“Plus Nord progresse plus il devient un homme-orchestre de rock progressif électronique”
1 The Wise Man 13:09 2 The Deer and the Horse 10:38 3 The Falcon and the River 8:38 4 The Tree 12:49 5 Trance 10:06 6 Completion 11:36 Nord Music (DDL 67:00) (Electronic Progressive Rock)
Premier album de Nord en 2018, THE TREE OF LIFE est inspiré d'une ancienne mythologie hongroise; Életfa ou l'Arbre de Vie qui est considéré comme le centre du monde. Et comme lors de ses derniers albums, Sztakics István Attila continue et accentue même son virage vers une fusion de rock progressif et de MÉ du style Berlin School qui a séduit une nouvelle légion de fans depuis The Hidden Garden of Semiramis. Du Genesis trempé dans du Opeth et/ou du Strawbs mariné dans du Dream Theater, Nord utilise d'avantage ses modules de guitare électrique sur cet album. Structurant ainsi des rythmes de head-bangers entre des phases d'ambiances ou comme complément à un rythme électronique naissant. Au final, THE TREE OF LIFE devient plus un rock progressif orné d'une touche de MÉ que son contraire. Exception faite des solos de synthés qui abondent sur chaque titre avec des chorégraphies très esthétiques.
C'est d'ailleurs par une guitare très Jeff Beck (Roger Waters-Amused to Death) qui rôde dans des ambiances éthérées que s'ouvre The Wise Man, un des personnages centraux de cette mythologie. Des caresses de violons tentent de flotter avec les suaves harmonies lyriques d'une splendide voix de déesse qui est dressée pour nous donner des frissons avec ses poignants crescendos d'émotivité. Le synthé joue sur la profondeur d'une chorale Elfique pour Anges et Démons, tout en injectant des bancs de brume dans ce somptueux décor où même les réverbérations twistées ont un beau teint tonal. Des séquences limpides animent ces mouvements de rythme spasmodique uniques à l'arsenal de la MÉ avec deux tonalités qui épousent une même tangente. Si des chants d'une flûte virginale chatouille nos émotions, les lourds riffs bien pesant d'une guitare rock font contrepoids. Les chants flûtés deviennent acuités tandis que le rythme poursuit sa route zigzagante, un peu comme Tangram joué en accéléré, avec des séquences qui détachent leurs ombres afin d'accélérer une cadence qui croule maintenant sous le poids d'accords lourds et résonnants. Cette instabilité rythmique est fouettée alors par des percussions qui conduisent la finale de The Wise Man vers un furieux mélange de lourd et d'éthéré, de rock progressif théâtral et d'électronique qui est devenu le sceau de Nord depuis quelques albums. The Deer and the Horse sont d'autres éléments de ce conte Hongrois. En musique ça se traduit par une intro nourrie de réverbérations glauques et de riffs de synthé qui fait roucouler de beaux petits solos mélodiques ornés de prismes qui restent suspendu dans ce décor très aérien. Des basses pulsations forment une structure de rythme qui ondule discrètement dans cette introduction nourrie de réverbérations, de solos aux formes incertaines, de prismes …et de riffs de guitare à la David Gilmour (Animals). La porte est ainsi ouverte à une approche rock qui devient plutôt un heavy rock à la Uriah Heep, mis à part les riffs de guitares saccadés qui font très Opeth, avec des solos de synthé, et des nappes de Hammond qui courent sur une structure en folie. The Falcon and the River suit les mêmes règles, sauf pour une introduction soufflée par des voix célestes et le rythme qui est légèrement plus lent. Les riffs sont aussi tranchants et monstrueux! Et de The Tree de suivre le modèle du titre précédent avec une ouverture où réverbérations, effets électronicosmiques et nappes de voix célestes étendent un panorama de sérénité oisive. Un mouvement circulaire du séquenceur sort de ces ambiances dont le crescendo poursuit sa montée avec ces gros riffs saccadés, aidés de percussions très rock, qui perturbent les ambiances de cet album maintiennent un niveau d'incertitude rythmique propice à de bons solos de synthé qui font très Rick Wright. Trance est une belle ballade électronique qui se transforme en une copie de Power Ballad. Idem pour Completion qui conclut THE TREE OF LIFE avec la vision très rock théâtrale lourd et incisif de Nord.
Sylvain Lupari (15/05/18) ***¼** SynthSequences.com
Disponible au Nord Bandcamp
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