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Writer's pictureSylvain Lupari

REDSHIFT: Down Time (2000) (FR)

Extrêmement violent, Down Time est ce genre d'album difficile à cerner

1 Nails 14:58

2 Ultranaut 7:51

3 Mania 6:09

4 High Noon 6:49

5 All Things Bright 6:58

6 Protoland 6:04

7 Down Time 11:42

(DDL 60:31)

(70's Berlin School)

Plus près des œuvres de Mark Shreeve que de Redshift, DOWN TIME s'éloigne des grosses contorsions musicales présentes sur les 2 premières œuvres du groupe, en nous présentant un opus, toujours aussi pesant rassurez-vous, comprenant 7 titres, dont 2 seulement dépassent la barrière des 10 minutes. Les 2 seuls titres d'ailleurs qui auraient pu aisément figurer sur Ether. Nails et la pièce titre sont deux morceaux dans la plus pure tradition Redshift. Deux titres aux rythmes nuancés qui caressent une atmosphère angoissante. Alors que Nails explose en plusieurs minis tornades violentes et agressives, Down Time poursuit une progression méthodique sur un rythme lourd aux vapeurs ténébreuses. Chœurs fantomatiques, mellotron envoûtant, synthé et guitare aux odeurs spectrales, tout l'arsenal Redshift y est présente dans un contexte musical d'une rare violence. À ce niveau, les passages débridés de Nails figurent parmi les plus puissants et pesants que j'ai entendu en MÉ, de quoi…nous clouer sur place. Un autre titre assommeur; Mania! Un des bons titres du répertoire Redshift. Sur une ligne basse hésitante des notes se forment, s'entremêlant à leurs coussins de résonance. Une fine ligne en émerge, triturée par une guitare menaçante. Le séquenceur embarque de ses gros pas lourds, mettant la scène à un tourbillon séquencé pesant où guitare et synthé déchirent l'air de leurs complaintes. Absolument génial. Un petit tour, et puis s'en revient sur une séquence encore plus lourde et explosive. Du grand art électronique.

Ultranaut est plus statique avec des ondes flottant dans une ambiance cauchemardesque. C'est plus une série d'effets sonores qui finit par tracer des segments harmonieux aux souffles intrigants. Un autre coup de génie où la guitare, qui cabale sur un smog métallique, est tout simplement jouissif. Un peu comme High Noon qui reprend les mêmes courbes statiques avec une pulsation macabre qui flotte parmi des chœurs zombies, un mellotron dense et une combinaison guitare/synthé qui louange des lamentations obscures. All Things Bright est dans la même veine que Mania. Le séquenceur marque des pas lourds avec des bourdonnements pesants aux basses sonorités. Un synthé spectral s'élève parmi les ululements des chauves-souris virtuelles. Le rythme est lent et envoûtant, caressant les sphères de l'atonie avec de superbes nappes de guitare et synthé aux souffles ectoplasmique. Protoland est un titre plus relaxe, il en faut, qui démontre que même les esprits sataniques peuvent se recueillir sur des hymnes inoffensifs. Évasif, le piano ouvre la marche, un peu comme sur Nails, à un séquenceur sobre engloutit par des riffs de guitares et un synthé mélodieux. Et, comme toujours, le mellotron vient nous charmer de sa flûte éthérée qu'on ne se lasse jamais d'entendre.

DOWN TIME est un album difficile à cerner. C'est de la MÉ d'une rare violence, tant au niveau des rythmes que de la mise en scène. Le ton et le rythme sont démentiels. On s'arrache les tympans à tout saisir la folie musicale Redshift qui habite ce 3ième album du quatuor Anglais. Un opus plus que lourd et d'une profondeur unique qui démontre que non seulement Redshift évolue, mais il se trouve dans une classe à part, un peu comme Tangerine Dream dans les années 70.

Sylvain Lupari (20/09/06) *****

Disponible chez Redshift Bandcamp

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