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Writer's pictureSylvain Lupari

PYRAMID PEAK: The Cave (2010) (FR)

The Cave s'inscrit dans la lignée de la magie musicale du trio Allemand

1 Range of Sound 33:44

2 Underground Movement 37:57

(DDL 71:41)

(New Berlin School)

Un peu moins de 2 ans après la parution de Evolution, Pyramid Peak donnait un concert dans la grotte de Dechenhöhle en octobre 2009. Pour le Peak il ne s'agissait pas d'un premier concert dans cette grotte puisqu'il y avait déjà laissé ses empreintes sonores en 2002. Depuis le trio Allemand y est retourné 2 autres fois afin d'y laisser sa musique hanter les couloirs de cet attrait touristique de la ville d'Iserlohn en Allemagne. Le Peak est enfin parvenu à maîtriser les éléments de la grotte, dont son haut degré d'humidité, et à mettre sur le marché un enregistrement de qualité. Et ce malgré des problèmes de distorsions sur Underground Movement qui, ma foi, sied très bien la perversité sonore du morceau. Bien que THE CAVE soit un concert sous la terre, la musique jouée représente fort bien l'univers ambivalent de Axel Stupplich, Andreas Morsch et Uwe Denzer qui embrasse autant le cosmos que les entrailles d'une terre en fusion. Un album qui fut le plus gros vendeur du catalogue de SynGate en 2010.

C'est tout en douceur que débute Range of Sound, un titre divisé en 2 longs segments et qui porte bien son appellation, tant il est un festin de sonorités composites. Le tout débute avec une intro éthérée où des ondes de synthé ondoient tout en scintillant parmi une panoplie de souffles aux arômes célestes. Des notes de harpes s'égarent dans un cosmos aux allures d'un Éden en formation. Et on peut penser à Jean-Michel Jarre et son fameux Fishing Junks at Sunset comme à ['ramp] pour ses lourdes ambiances intrigantes. Des ambiances truffées d'étranges sonorités glauques et de lourdes réverbérations souterraines qui dérangent ce festin d’harmonies où de lentes strates de synthé à la Axess flottent parmi des stries déchirantes et métalliques. De ce vacarme à la croisée des 2 mondes émerge un fin mouvement séquencé dont les accords tambourinent dans un mouvement alternant sous un ciel sombre qui est rempli de fines explosions de grisous. L'univers musical du Peak se déploie avec ses synthés aux couches multi couleurs qui survolent une rythmique de plus en plus lourde, animée par des percussions électroniques aux résonnances métalliques. Le rythme bien installé, les synthés déploient leurs multiples sonorités y allant de longues nappes sinueuses qui valsent auprès de brèves stries spiralées, des nappes plus métalliques et de mélodieuses couches en suspension, alors que des percussions éparses éclatent ici et là, ajoutant une profondeur rythmique, déjà assez bien garnie, à Range of Sound. Le rythme s'épuise graduellement autour de la 17ième minute, plongeant ce long titre vers un sombre passage atmosphérique où des échantillonnages vocaux s'élèvent au-dessus d'un univers musical bariolé de multiples sonorités électroniques. Nous flottons à la dérive, entre du Software et Tomita, avant que le rythme clair de Pyramid Peak ne s'éveille avec des lignes de séquences entrecroisées qui s'entrechoquent avec finesse pour former son magnétique univers rythmique. Ce rythme est langoureux avec un superbe duel de percussions et séquences sous des couches de synthé romanesques qui rappellent le poétique univers de Vangelis. Toujours aussi hésitant que ses séquences et ses stridentes pulsations, le rythme respire à peine dans cet univers aux multiples couleurs sonores. Mais il respire et se rendra jusqu'à son dernier souffle que les synthés si omniprésents et si multi sonores étouffent de leurs souffles de métal.

Underground Movement est plus violent et offre des structures différentes qui sont totalement à l'opposées de leurs évolutions. Tout d'abord, une nuée de beaux arpèges défilent et tournoient telle une spirale scintillante en ouverture. Un étrange ballet en vrille où d'autres arpèges bercent le mouvement qui est embelli par une douce ouate mellotronnée. Une chorale enveloppe l'intro de chants Grégoriens. Une sombre chorale où voix de femmes et d'hommes se confondent autour des accords scintillants et une fine ligne de basse qui échappe de sourdes pulsations symétriques. C'est un bref moment d'accalmie avant que des sirènes de synthé déchirent le silence, accompagnées de multiples séquences qui bondissent frénétiquement sur une structure qui se dénoue d'un mouvement saccadé. La progression est nette et Underground Movement est saisi d'un furieux mouvement du séquenceur dont les accords sautillent et s'entrechoquent sous des stries de synthé métalliques et de fluides accords qui cherchent à harmoniser ce furieux mouvement avec une douce mélodie accrocheuse. Le mouvement de Underground Movement s'intensifie et devient plus lourd avec un synthé corrosif et des séquences furieuses qui pianotent farouchement une rythmique infernale bourrée de lourdes nappes, de chœurs liturgiques et des arpèges qui défilent telle une spirale inversée. Cette furieuse phase de rythme s'apaise vers la 16ième minute avec un long passage atmosphérique où des bouts de rythmes battent autour d'énormes souffles de synthé métallisés qui ululent dans une grotte plus près des étoiles que de la terre. Un long mouvement ambiant qui s'éveille avec une douce séquence à la Peak, arrosée de délicats et beaux solos qui flottent en suspension avec des essences flûtées et mélodieuses que les frappes de percussions électroniques allument d'une bonne cadence mélodieuse. Le beau calme après la furieuse tempête.

Ça fait du bien d'entendre du bon Pyramid Peak. Quoique différent avec son approche structurée autour de longues pièces musicales, THE CAVE s'inscrit dans la lignée de la magie musicale du trio Allemand. Un bel album d'une MÉ fidèle à l'empreinte sonore qu'il laisse depuis Ocean Drive. Sauf que cette fois-ci la magie de Axel Stupplich, Andreas Morsch et Uwe Denzer est entourée d'une mystérieuse aura sonore où les séquences à la fois douces et tempétueuses, qui servent toujours d'assises à de superbes mélodies électroniques, trempent dans un univers musical tapissé de sonorités métalliques qui surplombent ses magnifiques solos de synthé unique à la musicalité du Peak. Des solos langoureux et des strates mélancoliques sur des rythmes ambivalents. Ouais…lorsque je dis que ça fait du bien d'entendre du bon Peak!

Sylvain Lupari (31/01/11) ***½**

Disponible au SynGate Bandcamp

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