“On n’achète pas MC Square pour la musique, mais plutôt pour une expérience sonore à la hauteur des visions de P Fan”
1 Space Opera 14:33
2 Metaswamp 13:25
3 Confused Species 7:40
4 Valley Of Cages 10:13
5 Layers 10:20
6 Creepers 5:21
(CD-R/DDL 61:40)
(Abstract & Experimental EM)
Comment décrire une musique invisible, abstraite sans tomber dans le snobisme? Car parler d'une forme d'anti-musique c'est comme parler de l'écriture braille sans pouvoir la lire. C'est la réflexion qui m'amène à l'écoute de cet opus aussi sombre et énigmatique que sa pochette. Pete Farn est un ingénieur de son Allemand qui improvise de la MÉ purement expérimentale, le genre extrait d'un modulaire, du même terroir que le vieux Tangerine Dream sur Electronic Meditation, de même que le psychédélique rock acide de la même époque. Une musique froide, métallique et très abstraite qui demande une bonne dose de curiosité auditive. Et quelquefois ça rapporte…
Space Opera débute avec un synthé aux ondes statiques et aux prismes mélodieux qui s'égarent dans des brumes nées de poussières métalliques. Ces brumes stratifiées, tantôt placidement froides tantôt étrangement attirantes, errent dans un genre de ballet pour distorsions, tant le mouvement est lent et laborieux. C'est du métal que l'on tord et dont sort toutes ces stries auditives autant souffrantes que curieusement mélodieuses, formant de courts moments de flottement métallique. Du son! Du liquide sonore en fusion et des effets sonores qui, si on porte vraiment une attention, nous rappellent effectivement la naissance de TD. Metaswamp est plus aquatique avec des souffles spectraux et ses étranges cris de canards qui roulent sur des billes aux frottements gutturaux. Une étrange et fascinante faune sonore, comme sur Confused Species et ses bizarreries qui dévient sur une étrange mélodie aux orchestrations fluides et harmonieuses. Un titre hallucinant où l'on croirait courir dans un corridor sombre pour échapper à une bête métallique. À ce niveau Creepers est plus réussi avec ses spectres métalliques qui flottent autant que courent sur les cordes métalliques d'un violoncelle acerbe. Il y a aussi des titres d'un réalisme concordant avec la vision de Pete Farn. Après un Valley of Cages aussi engloutissant que Space Opera, Layers apporte une touche fantomatique avec de beaux mellotrons sombres, denses mais doux avec ses chœurs et ses arrangements étrangement envoûtants sur des percussions hors contexte.
On achète pas MC SQUARE pour la musique, mais bel et bien pour une expérience auditive où les masses de sons aux étranges fusions métalliques rejoignent la curiosité et l'habilité créative de son concepteur. Ce n'est certes pas le genre de musique que l'on aime pour son approche mélodieuse, mais que l'on peut apprécier pour son évolution sonore, sinon impressionner son entourage…
Sylvain Lupari (26/04/08) *****
Disponible au SynGate Luna Bandcamp
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