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Writer's pictureSylvain Lupari

ODYSSEY: Syntharsis (2001/2009) (FR)

Updated: Aug 11, 2020

Un très bon coffret 2CD de paysages sonores riches de ses ballets morphiques flottant dans des phases ambiantes ou de rythmes technoïdes

CD I (10 titres) 60:21

1 Inner Intrusion 4:11

2 The Space Inside 7:48

3 Reincarnation 5:37

4 Neurogenesis 4:50

5 Re:Synthesis 6:47

6 S.T.A.R.S. 5:53

7 Re:Versed Worlds 6:54

8 Time and Deep 5:52

9 Re:Phlexess 5:06

10 Sunlight 7:23

CD II (13 titres) 75:54

1 Beyond S.T.A.R.S. 1:37

2 Constellations of Mind 5:07

3 Traces of Reality - Terra Eois 6:43

4 Traces of Reality – Snapshots 4:37

5 Structures 7:46

6 Les Structures Logiques 5:16

7 Innercity 5:32

8 Neurogenesis (2008 Radio Edit) 4:16

9 Neurogenesis (Extended Mix) 9:54

10 Neurogenesis (Flat Three Remix) 6:29

11 Neurogenesis (Aphex Glitch Mix) 5:17

12 Time and Deep (X-Tended Version) 7:35

13 Time and Deep (Lo-Fi Air Remix) 5:44

(CD/DDL 136:00)

(E-Rock, Cosmic beats, EDM)

C'est avec le très ambiant et cosmique The Space Inside, disponible sur la compilation Awakenings 2007 Vol. 1, que Odyssey a ressuscité de ses ondes ambiantes et astrales. Initialement réalisé en 2001 par le musicien Polonais et producteur de MÉ contemporaine polonaise Tomasz Pauszek, SYNTHARSIS a connu un bref succès d'estime sur les ondes des radios Polonaises, Norvégiennes et Néerlandaises tout en y frayant dans les milieux de musique underground et expérimentale Français et Anglais. Réédité par le label Polonais Generator PL. dans un format double CD, SYNTHARSIS renaît de ses sonorités avec un nouveau mastering, en plus d'offrir du matériel inédit composé à la même époque et quelques remixes des titres qui avaient capté l’attention des amateurs à sa sortie. Un double album aux antipodes d'une musique ambiante et vitaminée dans des structures de down tempo, ce premier album de Odyssey est une douce réflexion étonnamment envoûtante d'un monde divisé entre ses éléments.

Un monde aquatique aux sonorités d'un univers de fusion métallique ouvre les premières radiations de Inner Intrusion. Un titre aux atmosphères hybrides où le cosmos traîne les errances d'une terre de désolation, Inner Intrusion erre tel un spectre astral sur une ligne de synthé aux fines boucles qui s'entrelacent dans l'écho des ondes d'un mouvement linéaire. Un mouvement atonal drapé d'une nuée d'effets sonores qui flottent dans un néant cérébral, Inner Intrusion est une curieuse fusion sonore dont l'enchevêtrement de ses ondes moule une fascinante mélodie morphique. Une filiforme ligne métallique déchire le voile introductif de The Space Inside qui laisse filtrer un prisme sonore truffé de sonorités hétéroclites cosmiques. Les couches de synthé sont morphiques et valsent avec une très grande émotivité dans un cosmos onirique à la Jean-Michel Jarre, dessinant de superbes courbes enivrantes qui s'entremêlent avec une étrange sensualité astrale. Un très beau titre planant, The Space Inside est sans contredit la pierre angulaire de SYNTHARSIS. Il étend ses réminiscences et ses racines flottantes au-delà de ses frontières pour envelopper le langoureux et cosmique Reincarnation et dont chaque coup de percussion éparse moule un rythme qui traînasse dans d'étranges pulsations bouclées. Ces rythmes latents qui se cherchent dans l'éclosion d'une musique semi ambiante pullulent sur cet album, comme en font foi les énigmatiques Re:Synthesis et Re:Versed Worlds, qui sont rempli des parfums sonores de Michael Stearns, ainsi que le scintillant Re:Phlexess et le poétique S.T.A.R.S.

Oscillant entre la musique ambiante et le down tempo, le rythme n'est pas totalement absent dans cet album. Après une intro très ambiante, Neurogenesis s'anime avec une belle ligne de basse qui ondule sur de fines percussions et des pulsations hypnotiques. Le tempo épouse un genre groovy lounge sur une délicate ligne syncopée. Son rythme timide et délicat adhère aux cadences électro-acoustiques de Plastikman avant de fondre dans une structure plus New Wave avec ses violons chimériques qui encerclent une délicate rythmique technoïde. Time and Deep est cimenté dans l'ambiant mais torturé de percussions sans rythmes ni cadences. Un lourd titre ambiant sculpté dans la profondeur des vents cosmiques et embelli d'un synthé qui souffle une perpétuelle mélodie astrale. Sunlight offre une structure rythmique nettement plus tranchante avec ses arpèges qui tournoient violemment dans les souffles de son intro. Des percussions lourdes de résonances pilonnent un rythme circulaire survolé d'accords de clavier qui tournoient fébrilement, guidant Sunlight vers une phase plus mélodieuse. Une belle mélodie chantée par un tendre synthé dont les accords sont constamment enveloppés d'arpèges circulant avec anarchie sur une structure ambivalente où la beauté des harmonies est happée par des sonorités électroniques acrimonieuses avant de plonger dans l'abîme interstellaire qui enveloppe ce premier opus de Tomasz Pauszek.

Contrairement au CD 1, où les rythmes étaient éparpillés parmi des structures ambiantes, le CD 2 propose une subtile et belle progression dans les rythmes. Après le très atmosphérique et cosmique Beyond S.T.A.R.S., Constellations of Mind est propulsé par de lourds vents ambiants, telles des strates valsant dans le cosmos. La sonorité des synthés est autant suave que stridente, alors que de brèves tentatives rythmiques tentent d'émerger de cette lourde membrane ambiante, tout comme dans Traces of Reality- Terra Eois. On y sent des influences de JM Jarre avec des sonorités électroniques et des oscillations un peu plus dramatiques qui circulent sur de larges bandes atmosphériques. D'ailleurs les influences du synthésiste Français sont très omniprésentes sur cette deuxième portion de SYNTHARSIS, comme sur Traces of Reality -Snapshots où des sonorités de déclenchements d'appareil photos abondent sur un rythme de style techno Moon. Après une intro atmosphérique le rythme hoquetant de Structures se met en place. Le rythme est sec et embrasse une structure oscillant entre la techno et le down tempo avec de bonnes percussions qui martèlent et mitraillent une cadence légèrement syncopée. Plus dégagé et arqué sur des percussions électroniques assez ingénieuses, Les Structures Logiques offre un suave down tempo aux influences très Jarriennes alors que Innercity est nettement plus névrotique et chaotique avec son rythme nerveux et saccadé, enrobé par des strates d'un synthé cuivré. La deuxième portion est très animée et frénétique avec de solides percussions qui explosent sur une cadence fracturée par de violentes secousses cadencées. De loin le titre le plus endiablé sur SYNTHARSIS, Innercity est un puissant titre idéal pour les planchers de danse suintant la fièvre corporelle. Neurogenesis 2008 Radio Edit et Extended Mix sont assez fidèle à la version originale, alors que le Flat Three Remix propose un rythme plus résonnant et fluide sur des percussions claquantes. La ligne de basse crache des accords lourds et les percussions martèlent un tempo hypnotique tandis que les synthés sont harmonieux et jettent un accrochant voile mellotronné, donnant à ce Flat Three Remix un air de techno à saveur New Wave, alors que le Aphex Glitch Mix est plus intrigant mais moins allumé au niveau rythmique. Time and Deep (X-Tended Version) est une version identique, mais plus longue que celle proposée sur le CD 1. J'ai rien contre l'idée, surtout que c'est un beau titre qui est foutrement plus attrayant avec le Lo-Fi Air Remix car moins froid et métallique.

La musique de SYNTHARSIS est étonnement riche. Il est évident que Odyssey adore multiplier les couches de synthé et mouler de lourdes atmosphères musicales qui se déploient tel de lents ballets morphiques. Son album est sculpté dans de riches atmosphères musicales, parfois ambiantes et parfois rythmées, où le down tempo et la musique ambiante sont recouverts de beaux effets sonores autant électroniques qu'éclectiques. Un bel album double dont la variance des styles peut plaire autant aux fans de soft techno, down tempo et de musique flottante.

Sylvain Lupari (01/03/11) ***½**

Disponible au Generator Pl

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