérant que Nord transite régulièrement entre le rock, l'ambiant et le Berlin School dans son studio virtuel. Bref, du bon Nord!
Sylvain Lupari (22/11/20) ***½**
Disponible au Nord Bandcamp
Comments