“Sector Four est un autre bon opus de musique ambiante ténébreuse par Phobos”
1 Sector Four 69:39
(DDL 69:39) (V.F.)
(Dark ambient, Drone, Experimental EM)
Une chaleureuse brise venue de nulle part soulève les subtiles particules d'harmonies éoliennes de SECTOR FOUR. Ces euphonies troquent la nitescence des premiers souffles pour se transformer en des vents plus creux, plus caverneux. Des vents qui seront toujours au cœur de cette symphonie atonale et de ces chants secrets qui peu à peu se cuivrent d'ambiances plus astrales, plus cosmiques. Se laisser absorber par les chauds vents cosmiques de Sector Four, et de leurs carnations sibyllines, c'est accepter de laisser voyager son aura dans les territoires abscons de la ténébreuse musique ambiante de Phobos. David Thompson structure une longue aubade ambiante où seules les fines subtilités bourgeonnent les lentes implosions qui redirigent en finesse les flux des vents, les immobilités des mouvements. Sauf qu'il y a rien de vraiment nouveau dans les ténèbres de Phobos. Beaucoup moins sombre que Darker, peut-on vraiment avoir plus sombre, mais tout autant atonal, SECTOR FOUR est un long voyage ambiant où l'auditeur a constamment cette sensation de flotter avec les astres tout au long des 70 minutes que dure ce concerto pour vents égarés dans les corridors cosmiques. C'est tranquille. Très tranquille. Les délicats changements morphiques chassent un possible ennui avec des élans pleins de retenus qui propulsent chaque segment de de l'album vers de nouveaux horizons de contemplativité nocturne. Coulant comme une eau invisible dans le profond lit d'une rivière cosmographique, les 70 minutes de Sector Four permutent tout doucement la sensibilité des souffles intersidéraux qui troquent ses hâles diaphanes pour des teintes plus neurasthéniques. Composé et joué avec un minimum d'équipement (VST et plug-ins), Phobos creusent les sillons de ses souffles comme un architecte poli amoureusement ses moulures afin de les harmoniser avec les chants des vents. Une œuvre exclusivement ambiante dont la forme atonique change imperceptiblement au gré des lentes oscillations pacifiques, SECTOR FOUR nous fait dériver dans un néant habilement mis en sons par David Thompson qui trouve toujours un moyen de charmer l'écoute avec de fines modulations dans ses temps.
Sylvain Lupari (13/10/14) ***½**
Disponible au Phobos Bandcamp
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