“C'est du très bon Pyramid Peak qui demande un peu plus d'amour et un peu plus d'écoutes que les autres albums ...”
1 Countdown 12:04
2 Transformation 15:36
3 Symmetry - Transfer - Constellation 24:26
4 Dimension X 14:32
(CD/DDL 66:43)
(Minimalist New Berlin School)
Une onde agressive me vient dans les deux oreilles pour s'aplanir dans une structure qui essuie les multiples bonds d'un séquenceur en mode pour un rythme bondissant avec une certaine nervosité dans le débit. Un débit qui sera plus tard linéaire et l'hôte d'arpèges scintillant d'harmonies. Entre temps, une voix dans un vocodeur initie un compte à rebours afin que des percussions viennent tabasser cette ouverture assez sobre. Le synthé barrie comme un éléphant dans une structure spasmodique avec ces percussions qui viennent constamment chamboulées des ambiances tissées par un clavier aux arpèges limpides et mélodieux. Countdown pose les freins dans un beuglement industriel autour de la 6ième minute. On revient à la case départ, puisque ça sonne drôlement comme l'ouverture. Les arpèges continuent de flotter, alors qu'une nappe de wooshh impose une présence cosmique de courte durée, puisque 30 secondes plus loin le rythme renait avec une ligne de séquences qui gambadent sous l'œil avide d'une nappe de basse. Les solos reprennent leur identité Pyramid Peak, annonçant un autre compte à rebours qui aura aussi comme mission de matraquer encore ce rythme qui cette fois emprunte un mouvement lento avec des arrangements cosmiques qui nous font rêver aux anges. Même si le rythme est fort et entraînant comme un down-tempo lunaire badigeonné de ces superbes solos à la signature unique au Peak. Finalement, je vous entretiens sur le nouvel album de Pyramid Peak qui est devenu un duo sur SYMMETRY. Finalement parce que je voulais être certain que mes écrits reflètent mon état d'esprit. Moi qui suis un fan fini de ce groupe, j'ai dû prendre du recul face à Zen et à Selected Pieces (1999 – 2009) qui m'ont fait replonger dans le fabuleux univers de Axess. Et c'est déjà un 10ième album pour le groupe initialement composé de Andreas Morsch et Axel Stupplich. Je me souviens que chaque album cachait un joyau qui encourageait sa découverte complète. Ce n'est pas le cas ici! Jouant constamment sur la philosophie de la symétrie, le duo Allemand projette de longues structures, comme sur Roots, avec un synchronisme musical lié à des structures répétitives où les synthés et percussions doivent injecter du génie pour nous accrocher, non sans peine, à des structures que l'on devine d'avance. Mais arrive un point où le Peak nous déculotte avec un truc qu'on avait perdu d'oreilles dans l'écoute d'une musique symétrique.
Mais auparavant, une ligne de woowoo élastique découd ses réverbérations dans l'ouverture de Transformation. Dès lors, une impressionnante faune tonale fait entendre sa diversité sous les brises d'un synthé aux airs prismatiques. Par moments on se croit dans l'eau alors qu'à d’autres instants nous sommes dans la forêt autour d'un feu de camp ou encore à dériver dans le cosmos. C'est un peu avant la 3ième minute que le séquenceur sculpte une ligne, autant harmonique que rythmique, qui accueille encore des bons gémissements d'un synthé dont le timbre unique ne peut que charmer. Des effets percussifs se mettent à ruer dans un mouvement stationnaire qui se transforme peu à peu en un rock électronique enivrant pour nos doigts, tapotant ce qui nous passe sous la main, et le neurones. Les solos sont beaux et conservent cette fine apparence spectrale alors que nous pénétrons dans une phase ambiante autour de la 10ième minute. Une phase de plus ou moins deux minutes construite sur les préceptes de son ouverture. Le rythme revient avec des séquences nerveuses qui s'affrontent et s'entrechoquent dans une vision statique que de basses pulsations et un effet de disco funk des années 70 dans une phase un peu entre le rock et la EDM avec des solos flûtés. Symmetry - Transfer – Constellation est le joyau de SYMMETRY.
Un tendre piano nous attendri dans ces ambiances où la brume se solidifie sur une nuée de violons coulant comme une romance. Une ligne de basses séquences refuse que l'on s'attendrisse sur cette ouverture cinématographique avec un débit sautillant nerveusement et auquel s'ajoutera une ligne d'éléments percussifs. Le piano traînant toujours dans le décor, Symmetry propose un rythme dérivant dans le cosmos avec un ver d'oreille fixé dans les tympans et où les solos ont cette tendresse usuelle à Axel Stupplich. Le rythme est bon et soutenu tout en effectuant une première et longue transition sur les impulsions d'une basse organique et par la suite une ligne de voix chtoniennes. Puis, le duo Morsch & Stupplich nous fait goûter aux parfums de leurs influences avec des bouquets de Poland dans les synthétiseurs. Le rythme est à peu près du même moule que celui qui introduisait ce long titre épique de 25 minutes, sauf que les ambiances ont pris un virage à 45 degrés avec ces forts parfums de TD qui remplissent nos oreilles. Un téléphone sonne autour de la 13ième minute. On passe à la période Transfer avec une ballade en auto qui conduira notre ami vers un oasis rempli de gazouillis d'oiseaux flirtant avec une nature ensoleillée. Des nappes aux couleurs astrales soulèvent les ambiances pour les rendre aussi éthérées que le piano qui nous visse une mélodie du genre New Age dans les oreilles. Un rythme sautillant avec des tonalités d'une eau en train de se figer se met à tinter, comme couler dans le décor du piano. On oublie ce piano, mais il est beau. Nous sommes en attente d'une explosion quelque part. Une ligne de basses séquences s'ajoutent à la fébrilité du berceau rythmique, de même que des percussions solennelles qui roulent avant de s'abandonner sans fracas. Mais le rythme prend un peu plus de passion dans nos oreilles en même temps qu'un sautillement organique ajoute à l'intrigue. Le piano revient nous hanter avec une belle proposition harmonieuse qui soulève encore plus de passion dans une finale très intense au niveau des émotions. Un très bon titre qui m'a reconnecté à SYMMETRY. Et il était temps! Par rapport aux autres albums de Pyramid Peak, il y a trop de voix dans cet album, comme dans Dimension X qui passe d'un bon moment EDM, incluant les voix, à une étrange tournure rythmique autour d'une explosion de tonnerres entre la 5 et 6ième minute afin de proposer une structure ressemblant à un long coït sans conclusion et qui se termine dans le même fracas naturel. Cette intermède couche une structure de rythmique statique et propice à y lier des accords tintant sans qu'il y ai de contact harmonique. La dernière partie de Dimension X répare le tout avec un bon rock électronique, grâce à l'ajout des percussions et d'un clavier plus passionné ici que sur les 5 dernières minutes. Il y a beaucoup d'émotion et d'intensité dans ces 4 dernières minutes qui réussissent aussi à me reconnecter avec SYMMETRY. Oui, il faut travailler fort, mais au final on trouvera que c'est du très bon Pyramid Peak qui demande juste un peu plus d'amour et quelques écoutes de plus que les autres albums de ce groupe déjà légendaire dans la MÉ contemporaine.
Sylvain Lupari (17/12/20) *****
Disponible au Axess-Music Bandcamp
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