“Toujours imprégnée des influences des plus grands noms de la MÉ, la musique de Rings of Fire est parmi la meilleure du répertoire Nord”
1 Ring I 13:54 2 Ignition 7:09 3 Ring II 7:35 4 The Scorpion 7:28 5 Ring III 11:38 6 About Life 6:26 Nord Music
(DDL 54:14) (E-Rock a la Jarre)
Une séquence! Son écho et ses ombres qui galopent un court instant dirigent l'introduction de Ring I dans une sorte de fragrances qui flottent comme des vapeurs d'un Jazz et d'un Lounge ambiant. Toujours en mode évolutive, la musique de Sztakics István Attila suscite toujours une curiosité qui se transforme en engouement à mesure que Nord fait entendre ses charmes. Les 2 premières minutes de Ring I sont teintées d'une approche mélancolique aussi intimiste qu'un pianiste de Bar qui inonde nos conversations embuées d'alcool d'une enveloppe nostalgique. Une ligne pulsatrice presse la mélancolie de se convertir en approche un peu plus dans le style de rock progressif ambiant, comme ce travail impeccable de Rick Wright dans l’album Animals. Malgré cette ligne, les ambiances, tissées dans des belles nappes flottantes et de chœur séraphiques, étouffent ce rythme sourd qui continue de battre jusqu'à ce que cette ligne pulsatrice libère un jumeau. Ces deux lignes qui battent à la porte des 6 minutes chassent ces ambiances avec une belle approche à la French School où le rythme dévie dans un cosmos orné de bons solos de synthé. Les percussions arrivent pour vitaminer un peu cette approche qui reste toujours un peu flottante et où les solos chantent et virevoltent sur un beau tapis de nappes imprégnées de ces délicieuses ondes astrales.
Contrairement à Pendulum, qui contenait de bons hymnes électroniques très présentables sur les radios FM, Nord offre ici un album qui demandera plus qu’une écoute afin de satisfaire ceux qui ont savouré cet album. En contrepartie les fans de la première heure seront en terrain connu puisque RINGS OF FIRE replongent dans ces ambiances plus intimistes et plus fragiles où les essences de se dissolvent pour se cristalliser en de belles structures évolutives. Ignition n'est pas vraiment difficile à apprivoiser. Son introduction est plus funèbre et grignote les mêmes secondes au compteur que Ring I. Cette ouverture s'embrase avec d'autres beaux solos qui roucoulent avec acuité sur une ligne de séquences dont les ions perdus tracent une première approche sans épine dorsale. Ces solos flottent dans une ambiance très Klaus Schulze pour les 120 premières secondes. Le rythme qui suit reste toujours assez docile dans son enveloppe stationnaire, laissant toute la place aux solos et effets sonores cosmiques de la French School. Les pulsations se font de plus en plus pressantes et les ambiances étouffent dans ce voile sonique très dense. Ces ambiances explosent autour des trois minutes, laissant échapper une ligne de séquences vives et pulsatrices ainsi que des percussions électroniques. Conquis nous sommes, alors que la mélodie s'installe peu de temps après. Une mélodie poignante qui chante dans une ambiance intense où les séquences sautillent comme un troupeau de puces sur un feu ardent et les percussions explosent en roulements de grosses caisses et de leurs emprises dramatiques. Une superbe deuxième partie, mais pas autant que celle de Ring III qui est l'apothéose de cet album selon mon humble avis. Ring II suit les mêmes bases que Nord présente sur cet album avec une introduction lourde de ses ambiances toujours imbibées des essences du cosmos et sa seconde partie qui explose d’un rythme tantôt statique, comme ici, et tantôt explosif comme dans Ring III. The Scorpion emprunte un virage plus ou moins futuriste avec des voix féminines qui récitent des phrases dans un anglais aux fortes saveurs germaniques dans un tissu sonore d'ambiances gavé d'effets spéciaux. Des solos y flottent, de même que des pulsations basses et des lignes de séquences qui tentent de souder un rythme qui aboutira lorsqu'il reste à peine 2 minutes au compteur. About Life est la réponse à The Scorpion! Sauf que la voix est masculine et que les ambiances se recueillent sur une ligne de séquence qui monte et descend dans des effets sonores dramatiques. Les solos de synthé y sont plus harmonieux, de même que la ligne de séquence qui tisse un beau mouvement hypnotique. Des percussions donnent plus de mordant à une structure qui subitement caresse les charmes minimalistes d'Indra. Et toujours ce synthé et ses beaux solos qui viennent à la rescousse d'un rythme devenu plus ambiant. Des solos qui sont au cœur d'un album où les ambiances transitent entre les musiques de Jean-Michel Jarre et Klaus Schulze, période vintage, et Indra, pour les hymnes minimalistes. Un peu moins consistant que Pendulum, c'est vrai que la barre était très haute, RINGS OF FIRE reste tout de même un très bon album de Nord et un album agréable à écouter les oreilles bien enveloppées dans un casque d'écoute.
Sylvain Lupari (21/03/2017) *****
Disponible au Nord Bandcamp
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