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PRZEMYSLAW RUDZ: Discreet Charm of an Imperfect Symmetry (2013) (FR)

Updated: Jan 3, 2022

Cela semble être l'œuvre la plus expérimentale de P. Rudz où le bruit de toutes ses formes trône sur les vibrations et les morceaux de rythmes

1 Movement One 19:42

2 Movement Two 28:42

3 Movement Three 10:56

(CD 54:08)

(Improvised progressive ambient EM)

Les souffles noirs aux douces teintes d'oracles s'extirpent de nulle part pour flotter comme des longs cheveux dans l'eau. C'est de souffles et de mugissements que Movement One s'annonce à nos oreilles. La trame sonore est de sublimité avec ses lentes nappes orgiaques qui s'entrelacent dans un ballet mû par les souffles du vide dans une introduction rongée par des meuglements hostiles. Ces nappes orchestrales tissent un immense voile cosmique où pétillent les étoiles et pépient les éléments interstellaires. L'illusion d'être dans une ferme d'aliens est métaphoriquement aussi plausible qu'invraisemblable avec toutes ces tonalités biscornues qui siègent sous les massives larmes de violons. Des larmes qui se mettent à valser contre l'ennui, forgeant une dense danse morphique où les éléments soniques s'étiolent jusqu'à se perdent aux anémiques cliquetis des cymbales. Des cliquetis qui tintent et résonnent avec incertitude dans les bras endormants des soupirs de violons et des lamentations des lourdes couches aux poétiques tonalités d'orgues, initiant peu à peu le rythme de Movement One qui se cambre sous les galops des percussions et qui s'offrent aux morsures acérées d'une guitare aux solos chirurgicaux de Jarek Figura. Plus de 12 minutes d'atmosphères morphiques, voire létales, pour 2 minutes de rythme groovy. Voilà le topo de DISCREET CHARM OF AN IMPERFECT SYMMETRY. Ceux qui connaissent l'univers d'alchimie sonore de Przemyslaw Rudz savent qu'il est un des moins accessible. Et cet album ne changera absolument rien à cette perception. Construit sur de longues séances d'improvisations, auxquelles se sont greffées les partitions de Jarek Figura à la guitare et Marek Matkiewicz à la batterie, DISCREET CHARM OF AN IMPERFECT SYMMETRY est une improvisation électronique en 3 mouvements où toutes les essences du rock cosmique planant rodent sur des structures dont les sonorités vous cloueront sur votre siège.

Movement Two offre le même pattern ambiosphérique avec des ululements de machines souffrantes et des gémissements spectraux flottant parmi des cerceaux qui s'entrechoquent dans un lent mouvement cosmique où le bruit sous toutes ses formes et dimensions trône sur les ambiances. Faut pas avoir les oreilles vierges car l'exercice peut s'avérer périlleux. Sauf que l'on se laisse gagner par une vague de chaleur et de confort où des strates un brin orchestral chantent au dessus des vagues de la Mer de la Tranquillité, alors que l'on entend de fines pulsations qui, tranquillement, initient un rythme latent dont l'éclosion passe par un mouvement de séquences nerveux. Alors que les étoiles scintillent, un concerto pour batteries et solos de synthé purgent la tranquillité et poussent Movement Two dans une lourde et furieuse phase de progressif électronique où les solos hybrides de Przemyslaw Rudz déchirent nos tympans. Des solos aux échos torsadés, où se fondent de lourds riffs de guitares synthétiseurs, forment le moment le plus intense de cet album qui croule sous des harmonies assassinées dans des crissements de métal agonisant, forçant ce rythme impétueux à rebrousser tranquillement chemin dans son tunnel ambiosphérique. Movement Three est d'ambiances avec des tonalités et des lamentations électroniques qui s'égosillent comme des baleines cosmiques échouées sur les récifs d'une banquise interstellaire. Ceux qui aiment les ambiances de Jean-Michel Jarre sur En Attendant Cousteau seront ravis.

Plus Przemyslaw Rudz avance dans son cheminement, plus audacieux il devient.

DISCREET CHARM OF AN IMPERFECT SYMMETRY est sans nul doute son œuvre la plus expérimentale à ce jour. Mais même lorsque le synthésiste-astronome s'évade dans ses sphères improvisées il parvient constamment à y tisser un environnement sonore enchanteur où l'oreille peine à en saisir toute les dimensions et toutes les couleurs. Pour les amateurs de sons, d'expériences sonores et d'ambiances. Pour les autres? Je vous recommanderais Paintings ou encore Summa Technologiae. Ainsi il y aura une connexion entre vos oreilles et l'univers de Przemyslaw Rudz que vous apprivoiserez graduellement jusqu'à ce que ses plus folles escapades créatives trouvent une raison.

Sylvain Lupari (26/06/13) ***½**

Disponible chez Generator pl

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