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Writer's pictureSylvain Lupari

REDSHIFT: Siren (2002) (FR)

Un album percutant où je n'arrive pas à croire qu'il ait été fait il y a presque 20 ans

1 Bleed I 5:16

2 Bleed II 3:13

3 Bleed III 4:48

4 Bleed IV 9:35

5 Bleed V 5:48

6 Wraith 11:04

7 Bombers in the Desert 7:58

8 Siren I 2:43

9 Siren II 2:36

10 Siren III 5:34

11 Siren IV 4:26

12 Siren V 2:58

13 Mania 6:11

1 Bleed part 1-5 28:42

2 Wraith 11:03

3 Bombers in the Desert 7:59

4 Siren part 1-5 18:28

(DDL 72:17)

(England School, Heavy and Hard EM)

Enregistré lors du concert Alfa Centauri au Pays-Bas en avril1999, SIREN est le 4ième album de Redshift. Initialement réalisé en novembre 2002, il est imprégné de l'atmosphère lourde et polyrythmique qui régnait sur Ether. D'ailleurs Bleed part 1-5 est soit la continuité de Ether, ou c'est Ether version spectacle. L'intro est quelque peu différente. Le séquenceur est plus pesant, même si ses grosses impulsion sont les mêmes avec les segments de guitare et de synthé disposés à des endroits différents. Mais tout le charme Redshift y est présent. Comme la grande majorité des albums du groupe Anglais, il est discontinué depuis longtemps et profite des largesses des albums en téléchargement pour y être présenté au grand complet, incluant cette fois-ci le rappel Mania.

Après une lourde ouverture où des voix fantomatiques fusionnent avec des bourdonnements qui pulsent en une résonance obscure, des notes cristallines forment une ligne séquencée sur un mellotron qui pousse le mouvement en valse futuriste. Plus lourde, la séquence ondule sur un mouvement linéaire qui est surpassé par une autre ligne plus modérée, ralentissant la cadence. De là, le rythme emprunte différents corridors visités par la sulfureuse guitare de Rob Jenkins et le synthé de Julian Shreeve. C'est bon, mais le titre aurait dû être Ether. À tout le moins Ether 2. Wraith est bâtie dans le même moule. Son introduction est soufflée de brises sombres où on perçoit des fredonnements chthoniens. Une lumineuse ligne de synthé bleutée émerge de ces profondeurs, appelant une vive ligne d'oscillations et le séquenceur à établir un rythme lourd et lent. Les cymbales picorent ce rythme qui se voit protégé par une chorale d'outre-tombe. Honnêtement, Wraith aurait pu se nommer Bleed VI tant la ressemblance est tangible. Le groupe offre une superbe interprétation de Bombers in the Desert que l'on trouve sur Ether. Un titre trop bon (voir la chronique sur Ether) pour y enlever ou ajouter quoi que ce soit!

Ici, il empiète sur l'ouverture de Siren, qui laisse entendre un piano dans une brume métallique aux petites heures des ténèbres. Une belle flûte mellotronnée parfume les ambiances d'une aura mystique. Elle se fond sur une ligne de pulsations bourdonnantes et des percussions dont le timbre métallique claque dans une ambiance lourde et menaçante. Une ambiance déchirée par des solos de guitares aiguës et qui progresse sur ces séquences résonnantes dans une procession pour le moins satanique. Les solos de Rob Jenkins déchirent sur une phase qui se prolonge avec Siren III et son rythme polyphasé avec un séquenceur lourd et agressif et une autre ligne de rythme faisant le guignol. Cette ligne se perd dans les ondes pour laisser la place à une guitare tonitruante et qui ne peine pas pour chercher ses solos. Un bon rock électronique lourd comme le modèle Anglais. Siren IV ramène le rythme à des proportions plus aérées avec un séquenceur qui laisse son état lourd pour faire dansotter ses ions limpides sautant nerveusement sur une structure quasiment sans vie que réanime la fougue de Siren V. Et Siren s'éveille sur un rythme soutenu par un séquenceur vif et lourd, de splendides solos de synthé qui se mélangent à ceux d'une guitare enflammée. Du Redshift dur avec une musique lourde et énergique difficile à contenir et qui libère sa rage par la voie des ténèbres. Du Redshift à l'état de Ether.

Cet album offert en téléchargement offre un titre en prime, Mania comme guise de rappel. La nappe de basse étend son ombre vampirique alors que le synthé récite un cantique apocalyptique. La guitare rugit alors que la tension s'élève constamment jusqu'à cracher son rythme infernal vers la 90ième seconde. Un rythme fou, lourd et dynamique partagé entre les harmonies spectrales du synthé et la guitare enragée. Un rythme qui s'engage dans un pont atmosphérique plus de 90 secondes plus loin. Une phase d'intrigue et de menaces qui explose à nouveau pour une finale explosive. Un gros titre pris dans l'album Down Time.

SIREN est certes un des cd les plus intéressants en 2002. C'est de la dynamite à l'air libre qui a le défaut de ses explosions. L'air est parfois instable, comme la musique. Près de 20 ans plus loin, j'écoute SIREN et je n'arrive pas à croire qu'il a été fait il y a 20 ans. Un album puissant qui était, et est encore, tout simplement irrésistible.

Sylvain Lupari (22/09/06) *****

Disponible chez Redshift Bandcamp

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