“J'ai aimez cette expérience de décoder les frontières des nouveaux synthés dans cette vision de construire des couloirs vers d'autres frontières”
1 Airless 8:46
2 The Invisible City of Impossible Color 6:42
3 The Mirror Pool 3:06
4 Hypnos 11:12
(DDL 29:47)
(Dark Space Ambient)
J'aime lorsqu'un musicien tente l'expérience d'essayer de nouveaux instruments et d'en partager les fruits de ses expériences. Remote Vision a utilisé le nouveau Jupiter-Xm pour créer un maxi-single d'une trentaine de minutes où sa musique et son style de Dark Space Ambient sont confrontés à un appareil qui change radicalement les couleurs texturales de sa musique. En fait, HYPNOS est conçu en 4 phases où la musique traverse continuellement des frontières avec une facilité déconcertante pour seulement 30 minutes de MÉ.
Tout d'abord Airless et ses battements accélérés sous une onde de son vibrionnant comme des carillons surdimensionnés. Le mouvement est linéaire avec ces pas pressés qui sautillent dans le passage du dernier…et ainsi de suite, créant une masse pulsatile tournant en rond. Des tonalités sont insérées entre les nappes passantes. Certaines élargissent les champs d'activités sonores avec des effets d'écho et de réverbérations, donnant ces richesses inestimables à la musique d'éléments atmosphériques. Mais pour la plupart, ils se transforment en langage cybernétique. Et l'idée de départ semble être une forme de communication entre machines à partir des réverbérations de cette ligne linéale qui survit de par ses cent pas perdus. R2D2 et c3po tentent de nous apprivoiser avec une texture linguale qui circule toujours entre les orifices des nébuleuses nappes de brume blanchâtre. De ces bip et autres gazouillis électroniques, cette forme de langage informatique devient un monologue bavard qui nous instruit (sic!) pour les presque 2 minutes entières avant que The Invisible City of Impossible Color (quel titre?) ne sorte du vide. Ce titre sorti d'une imagination aussi fertile que les sols africains après la mousson projette des impulsions qui font avancer sa lente carcasse de 7 minutes comme un nageur, gracieux sous l'eau avec ces mouvements sensuels copulant avec les mystères aquatiques. L'effet devient une masse scintillante qui chante comme les spectres d'un Théramine qui étire ses charmes entre les basses pulsations qui trouvent inlassablement leurs trous dans cette structure où le son continue sa métamorphose pour devenir ce spectre gémissant et longeant ces murs trop reflétant qui ne parviennent à effacer sa trace honteuse.
On arrive à The Mirror Pool où Don C. Tyler soutire de son Jupiter-Xm une panoplie de sons dans une ambiances de frayeur qui donne ce goût métallique dans une gorge nouée. Les crissements sont acérés et me font voir Freddy érafler ses murs suintant dans son repaire aux milles secrets liés par le sang. Hypnos est le plus long titre du maxi-single du même nom. C'est le genre de titre qui peut être exploité à l'infini, tant il y a de particules de beauté, et ses contradictions, qui en émanent. On entend les gaz des ballasts, de ce vaisseau sans forme défini qui semble dormir dans les profondeurs des océans cosmiques. La texture possède cette chaleur inhérente à la musique de film en superposant ces lignes brumeuses dont l'amas constitue une intense et poignante valeur cinématographique. Hypnos migre vers de nouveaux horizons à la recherche de sa genèse et de la compréhension de ses pouvoirs sonores ensorceleurs. C'est de la musique ambiante avec un visage peint par Remote Vision. Un visage codé qui explique la nature de ses sources sonores qui se lient intimement dans une longue ossature dont les mystères nous entraînent dans cette axe où rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme!
Impressionnant! J'ai aimé cette expérience de décoder les frontières du Jupiter-Xm avec Remote Vision. Je crois que le meilleur est à suivre, tant les expositions sonores de Exosphere sont triées sur mesure afin de nous faire entrer dans un univers où Don C. Tyler et ses acolytes ont cette vision de construire des corridors vers d'autres frontières.
Sylvain Lupari (04/09/20) *****
Disponible au Remote Vision Bandcamp
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