“Les meilleurs solos de synthé peuvent être entendus dans le répertoire de Nord et ils volent haut dans ces Quiet Moments”
1 Quiet Moments Part 1 15:42
2 Quiet Moments Part 2 17:18
3 Quiet Moments Part 3 13:13
(DDL 46:13)
(Berlin School)
Au même titre que Alba Ecstasy, je suis devenu un fan des réalisations de Sztakics István Attila. Un léger mouvement du séquenceur marivaude en ouverture de Quiet Moments 1. Son atterrissage se fait dans la douleur, créant une confusion sonore où les nappes de synthé et ses effets se contredisent sur la valeur de leurs objectifs. Si un cherche le calme, l'autre entité cherche le chaos alors que les nappes, à saveur de vieil orgue anesthésiant, ramène ce premier mouvement du séquenceur vers un autre vol. Un autre mouvement de séquenceur s'éveille derrière ce décor. Il ondule et vacille en de lents élans dont la pesanteur instaure un climat de dramatique. Le synthé s'agrippe à cette structure en effectuant d'étranges vocalises et en chantant, comme la Castafiore, une brillante opéra électronique dont le ton aigu compense pour la lourdeur du séquenceur devenu hybride avec une autre ligne plus musicale, qui marche dans l'ombre de la première. Le premier mouvement du séquenceur est devenu une phase plus zigzagante qui accélère la cadence de Quiet Moments 1. L'effet dramatique, figé sur les basses impulsions du synthé, revient avec plus d'aplomb alors qu'il dresse des solos encore plus pharaoniques que ces chants de Bianca Castafiore. Cette excellente ouverture à QUIET MOMENTS est un peu différente à ce que nous pouvons anticiper en imaginant des moments tranquilles. Nord propose 3 structures dont l'émotion nous prive de relaxation, ou de quiétude, tant nous avons les effets vissées à notre casque d'écoute. Il y a bien Quiet Moments Part 2, mais encore là, les solos sont d'une telle intensité qu'on ne cherche qu'à les écouter.
Prenons les basses impulsions du synthé de Quiet Moments Part 1 et ajoutons des solos crieurs, nous avons la base de son ouverture. Ici aussi le synthé se débarrasse de ses effets sonores, un peu comme ce chanteur qui fait ses vocalises avant le spectacle. Et le solos viennent. Ils chantent dans une texture ambiante. Respectant la signature de Nord ils sont aigus et exécutent des chorégraphies spectaculaires avec des effets de tortillements qui se font et défont tout en rejoignant les éléments cosmiques. Des effets percussifs dansent le hoquet en arrière-scène, prélude du rythme à venir qui défilera avec de fines lignes du séquenceur et de son mouvement ascensionnel toujours sous l'égide des accords graves du synthé. Mais le séquenceur persiste en ajoutant une ligne d'arpèges chantant le thème Halloween. Les solos de synthé atteignent ici un haut niveau d'émotivité dans une structure ambiante devenue cinématographique dans le domaine patibulaire et tension. Nos poils courant sur les bras, on veut réentendre! Plus court moment de cette trilogie sur les moments tranquilles, Quiet Moments Part 3 ne perd pas de temps pour afficher la couleur de ses intensités. Solos aigus et poignants sur rythme à peine audible où l'on sent tout de même une violence à venir. Un piano permute les ambiances en invitant des nappes orchestrales à cette structure ambiante qui peu à peu emprunte une vision de musique progressive avec un clavier qui fait danser ses accords sur cette structure pulsatrice mais stationnaire conçue sur le modèle improvisation. La ligne de basse qui fait très One of These Days est savoureuse puisque tout à faite inattendue dans le dernier tiers de Quiet Moments Part 3.
Voilà! Un autre chapitre musical de Nord qui se déroule plutôt bien. Les meilleurs solos de synthé se retrouvent dans son répertoire qui nous en met plein les oreilles sur les 2 premières parties de QUIET MOMENTS qui au final s’avère un bel album de MÉ.
Sylvain Lupari (07/09/20) ***½**
Disponible au Nord Bandcamp
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