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Writer's pictureSylvain Lupari

PYRAMID PEAK: Caveland (2005) (FR)

La musique est assez intense avec des passages entraînants qui font trembler les tympans

1 Caveland 13:03

2 Beasts of the Hill 9:46

3 Natural Shapes 3:17

4 Lord of Nature 10:50

5 In a Dark Time 13:01

6 Serpents of the Den 3:43

7 Flowing with Birds 5:19

8 The mind enters itself 5:30

9 Drifting 9:10

(DDL 73:44)

(New Berlin School, EDM)

Il y a toute une histoire derrière cet album, le premier de Pyramid Peak depuis Fish'n'Love paru en 2001. En cette même année le groupe donnait un concert dans une grotte à Iserlohn, Allemagne. Malgré la lourde humidité, l'expérience fut un succès et le groupe décidait d'y retourner l'année suivante. Malheureusement, il y a eu des problèmes techniques de sorte que l'enregistrement des 2 concerts était inutilisable. Les membres de Pyramid Peak ont donc reconstitué certains éléments de ce concert en studio, donnant CAVELAND. Les effets sonores qui entourent le panorama de cet album laissent suggérer que les parois et les stalagmites de la dite grotte sont de glace ou encore de terre gelée tant les effets de glace s'effondrant ou explosant ornent les introductions, comme les phases atmosphériques d'un bel album qui commande plus qu'une écoute.

Des gouttes d'eau tombant du plafond d'une caverne tapissent la toile de fond de la pièce-titre. Une nappe de synthétiseur y flotte. Elle se colle aux ambiances d'une grotte secouée par des spasmes de la Terre en échappant des stries plus aiguisées qui rôdent dans une tonalité sibylline. Le séquenceur éjecte une ligne de rythme ascendant dont on ne peut nier les influences de Tangerine Dream. Uwe Denzer récite un poème de Theodore Roethke; In a Dark Time. La voix ricoche sur les parois, créant un effet d'écho qui la rend caverneuse. Des basses pulsations jouent au chat et à la souris sur une structure dont l'ossature dérive en laissant flotter de superbes solos d'un synthé plaintif. Le poème occupe une large part de Caveland qui emprunte le chemin d'un rythme ambiant et minimaliste qui accentue plus sa puissance que sa vitesse pour atteindre une phase plus intense vers la finale. Des bips et des boucles difformes déchirent un silence noir en ouverture de Beasts of the Hill. Cette intro bariolée d'effets électroniques tapageurs et d'explosions, comme des chutes de glace, flirte avec les 3 minutes. Les parasites bruitaux partis, une superbe onde synthétisée flotte sur de fines pulsations qui initient le rythme ambiant de Beasts of the Hill. Un séquenceur épouse cette délicate procession en créant une ligne de rythme ondulant à l'aube de la 5ième minute. Ses boucles ondulent sous ces suaves lamentations des synthés de Axel Stupplich, Andreas Morsch et Uwe Denzer, créant cet univers si intimiste et pourtant si près des étoiles. Une autre structure de rythme, plus vive et saccadée, déploie sa figure ascendante dans un séduisant paradoxe rythmique qui se tait sous les caresses tonales des synthés. Un très bon titre qui se termine avec fracas, initiant la procession cosmique et organique de Natural Shapes. Je ne sais pas pour vous, mais les fracas de glace et les orchestrations qui allument les feux de CAVELAND me font penser au merveilleux Sebastian im Traum de Frank Specht. Ils sont à l'origine de Lord of Nature. Une ligne de synthé émerge en sifflant une mélodie alors que le séquenceur couche une ligne d'arpèges roulant sur elle-même avec une vision aussi harmonique que cette ligne de synthé. Elle change de forme pour se dandiner sur une nouvelle structure avec un débit nerveux et sec qui va et vient dans une structure qui se gonfle de son enveloppe tonale ainsi que de splendides solos. Unique, cette tonalité des solos apaisent tout en créant une autre ligne de mélodie qui rejoint ce carrefour de rythmes et de mélodies lunaires qui occupent la première partie d'un titre qui ne pouvait faire autrement que de se terminer dans une longue phase atmosphérique à la sauce Pyramid Peak, où rien n'est comme ailleurs!

Plombée par une tempête de vents cosmiques, In a Dark Time laisse filer une ligne plus musicale qui flotte dans les réfractions de sa froideur. Une séquence s'y forme pour osciller vivement sur cette chaleureuse ligne de synthé jusqu'à ce qu'une percussion tombe, en entraînant une autre et martelant le mouvement d'une cadence lourde et sèche. La fusion est superbe, car la ligne présente depuis l'ouverture se métamorphose en un dense violon brumeux dont l'aura harmonieuse devient de plus en plus dans un mode de heavy-rock progressif-symphonique. Une ballade électronique avec des doux staccatos qui incitent les synthés a produire de beaux solos sur une structure de rythme devenue aussi harmonieuse que les chants des synthés. Un gros titre dans le répertoire du Peak. Serpents of the Den est un titre ambiant où Uwe continue la suite du poème sur une muraille de nappes et de voix ainsi que ces gouttes d'eau suintant des cavernes, histoire de nous rappeler que nous sommes dans l'univers de CAVELAND. Un coup de percussion tombe avec résonance, annonçant Flowing with Birds. Un beau downtempo de brume langoureusement martelé par de bonnes percussions. Des tam-tams s'invitent dans ce titre dont la lourdeur résonne dans cette grotte aux centaines de gouttes d'eau métallique. Un bon titre qui poursuit sa cadence jusqu'à The Mind Enters Itself où la récitation du poème se fait sur une voix caverneuse couverte de oh et de ah… Joué et enregistré au Jodrell Bank en avril 2001, The Drifting ne sort pas tant que ça de l'univers de CAVELAND. Atmosphérique, son ouverture est engloutie par des vagues sonores roulant sur elles-mêmes jusqu'à ce que le séquenceur fasse osciller une ligne d'ions qui s'accroche aux percussions. Percussions électroniques et séquenceur tissent leur rythme qui s'entrecroisent dans une structure typique à Pyramid Peak.

Audacieux et mélodieux, CAVELAND demeure un album difficile à apprivoiser, même en étant aussi parsemé de beaux passages qui sont en contradiction avec le mot audacieux. La lecture du poème et l'utilisation du vocodeur ne sont pas vraiment mes tasses de thé, alors que les orchestrations demandent un ajustement auditif avant de les apprécier pleinement. Les ambiances sont assez intenses avec des passages mouvementés qui ébranlent les tympans. C'est peut-être trop! Pour les reste, c'est de l'excellent Pyramid Peak avec ces nombreuses permutations entre les ambiances, les orchestrations et les rythmes qui sont toujours élaborés dans une vision harmonieuse.

Sylvain Lupari (04/12/06) ***¾**

Disponible au Pyramid Peak Bandcamp

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