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Writer's pictureSylvain Lupari

PHOBOS: Darker (2012) (FR)

Phobos se construit tranquillement une place enviable sur le marché plus restreint de la MÉ ambiante noires et ténébreuse

1 Séance 29:25

2 Descend 17:23

3 Hells Gate 12:17

4 Decomposing Lust 12:51

(DDL 72:06)

(Dark ambient, Drone, Experimental EM)

Une brise lointaine, creuse comme les souffles des vents chantant dans un tronc d'arbre rogné de trous, ouvre le longiligne et monophasé Séance. Le mouvement est calme et obscur. Sans rythme il respire de ces longues strates sombres qui encerclent le silence, plongeant l'auditeur dans les abysses de DARKER. Sans surprises, ce 3ième tome sur la solitude des anges noirs de David Thompson est une profonde immersion dans les lentes vagues et les noires ondes d'un synthé qui libère autant de lignes musicales que de chants morphiques qui valsent paresseusement avec les ombres du néant. Du haut de ses 29 minutes, Séance balaye de ses souffles apocalyptiques les vestiges d'une terre aride et étreint de ses ailes atonales les derniers souvenirs d'un monde jadis de lumière et d'espoir, conduisant ainsi les rêveurs que nous sommes dans les crevasses les plus abyssales d'un monde à refaire. Noir? Plus que! Neurasthénique? Pas juste un peu! DARKER est forgé dans les ombres cafardeuses de nos illusions perdues. Reprenant les humeurs noires de son This Desolate Place, produit en 2011, Phobos creuse encore plus dans les fantasmes de nos terreurs nocturnes avec 4 longs titres qui embrassent à pleine sonorités les ululements des âmes perdues dans de lents tourbillons létaux. Seul avec ses écouteurs l'auditeur est plongé dans un duel contre les ténèbres dans un riche canevas morphique où la musique, aussi intense que noire, coule comme des torrents cafardeux dans les enceintes de nos écouteurs. Nos pensées obscures épousent les formes des spectres de la nuit, fomentant les obsessions ténébreuses qui alimentent encore plus la vision que l'on peut avoir des terres de l'autre côté des miroirs. Et c'est à ces portes que nous conduit Phobos après le tranquille Descend. Hells Gate est le rendez-vous hallucinatoire avec l'autre versant de la tranquillité. Les anges y crient et les incubes y exultent tout au long de cette lente ingression dans les abysses méphistophéliques où l’on peut ouïr d'étranges murmures et sentir les souffles ocrés danser avec lassitude autour de nos craintes. Il n'y a pas de doutes, Hells Gate est l'un des lourds monuments de la musique ambiante noire que j'ai entendue. Après cette odyssée dans l'opacité, Decomposing Lust resurgit des ténèbres avec un titre aux odeurs de métal irisé dont les écorchements scandent une liberté paradoxale dans l'ultime moment de sérénité d'un album qui ne fait aucun compromis quand à ses intentions premières; plonger l'auditeur dans les plus sombres secrets de DARKER.

Tranquillement Phobos se taille une place enviable dans le marché très restreint de la MÉ ambiante noire et…noire. La musique de DARKER est intense et nourrie la plus aride des imaginations avec des ondes de synthé qui flottent comme des spectres dont les souffles ocrés moulent d'insidieux ectoplasmes à la recherche d'une vie. Possiblement la nôtre! Mais tout ceci ne sont que des fantasmes déliés par plus de 70 minutes d'une MÉ sombre et enveloppante dont l'écoute en solitaire, et dans le noir, ne peut que forger ces délices que seule l'imagination peut sanctionner.

Sylvain Lupari (15/12/12) ***½**

Disponible au Phobos Bandcamp

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