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Writer's pictureSylvain Lupari

POLLARD & DOLENTE: Diffuser - The Rehearsal (2020) (FR)

Updated: Feb 16, 2021

C'est 44 minutes de pure Berlin School qui sortent comme 20 tellement c'est de la bonne MÉ que le duo anglais a mis sur la table

1 Diffuser - The Rehearsal 44:37

(CD / DDL 44:37)

(Berlin School)

Je déteste débuter comme ça, mais c'est avec des claquements percussifs à la Thru Metamorphic Rocks de l'album Force Majeure que débute Diffuser - The Rehearsal. Tout de go, c'est dans une ambiance à la The Keep, pulsations sourdes et flute un peu brouillonne, que s'installe l'introduction de ce long titre de 44 minutes. Une introduction qui à la bougeotte avec cette ligne de rythme limpide sautillant avec vivacité dans une enveloppe ambiante qui possède cependant toute la créativité rythmique pour éclater. C'est un peu ce qui se passe lorsqu'une autre ligne de séquenceur déstabilise celle devenue une harmonie en background avec des rodéos circulaires qui stigmatisent le tourbillon rythmique de Diffuser - The Rehearsal. Je vous dis ça comme ça, mais il n'y a pas 6 minutes d'écouler au compteur que déjà l'ouverture de ce DIFFUSER-THE REHEARSAL me semble indomptable. Brume mellotronnée chantante et séquenceur sur la déroute, cette ouverture qui se pèle tel un oignon prend un séduisant envol rythmique digne des très bons Berlin School que Brendan Pollard maîtrise depuis son album Expansion en 2005. Une autre ligne du séquenceur fini par se faufiler entre les deux premières, accentuant la vélocité des ruades, un peu beaucoup comme dans Partitions de l'excellent album Prologue avant qu'elle ne change de peau et de couleur pour tenter une effusion harmonique. Exploitant le principe polyrythmique avec un doigté magique, je vous rappelle qu'il s'agit d'une seule et même pratique, les lignes de rythmes se multiplient dans cette ouverture de plus d'une douzaine de minutes alors que d'autres se dissolvent dans des échanges rythmiques et harmoniques qui nous situent entre les années 73 et 78 de la MÉ contemporaine.

Il n'y a pas à dire, mais 2020 est l'année du grand retour en solo du maître Anglais des mellotrons. Prologue, Live and More et DIFFUSER-THE REHEARSAL sont 3 albums réalisé le même jour, soit le 5 juin 20. Quelque mois auparavant, l'ami Brendan offrait un CD-R contenant des essais, des outtakes et des sessions d'improvisations avec Isolated Passages. Et depuis des décennies que nous le savons, et Pollard ne s'en cache pas non plus, sa musique est essentiellement inspirée des années Virgin et Mellotron de Tangerine Dream, soit de Rubycon à Force Majeure qui est nettement au cœur de ce DIFFUSER-THE REHEARSAL. Et c'est secondé par ami Adrian Dolente, qui est le technicien des divers synthés que Brendan utilise lors de ses spectacles, que cet album et Live and More sont interprétés. Nous avons dépassé les 13 minutes et Diffuser - The Rehearsal traverse ces corridors remplis de mystères où le son du vide résonne avec des particules et effets englouties dans son énorme bouche creuse. Les siffles que les vents créent ont installé cette brume artificielle faite de métaux argentés et de couleurs irisées, alors que doucement l'éveil de ce long fleuve musicale s'installe pour une seconde fois. Les tintements percussifs viennent de plus loin et l'ossature décharnée qui monte et descends, poussé par une série de deux battement, possède ces attributs de rythme fantôme. Mais le train réchauffe ses engins! Des nappes de voix chthoniennes se greffent à ce rythme monocorde jusqu'à la 17ième minute où un autre élément du séquenceur se colle à la première ligne, la rendant plus vivante et même légèrement plus accentuée. Après ses nappes de voix, le mellotron pousse ses nappes flûtées qui, collées au rythme naissant, visitent les sphères de Rubycon et Phaedra. Serti avec des éléments percussifs de brume, le rythme adopte l'éternel train ascensionnel de la Berlin School sombre et lourde, à peine plus vite les rotations de notre cou, avec une petite tangente sphéroïdale que l'on remarquera après quelques écoutes. Pour éviter les pièges de la redondance, le duo Pollard & Dolente joue avec la vélocité du séquenceur tout en y injectant des boules difformes qui en atténuent sa symétrie, donnant ainsi le détail nécessaire pour stimuler l'intérêt de notre écoute passive. Tranquillement, cette troisième partie de Diffuser - The Rehearsal épuise son énergie dans les gouffres d'un énorme effet de bourdonnement autour de la 29ième minute, là où le titre plonge dans sa seconde phase d'ambiances. Des ambiances industriels ici avec des tintements qui pétillent sur ce gros tunnel bruissant dans une brève phase psychédélique qui nous inspire à réentendre Force Majeure. Si c'est votre cas, dites-vous que la version remixée et remasterisée de Steven Wilson vaut tout l'argent de votre portefeuille. Un mouvement plus vif et sobre du séquenceur et le Mellotron flûté nous place dans ces zones enivrantes de Ricochet dans une finale où les 44 minutes de ce titre en ont paru seulement! Allons découvrir ce que nous réserve Live and More

Sylvain Lupari (19/08/20) *****

Disponible au Brendan Pollard Bandcamp

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