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Writer's pictureSylvain Lupari

REALTIME: Magnificent Imaginations (2015) (FR)

“Rythmes flottants et ambiances enveloppantes; cet album pose les racines que nous avons de Realtime comme étant le digne successeur de Software”

1 Dancing Electrons 8:02

2 Explorations on Strange Planets 12:02

3 Magical Moments Around 11:12

4 Ode to Space 17:26

5 Ethnic Moods 7:07

6 Magnificent Imaginations 13:48

(CD-r/DDL 69:37)

(Ambient and cosmic EM)

Au fil des dernières années, Realtime s'est taillé une place enviable et une solide réputation dans le royaume de la MÉ dite cosmique. Les amateurs du genre ambiant cosmique, tout particulièrement de la période Electronic Universe et Chip Meditation de Software (1985), sont vite tombé sous les multiples charmes de Thomas Bock et Norbert Hensellek. Tout comme son projet, Thomas Bock est très présent sur les réseaux sociaux et sur la scène berlinoise de MÉ, piquant la curiosité de nouveaux fans et stabilisant sa horde actuelle avec des extraits de concerts ou encore des esquisses de musique à venir. Et c'est sans son acolyte habituel qu'il revient nous présenter un nouvel album studio qui marche littéralement sur les traces de Solar Walk; l'album qui a mis Realtime sur la mappe en 2013. MAGNIFICENT IMAGINATIONS offre 6 structures avec des rythmes doux, parfois mous, qui surgissent de panoramas électroniques très interstellaires où voix astrales, brises interstellaires, effets soniques et poussières d'étoiles flottent dans les éternelles caresses et les lents soupirs d'arrangements avec des larmes de violons qui parfois se transforment en murmures éthérés. C'est le chemin qu'aurait dû défricher Software après Syn-Code.

Des wooshh de météorites et des siffles de serpents intergalactiques ornent le désordre et les lourds vents sombres d'Orion. L'univers cosmique de Dancing Electrons éclot dans des nappes de synthé à la Rick Wright qui inondent le cosmos tout en instaurant un climat de quiétude. On dérive entre deux univers. Il ne manque que les flûtes et nous serions dans l'embryon de Fluting Electronic Universe. Un rythme, toujours très délicat, s'extirpe des vents d'Orion. Il tournoie dans son enveloppe morphique en étalant des ions qui sautillent finement et tentent de gravir des monts imaginaires d'un univers où les voix et les murmures se changent en vents et en harmonies murmurées par un synthé gorgé de brouillard métallique. Les ions détachent des ombres qui pépient de tonalités métalliques, forgeant un ambiant filet stroboscopique qui défile très lentement dans un dense décor intergalactique. Dancing Electrons est la matrice de MAGNIFICENT IMAGINATIONS. Les 5 prochaines structures seront tous imbibées, à peu de nuances près, de ses parfums et des ses rythmes sphéroïdaux très hypnotiques. Après une lente intro ambiosphérique, Explorations on Strange Planets offre rythme étouffé avec des pulsations très discrètes et dont les battements, alliés aux cliquetis des élytres métalliques, forgent un rythme sournois mais fluide. Un rythme assourdit aussi par un décor sonique lunaire, aussi dense qu'intense pour une structure aussi inerte, bien décoré par des étoiles sifflantes, des voix astrales et des larmes de synthé qui flottent dans des brumes et des brises d'Orion. Magical Moments Around est le titre qui accroche tout de go! La structure du rythme est plus énergique avec une série de pulsations et de séquences qui sautillent et jacassent dans les ombres de leurs devanciers. C'est à la fois lourd, pour les résonances de la ligne pulsatrice, et doux, pour l'approche sphéroïdale un brin stroboscopique. Le rythme sautille de ses fines vibrations et résonances dans un pattern minimaliste sous une nuée de serpentins soniques. Ces derniers déroulent des horizons psychédéliques qui sont très propices aux dialogues des synthés, mais aussi à des solos aussi discrets qu'étrangement très harmonieux. Ça me rappelle un peu Klaus Schulze.

Du cosmos trempé dans de l'éther, Ode to Space est un long titre ambiant avec une première phase, les 8 premières minutes, très ambiosphérique. On pourrait quasiment dire que nous dérivons dans une tempête cosmique avec ses effets d'apesanteur. Une délicate, je dirais même morphique, ligne de basse s'extirpe des mugissements des sables des dunes interstellaires afin d'offrir un doux rythme qui envahit et apaise nos deux hémisphères. C'est un rythme très ambiant qui palpite mollement dans les douceurs de bons arrangements orchestraux, un peu comme si un concert de violon apaisait les appréhensions de l'inconnu. C'est très Software et très relaxant. Et comme chaque détail compte dans l'univers de Realtime, Thomas Bock ajoute des battements et des séquences organiques dont les pulsations et les pépiements ajoutent une autre couche de séduction à un bon titre morphique cosmique. On se laisse séduire plutôt aisément. Ethnic Moods débloque assez vite avec de belles nappes flottantes gorgées de tonalités cosmiques. Des voix d'Elfes chuchotent un genre de poème écrit à l'encre de brume alors que tout doucement des percussions tribales animent le rythme lent mais savoureusement entraînant de Ethnic Moods. Si les percussions séduisent, les luxuriantes nappes de synthé ne sont pas en reste avec cette infusion de voix qui fredonnent dans les brèves harmonies flutées et des parchemins soniques embués de poussières d'étoiles. Ça fait très Software, Digital Dance, mais en plus électronique cosmique. La pièce-titre est un gros capharnaüm de nappes de synthé gorgées de souffles caverneux qui mugissent avec des teintes de noir. On entend des séquences émerger de cette opacité pour se dandiner sobrement dans des parures organiques. Le rythme reste très ambiant. Un rythme mou, qui démontre un peu plus de vitalité vers la fin, étouffé par une épaisse nappe de magma d'où rayonnent des bourdonnements, une chorale au timbre aussi creux que les vents ainsi qu'une pluie de Perséides électroniques qui siffle dans un panorama cosmique où l'esthétique pour des ambiances étouffantes prime sur la vélocité des séquences. Disons que c'est une finale un peu fade pour un album qui trouve le moyen de séduire dans un créneau que l'on imagine constamment tari.

Sylvain Lupari (22/06/15) *****

Disponible au SynGate Bandcamp

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