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Writer's pictureSylvain Lupari

Peter Mergener New Horizons (2023) (FR)

C'est probablement le meilleur album solo de Peter depuis qu'il a quitté Software

1 Discovery 6:58

2 Spaceshuttle 5:47

3 Surroundings 3:45

4 Kosmonaut 8:32

5 Heart of Space 3:34

6 Hycean Planet 7:58

7 New Horizons 7:20

8 Ignition 9:16

9 Mission Control 3:03

(CD 56:15)

(Cosmic, New Berlin School)

Peter Mergener fait partie de ces artistes qui arrivent à nous mettre tellement près du Cosmos que tout devient possible, une fois notre imagination se connecte à la leur. Bien que sa carrière solo l'ait éloigné de son style de musique électronique (MÉ) explorant les vastes univers du Cosmos pour embrasser des thèmes plus poétiques et plus près de nos vies quotidiennes, on sentait dernièrement un lointain appel de son passé avec le très bon et beau Astronaut paru il y a tout près de 2 ans. Tellement, qu'il est très difficile d'analyser NEW HORIZONS sans faire de liens avec les premiers albums de Software, soit Electronic Universe et Electronic Universe II, ainsi que les premiers albums solos du musicien-synthésiste Allemand. Disons-le d'entrée de jeu, NEW HORIZONS est sans doute l'album tant attendu des fans de la première génération de Mergener. Nous avons ici un délicieux mélange des influences de Tangerine Dream sur des structures orchestrales et cosmiques qui respirent les fragrances de Software à plein nez. En gros, un superbe album qui nous ramène à la glorieuse époque de celui qui a insufflé un nouveau souffle, avec Michael Weisser, à la MÉ de style Berlin School au tournant des années 80 sur l'étiquette Innovative Communication.

Un nuage de particules bourdonnantes laisse filtrer des échantillonnages de voix d'astronautes dans l'ouverture atmosphéricosmique de Discovery. Déjà, des arpèges scintillent dans un courant harmonique circulaire où se glisse une imposante nappe de clavier dont les airs arabiques ont une tonalité d'orgue contemporaine. Nous approchons la 1ière minute que des basses pulsations soubresautent avec une texture caoutchouteuse qui relient leurs bonds, créant un effet d'écho pulsatoire où cliquent aussi de discrets éléments de percussions. Les percussions restructurent le rythme un peu avant la seconde minute, amenant le titre vers un genre de EDM pulsatoire très entraînant. Des vagues de bourdonnements circulent comme l'œil d'un gyrophare sonore et le synthé se met à siffloter une mélodie qui tressaille à la vitesse du rythme. Une mélodie qui prend le contrôle de la finale et qui nous ramène à l'ère de Software et des premiers albums solos de Mergener. Cette base de rythme fournie par 3 à 4 éléments percussifs et/ou mouvements du séquenceur constitue la richesse des rythmes de ce nouvel album de Mergener. Spaceshuttle suit avec des effets de staccatos qui déchirent les ambiances comme des couteaux de brume. Ils tissent une mélodie cadencée qui danse dans un effet de fronde musicale, elle va et vient, dans un environnement musical qui peu à peu se dilue dans une vision plus psychédélique. Le synthé sifflote ici de beaux solos lunaires. Des explosions solaires font vibrer la toile de Surroundings qui est un titre lent se déroulant comme ces valses interstellaires des premières compositions de Peter du temps de Software et/ou du duo Mergener/Weisser. La musique flotte dans le Cosmos avec de belles orchestrations lunaires et des chants d'étoiles scintillantes. Dans une vision musicale qui reflète sans condition les influences de Tangerine Dream, autant dans les rythmes que les ambiances de film et les pads de synthé, Kosmonaut propose une ouverture du même genre que Discovery, mais avec des échantillonnages de voix moscovites. Une grosse ombre vibratoire invite le séquenceur à dénouer une ligne de rythme qui sautille vivement sur les discrètes résonnances d'une pulsation percussive et sous des nappes de brume gorgées de scintillements interstellaires et de riffs de clavier à la tonalité très TD. Des boom-boom de percussions semi technoïdes donnent un peu de dynamisme à cette séquence de rythme pour finalement la propulser vers une bonne vélocité un peu avant la 4ième minute. Le rythme change de direction après une courte phase atmosphérique, un pont musical, quelques secondes après la 5ième minute. Il réinitiera sa croissance peu de temps après dans une vision moins rapide et plus mélodieuse où les armoiries musicales du Dream brillent de mille feux. Un excellent titre parmi une brochette qui ne sont pas piqués des vers!

Un peu comme Surroundings, Heart of Space est un titre atmosphéricosmique qui est plus centré sur les effets de drones. Cette phase de tranquillité cosmique précède une longue, à peu près 90 secondes, ouverture d'ambiances qui reflètent la vie d'un nouvel écosystème, celui de la planète Hycean. Des chants célestes, des fredonnements du vent et des vagues d'eau immergent l'ouverture de Hycean Planet qui peu à peu dévoile une structure de séquenceur saccadée dont les spasmes bondissent sur le lit des basses pulsations. Le séquenceur active sa vitesse, accroissant dynamisme et accélération dans une structure évolutive, Peter Mergener joue avec la vélocité du rythme, où le synthé lance des nappes qui étirent de belles harmonies orchestrales pour guider le titre vers une finale plus atmosphérique. Après une lente introduction de brume lyrique, les orchestrations qui scandent le rythme saccadé de la pièce-titre rappellent celles de Spaceshuttle. Elles structurent un rythme qui trouve assise sur des pulsations, plutôt discrètes, et des arpèges virevoltant dans un dynamisme tempéré. En fait, le rythme orchestral et très Software de New Horizons zigzague plus que bondit légèrement dans des échantillonnages d'une vie aviaire qu'on découvre un peu plus loin dans sa seconde partie. Du haut de ses 9 minutes, Ignition est le titre qui nous accroche le plus facilement à ce NEW HORIZONS. Sa structure de rythme est autant entrainante que mélodieuse en donnant cette impression de bondir et de courir en même temps. Une structure évolutive avec de belles modulations dans sa vélocité et la couleur harmonique du séquenceur. Elle est sise sur 2 accords du séquenceur qui s'échangent leurs bonds, créant une ligne continue sous une nappe de synthé de brume orchestrale d'un bleu azuré. Une fine texture de voix recouvre cette nappe alors que le séquenceur insère des écarts, comme d'autres ions sauteurs, apportant ces subtiles modulations qui enrichiront la course de Ignition. Des boom-boom semi technoïd ajoutent un élément plus entraînant à ce rythme où se greffent aussi différents éléments d'harmonie et des riffs de clavier qui respirent les fragrances musicales de Edgar Froese. Le séquenceur échappe une série d'accords qui coulent comme une rivière ardente après la 4ième minute, donnant une autre dimension à ce rythme qui ne cesse de charmer par ses diverses modulations, tant rythmiques, qu'harmoniques et orchestrales. Un très gros titre, comme Kosmonaut d'ailleurs, qui nous amène vers la finale atmosphéricosmique proposée par Mission Control où les lentes orchestrations sont recouvertes de riffs d'un clavier pianoté par une âme rêveuse et nostalgique et ces échantillonnages de voix de cosmonautes qui ornent et hantent les structures de Peter Mergener depuis ses débuts avec Mergener/Weisser et puis Software.

Vous avez compris que j'ai adoré chaque minute de ce NEW HORIZONS. Et je ne suis pas le seul! Le renommé Lambert Ringlage avance que c'est sans doute le plus bel album solo de Peter Mergener, d'où la distribution de cet album sur son label Spheric Music (l'album est aussi disponible chez BSC Music- Prudence – 398.6921.4). Et pourtant, Mergener en a réalisé de très bons albums solos, surtout après l'épisode Software. Je partage donc l'opinion de Lambert! NEW HORIZONS est construit sur des multilignes de rythme, autant cadencées que mélodieuses. Les mouvements de séquenceur, souvent influencés par l'œuvre de Christopher Franke, s'entrecroisent et/ou se complètent dans des orchestrations lunaires qui nous rappellent irrémédiablement les plus belles années de Software. Un très grand album qui nous rend nostalgique sans pour autant renier la vision ni les textures très contemporaines de la MÉ. Merci pour ce retour aux sources Peter, mes souvenirs, mes émotions et mes oreilles en avaient besoin 😊

Sylvain Lupari (14/03/23) *****

Disponible chez Spheric Music et BSC Music

(NB: Les textes en bleu sont des liens sur lesquels vous pouvez cliquer)

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