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Writer's pictureSylvain Lupari

PERGE: Pleonasms (2016) (FR)

Pleonasms est un autre fantastique voyage à travers le temps où les charmes de l'analogue rivalisaient avec la froideur du numérique

1 Pleonasms 4:12 2 Fluctuation 12:27 3 Calybration 7:58 4 Atemporal Dispersion 11:19 5 Soliloquy 6:42 6 Cool Sands of Vermillion 16:11 Perge Music (DDL 59:00) (Berlin School)

Perge persiste et signe! Après avoir dépoussiéré des vieux enregistrements datant des années 70 et 80 avec Aural Coefficients Within a Fractal Plane, paru en Février dernier, le duo Anglais qui fut l'un des plus importants dans l'univers virtuel des années 70 à 90, revient sur la mappe afin de nous présenter un autre enregistrement qui fut l'un des plus populaires sur le marché des bootleggers (qui n'a pas entendu The Undulated Soundtrack For Phantasy' and 'Space & Sfears?); PLEONASMS. J'adore le double-sens de ce titre qui est le 9ième album officiel de Perge et qui fut enregistré au célèbre Preston Guild Hall et au Brighton Dome en Angleterre. Ces deux endroits sont aussi connus pour avoir été les témoins de deux autres performances électrisantes en Novembre 80, pour le Guild Hall, et en Mars 86, le Brighton Dome, par nul autre que Tangerine Dream.

La pièce-titre nous met les oreilles en appétit avec une lourde introduction chargée de tourbillons d'ondes cosmiques d'où émanent des milliers de bulles d'oxygène et des filets de voix sans âmes. Ces effets d'ambiances électroniques atteignent un bon niveau d’intensité à mesure que les bouillons qui guident Pleonasms se versent dans Fluctuation. Les bruits de foule deviennent rumeurs alors que des bruits de gong annoncent l'éveil de ce concert donné au Preston Guild Hall. Les ambiances restent sombres et des accords perdus tombent. Une ligne de séquences assez vive copie le rythme d'un train qui crache sa cadence sous les picotements des petits élytres de métal. Des roulements de percussions s'ajoutent en même temps que des nappes de synthé, moulées dans des riffs harmoniques, et des solos très aériens. Fluctuation devient en permutation de rythme. Le train égare ses séquences dans une autre ligne plus nerveuse et les percussions deviennent plus soutenues. Des nappes de synthé sillonnent les ambiances, accueillant dans leurs envolées de très beaux solos éthérées où des effets de flûtes et de voix brumeuses pimentent notre imagination, sinon notre désir d’entendre ces effets. Et tout doucement, sous ces nappes et riffs qui sonnent étrangement comme de Tangerine Dream (afin de bien situer le lecteur), Fluctuation se dirige vers une finale qui respire son ouverture amorcée dans Pleonasms. Pour ceux qui sont avides de comparaisons, et il y en a, Calybration est moulé dans les préceptes de Calymba Caly mais avec une meilleure qualité sonore. Perge a effectivement fait un très bon dépoussiérage de ce classique où une ligne de séquences monte et descend, traçant une spirale hypnotique propice à de très beaux solos. Les séquences en forme de castagnettes, que nous entendu pour la première fois, sont tout à fait exquis pour mes oreilles toujours affamées de nouveautés et d'effets sonores additionnels.

Des effets et des torsades de synthé nous amènent à un titre inédit joué lors de ce concert, le très bon Atemporal Dispersion. Un mouvement de séquences monte et descend, s'arrimant à un maillage de pulsations basses et de percussions électroniques. Les ambiances sont soyeuses avec des nappes de synthé et des harmonies stylisées sous formes de solos, alors qu'un clavier s'empare de la véritable portion harmonique. Les accords sont pointus et font l'effet d'une lame sur un rythme qui tressaille dans sa structure de spirale verticale hoquetant en série. Peu à peu des effets et d'autres percussions redirigent Atemporal Dispersion vers un phase plus rock électronique cosmique avec une approche qui a sans doute influencée le Tangerine Dream des années 80. Les solos sont superbes et voltigent comme des chants de sirènes astrales sur une structure aussi enlevante qu’immensément dense et qui par moments dévoile ses influences de Calymba Caly. Un piano et un synthé très mélancolique coiffe la finale et Matthew Stringer s'installe au piano afin de nous offrir le très émouvant Soliloquy: un petit bijou qui a puisé sa délicatesse dans Tangram et qui a sans doute servi d'inspiration pour le splendide Song of the Whale Pt II ...to Dusk de l'album Underwater Sunlight. Ce piano étire sa mélodie au-delà des frontières de Cool Sands of Vermillion, où une étonnante fusion entre Vermillion Sands et Cool Breeze of Brighton attende nos oreilles aussi incrédules que fascinées par la guitare de Matthew Stringer et ces solos de synthé de Graham Getty qui virevoltent comme des feux-follets métalliques sur un fougueux pattern de séquences hyper actives. Très bon!

PLEONASMS? Un autre superbe voyage dans le temps et à haut volume, on se replonge dans ces grandes années où les charmes de l'analogue compétitionnaient avec les froideurs du digital.

Sylvain Lupari (30/10/16) *****

Disponible au Perge Bandcamp

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