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Writer's pictureSylvain Lupari

[´ramp]: Oughtibridge (2005) (FR)

Updated: Sep 1, 2022

Pour apprécier un petit bijou comme Oughtibridge, donnez-vous au moins cette chance de faire une première écoute complète

1 Dron(e)field 6:42

2 Ozone 8:45

3 Oughtibridge 6:42

4 Ascension 6:39

5 Fibre 4:09

6 Tool 7:29

7 Dune 3:45

8 Lovell 8:05

9 Stern 6:49

10 Spinegrinder 8:56

11 You Want Some More? 2:00

12 No Hard Shoulder 7:17

Doombient.Music, ramp 003

(CD 77:18) (Dark Ambient)

Enregistré lors d'un concert au Jodrell Bank Radio Observatory le 23 Juin 2001, OUGHTIBRIDGE est un titre hommage à un village situé non loin de Sheffield, endroit où ['ramp] se retirait entre ses concerts. Encore une fois, l'auditeur à droit à tout un évènement avec une MÉ entièrement improvisée où Frank Makowski et Stephen Parsick se sont surpassé à nouveau afin d'offrir une prestation digne de leur talent et de leur complicité, donnant ainsi un excellent opus de pur Berlin School performé dans les noirceurs de l'Observatoire, OUGHTIBRIDGE est tout désigné pour devenir un événement ambiosphérique.

Très caractéristique à ['ramp], de lourds bourdonnements ouvre la marche sombre de Dron(e)field. Cette lente procession est entourée de pulsations oscillatrices giratoires qui font tourner leurs fuseaux sonores sur un mouvement linéaire. C'est un titre statique lourd et vrombissant qui glisse vers Ozone et son festival de bourdonnements, de pulsations et de percussions aux sonorités hétéroclites, alliant tonalités de xylophones et glockenspiel. Les ambiances sont hermétiques où tout est tissé serré, mais il y a assez de place pour des ombres ondulant comme des bruissements de spectres. Des accords cristallins se faufilent pour sauter comme sur une trampoline où ils rebondissent en désordre parmi des percussions aux tonalités industrielles. Une ligne de séquences se forge dans ce dédale d'ambiances et de tonalités, étreignant un mouvement qui ressemble à un film d'horreur qui met en vedette Jason. Un titre incroyablement dense et lourd qui fera craquer les assises de votre voisin! Plus limpide, la pièce titre est une énorme flaque qui gravite avec intensité et qui s'enrichit de chœurs spectraux sur Ascension. Un mouvement lourdement ténébreux qui donne l'impression de faire sauter mon ampli à chaque répétition de sa charge sonore. Fibre arpente un rythme plus nerveux rempli de synthé aux effets menaçants qui explosent avec stupeur avec l'arrivée de Tool. Une ligne lourde et frénétique émerge d'une forte explosion pulsative dans un passage puissant avec des solos de synthé violents. La symbiose imparfaite des deux éléments fait vibrer les planchers. On assiste à une courte baisse dans ce régime de puissance, faisant respirer les pauvres lattes de plancher, et Tool repart de plus belle en arpentant les summums sonores de sa lourde séquence pulsative. Même avec sa baisse de régime, Tool conserve cet âme rebelle et s'insurge contre toute tentative de tranquillité ambiosphérique en faisant résonner ses lourdes pulsations giratoires aux intonations variées. C'est un très bon titre, même à pleine puissance, maîtrise la perfection sonore de sa ligne hyper lourde.

Un incroyable balancement sonore qui s'étend aux pulsations métallisées et ambivalentes de Dune. Nous avons ici un titre très Dark Ambient avec des pads érodées par des contours tranchants qui planent jusqu'au silence abyssale de Lovell, dont les grondements amplifient à la croisé de Stern. Un titre qui ressemble étrangement aux mouvements cosmiques et astraux de Chronos, un album de Dark Ambient cosmique de Michael Stearns. Une pulsation mute dans les derniers moments de Stern et de ses ambiances lugubres et métalliques qui stimulent une schizophrénie latente. Et tranquillement Spinegrinder s'agite en un tempo fébrile qui sert de lit à une brève et limpide mélodie qui, malgré sa douceur, fait l'effet d'un coup de poignard dans cette noirceur envahissante. Tout est anarchie et se divise en tous sens. Une cacophonie délirante retrouve sa cohésion harmonieuse avec l'apparition d'un séquenceur agile et d'un synthé agressif aux strates acérées et refoulent Spinegrinder dans ses limites atmosphériques. No Hard Shoulder termine ce spectacle sur un mouvement du séquenceur saccadé qui est enrobé de sulfureux solos de synth qu’une belle strate violonée couvre de douceur. Un moment intense qui atteint son paroxysme lorsque les instruments se rencontrent au même point. Une symphonie électronique improvisée qui se termine dans la quiétude d'une séquence qui s'éteint doucement.

Fermez toute les lumières, mettez le volume un tout petit peu au-dessus de la ligne du milieu et écoutez. Vous vivrez l'expérience ['ramp]! OUGHTIBRIDGE est un album majoritairement ambiant avec des séquences lourdes qu'il faut savoir écouter, comme si on dégustait un aliment rare. Un album puissant avec des passages ambiants d'une lourdeur attirante qui nous scie le souffle, lorsque les séquenceurs font courir et battre des lignes de rythmes en courants adjacents. ['ramp] explore ici des territoires qui me sont inconnus et qui devraient plaire aux mélomanes à la recherche d'une symphonie noire de tonalités hétéroclites et de solos vampiriques. Pour apprécier un petit bijou comme OUGHTIBRIDGE, donnez-vous au moins la chance de faire une première écoute complète. Plus j'écoute, plus j'aime ça. Et plus j'aime ça, plus je l'écoute. C'est le syndrome ['ramp]!

Sylvain Lupari (13/01/06) ****¼*

Disponible au Stephen Parsick.com

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