“Une œuvre correcte qui est dans la pure tradition Nord pour mélanger la MÉ à du rock progressif”
1 Celestial I 8:43
2 Celestial II 10:47
3 Celestial III 12:28
4 Celestial IV 6:22
(DDL 38:21)
(Progressive electronic rock)
Une onde silencieuse, des oscillations torsadées et des effets sonores de guerre intergalactique ouvrent la première partie de ce dernier album-téléchargement de Nord. Une ombre de basse étend un puissant linceul de bourdonnements. Ses rayons circulaires précèdent une ligne de rythme ascendante avec des séquences qui bondissent dans une tonalité limpide. Cette ouverture à CELESTIAL est un vrai fourre-tout de sons qui s'échangent les rôles. Ils vont et viennent dans l'intense ouverture atmosphérique de Celestial I et de ses vagues de sons apocalyptiques qui déferlent avec une odeur de Vangelis dans le ton. Même si puissante et enveloppante, même avec sa ligne de rythme qui va et vient se perdre dans ce bouillon sonore, le titre reste de nature statique avec une vision plutôt atmosphérique et de puissants chants du synthé dont les stridentes émotions sont assez poignantes. Le séquenceur garde sa nature limpide et ascendante en deuxième partie. Son mouvement de fugato émiettant même des arpèges dont la netteté fait contrepoids à ces ondes bourdonnantes qui maculent la finale de Celestial I. Cette dernière proposition en musique de Nord arbore une tonalité à la fois puissante et stridente qui risque d'agresser les tympans. Tant que j'ai ajuster le son de mes écouteurs vers le bas à quelques reprises. Les arpèges tintent avec une violence et quelques solos de synthé flottent ave cune tonalité très acérée à faire exploser toutes comparaisons avec stridence et acuité. La musique navigue entre la musique électronique (MÉ) conventionnel, soit le New Berlin School, et un rock progressif de nature vintage. Des années 70.
Une ligne de basses pulsations à peine senties danse par oscillations ascendantes dans l'ouverture de Celestial II. Le synthé libère de très beaux solos. Leurs gémissements plaintifs glissent sur une brume sibylline, alors que le rythme assourdit continue de battre sans créer de dynastie rythmique. Les nappes de brume vibrent avec plus d'opacité, tandis que des arpèges tintent comme des perles pleureuses et bondissent sur cette étendue flottante de réverbérations. C'est ici que nous sentons une vision musicale attirée par le rock progressif qui anime les dernières parutions de Sztakics István Attila. Notamment avec une essence de Pink Floyd et de Can. Les nappes d'orgue vibrionnent, les arpèges tintent avec plus d'éclat et la texture musicale défile par petites saccades. On vient de franchir les 6 minutes et l'intensité ronge les ambiances ainsi que la texture mélodieuse des tintements qui irradie avec un effet cristallin strident sur de puissantes vagues de réverbérations. C'est à la 7ième minute que les percussions martèlent un rythme lourd et lent et que l'orgue ajoute une dimension rock progressive des années 70 à Celestial II. Celestial III est la pierre angulaire de ce court album-téléchargement offert par Nord. Son ouverture suit le même principe que les 2 premiers titres, sauf que la texture sonore est plus amplifiée par la présence d'un noyau de radiations qui laisse filtrer des effets de gargouillement. Une superbe texture de percussions, on dirait des sabots fait d'un alliage bois et métal, résonne sous les lamentations d'un synthé qui éparpille ses solos avec une diffusion sonore acérée. Un roulement de percussions fini par structurer un rythme lourd et lent où niche une belle mélodie du clavier. Les 8 premières minutes de ce titre sont d'une rare intensité avec de féroces percussions qui martèle une solide structure triturée par de puissants riffs de guitare et des solos qui mélangent à merveille les tonalités d'une six-cordes électrique et de synthé. Des solos puissants avec des harmonies saisissantes. Le titre plonge par la suite dans une phase atmosphérique, qui ressemble à celles déjà entendu dans CELESTIAL, avant de rebondir avec un rythme moins puissant quelques 2 minutes plus loin. C'est LE titre de CELESTIAL qui se termine avec une structure atmosphérique agonisante dans son linceul cosmique. Son rythme délicat et ondulatoire nous conduit à une finale toute en MÉ classique. Du Klaus Schulze qui croise les ambiances cosmiques de Jean-Michel Jarre.
Il y a des passages assez puissants dans ce nouvel album de Nord. J'ai trouvé le mélange cosmique électronique et rock progressif assez judicieux, alors que le travail des percussions et ce splendide effet percussif de Celestial III ajoutent une séduisante dimension à CELESTIAL. Si les tintements des perles que sont les arpèges est parfois agressant, l'émotion qui provient des puissants solos de synthé balance cette guerre entre la stridence du clavier et du synthé. Pour le reste, c'est du bon Nord légèrement supérieur à ses derniers albums; Origins et Pictures from a Distorted Mirror.
Sylvain Lupari (15/10/22) ***¾**
Disponible au Nord Bandcamp
(NB : Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)
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