“Sur son premier album Bakis Sirros savait déjà comment séparer les ténèbres des mélodies hantées”
1 Beneath Fear 6:06
2 Different Pathways 5:18
3 Empty Human Cells 3:38
4 Increasing Complexity 5:52
5 Into the Caves of the Mind 4:50
6 Interlude 2:09
7 Reflective 9:32
8 Mindmists 8:49
9 Pale Yellow Sky 5:42
10 Distracted 6:57
11 Crying Spells 4:15
(DDL 63:04)
(Dark Ambient, Berlin School)
Une onde sonore sombre et bourdonnante sautille en ouverture de Beneath Fear. Une intro bigarrée qui laisse émerger une fine mélodie pianotée, figée dans une faune sonore dense. Cette douce mélodie partage ses harmonies avec une nuée de tonalités aussi variées que la peur peut avoir ses raisons; flûtes, synthé sifflotant à la thématique mélodieuse, percussions sautillantes et saccadées dans une ambiance légère et lugubre. Si le rythme est d'apparence égale, il devient plus implosif en toute fin en le martelant avec la force de l'effroi. Intéressant? Bigrement! Parallel Worlds est le nom que le musicien d'origine grecque Bakis Sirros a choisi pour nous présenter son étonnant OBSESSIVE SURREALISM; la fusion parfaite entre la MÉ et l'Électronica. Un univers aux textures sonores riches et aux rythmes déroutants qui se fondent parfaitement aux effets sonores et aux échantillonnages méticuleusement dosés de Bakis Sirros. Ce défenseur des sonorités analogues créent ainsi un extraordinaire effet de richesse et de dimension juxtaposée, comme dans un monde parallèle, qui émerveille et qui change bien des données dans un monde musical où les machines à sons n'ont pas de frontières.
Ce qui donne des effets spéciaux supplémentaires sur des titres comme Different Pathways et l'agressif Into the Caves of the Mind où les candides lignes principales sont absorbées par des effets sonores qui chevauchent un rythme contraire. Un mélange incroyable et subtil, comme si mon clone invisible marcherait en avant de moi et m'absorberait au passage…Je me fonds à lui et je suis ses formes. Vous voyez le topo! Tout à fait génial. Ces coups de génie pullulent sur OBSESSIVE SURREALISM, une autre production de l'excellent label DiN qui se spécialise dans la Musique Électronique Contemporaine. Avec ses jets gazeux vaporeux, Empty Human Cells présente une intro statique. Graduellement un rythme circulaire s'installe et est appuyé par une basse difforme et des effets sonores percussifs qui voltigent, alors que les ambiance deviennent intrigantes, sur de courtes strates symphoniques. Avec un titre aussi frappant que Increasing Complexity, on s'attend à un tourbillon insensé. Mais nous avons droit à un petit beat des îles avec des percussions xylophonistes. La beauté du titre est cette ligne de percussions électroniques déjantées qui se greffe à un rythme lourd et lent pour éveiller les sens de Reflective. Lent comme une pulsation hypnotique, le rythme s'accroche à une séquence ronde. Il oscille à travers des nappes qui flottent doucement sur une séquence de plus en plus sautillante. Une étrange cascade, sous un lit de nappes de violons, traverse ce mouvement tressaillant qui prend une forme de jazz ondulant avec des percussions très efficaces. Alors que Mindmists nous fait visiter les couloirs aussi déviants que Empty Human Cells, quoique les rythmes aient plus de variances ici, Pale Yellow Sky nous propose une belle rencontre piano/cello, dans une ambiance lounge et ses percussions amplifiées. Le rythme est solitaire et sculpté autour d'effets sonores et d'échantillonnages. Agressive et savoureuse Distracted nous frappe de plein fouet avec une approche électronique lourde, comme si ['ramp] se serait conformé à l'Électronica. Un titre puissant avec une effervescence électronique absolue dans une ambiance lourde, aux limites de Mark Shreeve et ['ramp]. Ne lâchant pas d'un souffle, Crying Spells a l'air de son titre. Un intense boléro paranoïaque aux chœurs rébarbatifs sur des pulsations lucifériennes!
Tout un opus! De la première à la dernière note, on est sidéré par l'approche musicale de Parallel Worlds sur OBSESSIVE SURREALISM, qui me fait le même impact que Brian Eno et Nerve Net. Partout, les échantillonnages et les effets sonores tapissent les 63 minutes de cet album inoubliable
Sylvain Lupari (23/03/07) ****¼*
Disponible au DiN Bandcamp
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