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Writer's pictureSylvain Lupari

REALTIME: Journey into Space (2004/2014) (FR)

Updated: Apr 6, 2020

Écrit 10 ans plus tôt, Journey into Space vit de ces rythmes harmoniques trempés de ses ions dansant dans d’épais brouillards

1 Lost in Space 7:28

2 Journey into Space 14:25

3 Cosmic Opera 11:48

4 Another Dimension 7:38

5 Dance of the Aliens 7:56

6 Chandra 6:33

7 Move on into Space 11:04

(DDL 66:50)

(Ambient New Berlin School)

De lentes et oblongues couches de synthé, brodées dans des violons nostalgiques, enserrent une fine pulsation séquencée qui s'accroche à des frappes de percussions électroniques ambiantes. C'est avec ce mélange d'ambiances cosmiques et de délicats parfums orchestraux que Lost in Space sort du vide et nous entraîne dans les nébuleuses structures de JOURNEY INTO SPACE. Déjà, on reconnait la signature du duo Allemand. Le mouvement est serein, lascif et nous introduit à la toute première œuvre de Realtime qui avait charmé bien des oreilles avec la parution de Solar Walk l'année dernière. Cette fois-ci, Thomas Bock et Norbert Hensellek dépoussière leur deux premiers albums, l'autre étant Lights of the Universe, pour les remettre au goût du jour avec des titres en prime. Composé entre 2003 et 2004, JOURNEY INTO SPACE étale ces rythmes harmoniques qui sont imbibées de denses toiles brumeuses où les séquences scintillent autant qu'elles dansent.

La pièce-titre offre une ligne de séquences aux tonalités organiques qui roulent en boucles sur le tapis d'un convoyeur accidenté. Une autre ligne de séquences fait danser ses ions pour structurer un mouvement hyper syncopé qui tressaille dans des brumes cosmiques, là où se terrent aussi de secrètes voix d'Elfes. Une ligne de basse fait vibrer ses discrètes notes alors que des filets orchestraux s'échappent des bruines spatiales pour tenter de dompter ce rythme rebelle dont les hypnotiques boucles minimalistes cherchent plutôt les douces accalmies d'une flûte mellotronnée. Drapé de denses brumes tamisées, de chœurs mystiques, d'orchestrations de soie et d'ambiances cosmiques; le rythme en staccato de Journey into Space hoquète, galope et hoquète toujours jusqu'à embrasser une approche plus technoïde à la Manuel Gottsching. Un bon mélange de Berlin School vintage et de New Berlin School avec une dose de transe cosmique, ce rythme effréné, mais beaucoup plus viral, trouve sa niche sur Cosmic Opera où des séquences plus nerveuses trépignent et s'accouplent en une masse rythmique qui oscille subtilement dans les corridors cernés de voix hantantes. Des pulsations connexes, des percussions martelées comme une danse de zombies et des cliquetis de cymbales vitaminent ce rythme minimaliste qui bat de sa mesure linaire dans un décor lunaire et qui échoue sur le vide d'une façon assez abrupte.

C'est sans doute avec le rythme sphéroïdal de Another Dimension que cet album accroche littéralement l'intérêt de mes oreilles. Comment dire si ce n'est que deux lignes de séquences, l'une basse et l'autre plus limpide, entrecroisent leurs ions cosmiques qui dansent en parallèle, tout en fuyant une quelconque cohésion, et s'enlacent en deux filets stroboscopiques aux harmonies rythmiques assez édentés. Le mouvement accroche l'oreille instantanément et instaure un parfum de déjà entendu, alors que les ambiances de nébulosités astrales, notamment les orchestrations, qui cernent tout l'environnement de JOURNEY INTO SPACE rejaillissent avec encore plus de profondeur éthérée. Du bonbon pour les oreilles. Variations sur le même thème? On peut dire que oui avec le rythme circulaire de Dance of the Aliens qui offre en contrepartie une approche plus éthérée avec un rythme qui palpite dans de la soie et du feutre. Et ce malgré ces cognements métalliques ici et là qui désorientent l'écoute. C'est bon mais j'aurai inversé l'ordre de ces deux titres pour avoir un effet plus punché. Surtout que Chandra concluait originalement cet album avec une superbe structure plus harmonique et des ions dansant comme des lames de ciseaux qui découpent fiévreusement des cheveux de soie dans un ondulant mouvement de va et vient. Ce titre me rappelle énormément la musique de Software avec des étoiles qui scintillent et des coups de percussions orchestraux qui tonnent dans un mouvement de séquences dont les entrecroisements perturbent les vents et les chants d'Orion. Composé en 2013, Move on into Space correspond exactement à ces mouvements de séquences qui moulaient les rythmes entrecroisés de JOURNEY INTO SPACE. Le mouvement est toujours aussi minimaliste et trace de longs cercles imparfaits qui sont immergés par une approche cosmique plus contemporaine.

Sylvain Lupari (08/07/14) ***¼**

Disponible au SynGate Bandcamp

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