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Writer's pictureSylvain Lupari

POLLARD DANIEL BOOTH: IX (2019) (FR)

Updated: Jan 1, 2022

“Encore une fois, un autre travail de Berlin School pure avec une ouverture titanesque de 51 minutes”

1 Catalyst 51:28 2 The Chaos Balance 20:28

(CD/DDL 71:56)

(Retro Berlin School)

Existe-t'il des aficionados, des purs et des durs, de la période Rubycon ou encore Phaedra de vous savez qui? PDB IX saura répondre à cette gourmandise sans limite chez ceux qui raffolent de ce style Berlin School des années analogues vintages. Enregistré lors des pratiques en vue des performances présentées pour les festivals E-Live et The Hampshire Jam à l'automne 2009, PDB IX a initialement été réalisé sous le nom de September 2009 Jams en 2010. Il s'agissait d'une version limitée CD-R dans une trilogie de bootlegs (officiels). Offert pour la 1ière fois en CD manufacturé et en format téléchargeable, sur le site Bandcamp du trio Anglais, cette version masterisée par Michael Daniel répond aux attentes de Brendan Pollard et Phil Booth et devrait satisfaire ceux qui étaient déçu par le son très bootleg de la 1ière édition. Je dirais que le résultat est phénoménal, car en aucun moment nous avons l'impression d'entendre à nouveau ce ton de pratique et d'improvisation.

Un long titre de plus de 50 minutes est toujours un pari audacieux. Nos oreilles ne sont pas dupes! Elles en ont entendu plus souvent qu'autrement avec des résultats souvent mitigés. Surtout avec les éclosions de groupes tel qu'Air Sculpture, Keller & Schönwälder et RMI qui sont devenus maîtres à ce niveau. Il faut savoir faire preuve de créativité et diviser, en plus de bien doser, les différents phases afin de ne pas perdre l'intérêt de l'auditeur. À ce niveau, Pollard, Daniel & Booth n'ont pas manqué leur coup avec le brillant Catalyst. Une zone de bruits gris et grésillant de radioactivités, une onde de synthé zigzagante et des arpèges tout fragiles se rencontrent dans les premiers instants de son ouverture. Des poussées d'ombres sourdes, des poussières soniques et des filaments torsadés tombant du cosmos, des chants moroses d'une guitare intersidérale et des pépiements de moineaux électroniques paradent tout au long de la procession introductive de ce monument de 50 minutes auquel se greffent aussi des étoiles filantes et des chants du Mellotron aux arômes flûtés. Une ombre d'ambiances plus sinistres recouvre la passivité oisive de cette introduction qu'un mouvement du séquenceur anime d'une structure de rythme délicat sautillant sur le feu de la guitare de Michael Daniel et de ses solos incisifs. On plonge dans ces structures de rythmes analogues de la période Ricochet ici. Seuls les sulfureux solos de guitare nous éloigne de cette époque, mais le séquenceur…Une ligne de basse séquences donne un élan supplémentaire à Catalyst qui s'envole avec un lourd et furieux rythme de Berlin School. Et dire qu'il n’y a pas 10 minutes au compteur! Le mouvement du rythme offre ses nuances qui démolissent la possibilité d'axes rotatifs parfaits. Bien au contraire! Le long axe du rythme court tout en perdant un ion de sa chaine rythmique sous un ciel sonique bariolé de solos de synthé et de guitares que l'on peine à discerner tant l'empreinte musicale des deux entités est presqu'identique. Des effets d'étoiles filantes, sinon désagrégées, ornent ce panorama qui nous fait taper du pied, sinon rouler du cou. Michael Daniel propulse sa guitare à l'avant-scène avec d'autres bons solos et des effets fuzz wah-wah sur une structure toujours affamée pour du rythme berliner et ses ambiances cosmiques. Phil Booth prend le relais avec des solos de synthé alors que l'on sent un peu d'essoufflement rythmique autour des 17 minutes. Le séquenceur éteint tranquillement sa vélocité. Et le rythme frappe alors un barrage d'ambiances chthoniennes autour des 22 minutes. Ces ambiances paranormales sont poussées par de fortes vagues de mugissements d'un clavier en désordre, un peu comme dans ce vieux film Phantasm. C'est le clavier de la terreur! Les effets sont cataclysmiques avec un monstrueux barrage sonore qui cloue nos oreilles après nos écouteurs. Des arpèges d'un clavier chevrotant revienne sniffer les ambiances où rôdent d'étranges bruits électroniques qui n'arrivent pas à délimiter les frontières des abysses de celles du cosmos. Des vagues de brume s'élèvent, de même que des lignes un peu plus musicales mais toujours recluses du mysticisme de l'instant. Des nappes de voix chthoniennes étreignent ces lignes qui tranquillement irradient d'une beauté séraphique le moment sombre de Catalyst. Cette sérénité passagère, et pas tout à fait céleste, franchit la barrière des 33 minutes. Moment où le séquenceur reprend les commandes avec sa 2ième phase de rythme Berlin School embellie par de monstrueux solos de guitare. Un très bon titre et du grand Berlin School.

The Chaos Balance a la lourde tâche de succéder à ce titre béton. Et c'est sans doute la raison qui a dictée au trio Anglais d'emprunter une différente approche avec une structure plus ambiante. Des couches aux tonalités d'orgue et d'autres aux tonalités propres aux synthés entrelacent leurs mouvements flottants dans un trou noir rempli de pépiements et d'effets sonores abstraits. C'est un calme plutôt séraphique qui atteint son point de schizophrénie sonique avec un violent tintamarre qui capture et fait grimacer nos oreilles, à tout le moins les miennes, après les frontières des 10 minutes. Cet élan statique et dissonant nous amène à la finale d'un titre qui n'était pas réellement nécessaire afin d’augmenter la cote de cet excellent album de Brendan Pollard, Michael Daniel et Phil Booth. Sylvain Lupari 28/04/19 *****

Disponible au Pollard/Daniel/Booth Bandcamp

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