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Writer's pictureSylvain Lupari

Nord Zodiac (2022) (FR)

Un mélange de hard-rock gothique et de New Berlin School qui plaira aux fans

1 Leo 6:09

2 Taurus 8:42

3 Virgo 12:28

4 Gemini 10:25

5 Scorpio 14:30

(DDL 52:15)

(Prog Rock New Berlin School)

Un mouvement du séquenceur qui monte et descend, une brume orchestrale qui en caresse son ascension astrale, Leo développe de facto cette structure de musique électronique (MÉ) avec des solos de synthé, toujours très abondant dans la musique de Nord, chantant avec émotivité sur un New Berlin School ascendant. Minimaliste et hypnotique, cette ouverture est dans la pure tradition Nord lorsque les percussions harponnent sa docilité pour l'attirer dans un gros hard rock électronique à saveur gothique avec ces riffs secs et saccadés d'une fusion basse-guitare où les solos chantent toujours, et que la brume orchestrale tente de chasser cette soudaine brutalité dans une finale qui reprend les droits de son ouverture. Moi qui ai redéveloppé une nouvelle attirance pour ce qu'on appelle le néo-progressif depuis 3 à 4 ans, j'aime bien ce que fait Nord. Sztakics István Attila a su habilement amener son style vers des frontières de musique progressive en y incorporant quelques éléments de hard-rock scandinave. C'est beaucoup l'essence de ce ZODIAC que le musicien-claviériste de la Roumanie divise en 2 parties. Soit entre le hard-rock progressif électronique et le style de MÉ qui est plus près de la New Berlin School et toujours inspiré des mouvements minimaliste de Klaus Schulze.

Taurus adopte un rythme pulsatoire bondissant docilement sous de bons solos de synthé sonnant comme dans les années 70. Là aussi il y a de gros riffs de heavy métal qui retentissent un peu avant la 5ième minute. Ces saccades d'explosions passagères secouent les ambiances sans toutefois propulser Taurus vers une structure de rythme soutenue. Sauf à la 7ième minute où il galope dans les mailles de cette ligne de séquences spasmodiques et sous ces solos toujours enchanteurs. Dans une texture de heavy-rock progressif scandinave, Virgo s'ouvre dans les charmes d'une chorale de voix féminines fredonnant des airs céleste. Une ligne de basses séquences émerge vers la 7ième minute, structurant un rythme circulaire vif avec un jeu d'intonations dans sa structure musicale. Le rythme va et vient sous l'emprise de belles nappes remplies d'éther. Il est guidé par ces mouvements circulaires et légèrement spasmodiques d'un séquenceur dont les pépiements électroniques ont une texture organique. Étonnement, les percussions ralentissent la charge du séquenceur, créant un de ces rythmes lourds et lents que j'affectionne particulièrement. La chorale de nymphes cosmiques est toujours présente. Et leurs chants deviennent un puissant élément de passion et d'intensité alors que des riffs lourds et secs ramènent cette dimension de heavy rock gothique à la musique. Les 2 prochains titres nous amènent vers les territoires plus EM de Nord.

Très hypnotique avec son chapelet de séquences dansant autour de nos oreilles, Gemini suit avec une structure du séquenceur qui fait zigzaguer ses arpèges sauteurs en une file indienne giratoire. Des tintements astraux, dessinant des cercles comme un doigt effleurant l'eau, ajoutent du charme New Age à cette ritournelle rythmique. Contre des vents azurés, des effets sonores, des complaintes du synthé, des fredonnements modulaires de la basse et de la soudaine explosion des percussions un peu avant la 7ième minute, Gemini poursuit son long voyage minimaliste et rive nos oreilles à sa danse de séquences limpides. Scorpio est un petit délice qui fait dans le Klaus Schulze des années 85-90. Auparavant, il faut passer par une ouverture où le niveau des décibels et de stridence de certains éléments sonores risque d'écorcher les oreilles. Des vents sifflants et d'autres mugissants, des effets réverbérants, des cliquetis percussifs comme organiques et des tintements égarés dans des nappes de voix fantomatiques se dissipent peu à peu afin de faire entendre un clavier dessiner une ode astrale. C'est un peu comme si Sztakics István Attila se battait pour aller accrocher des étoiles dans un firmament de turbulences où seules des voix astrales émeuvent comme les chants interdits de leurs sirènes. Cette lente ouverture qui favorise les effets des sons et des harmonies épouse une courbe d'intensité qui s'affiche de plus en plus, surtout lorsque des claquettes électroniques s'invitent autour de la 6ième minute. Semi-vivant, Scorpio atteint toute sa splendeur lorsque des pulsations vives et répétées se collent à son évolution quelques 60 secondes plus loin. On sent le niveau d'accentuation s'accroitre toujours un peu plus lorsque la structure, devenue finement spasmodique, laisse planer des harmonies flottantes d'un synthé qui fait roucouler ses solos, il y en a de très beaux, sur un étrange boléro électronique sans frontières. Et les roulements de tambour font basculer nos sens un peu après la 11ième minute, amenant le titre vers des nouveaux standards d'émotivité dans une finale qui respecte sa logique évolutive.

Nord ne se réinvente pas dans ce ZODIAC et c'est correct ainsi. Même si la musique effleure une dimension plus hard-rock gothique, le synthésiste Roumain ne renie pas ses influences en nous donnant 2 gros monuments de la New Berlin School dans la seconde partie de cet album-téléchargement qui, comme d'habitude, contient de belles petites perles. Ses fans seront définitivement comblés avec ce ZODIAC.

Sylvain Lupari (01/03/23) *****

Disponible au Nord Bandcamp

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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