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Writer's pictureSylvain Lupari

Remote Vision Machine Arcology (2021) (FR)

Updated: Jan 22, 2023

Don Tyler nous comble les oreilles dans cet album plus ambiant que séquencé où chaque titre suscite la curiosité pour une autre écoute

1 Icarus Station 6:42

2 NullSec 5:45

3 Sector Ash 8:02

4 Deneb IV 2:51

5 Deneb III 4:17

6 Machine Rain 7:22

7 Horizons 6:52

8 Auracom 11:28

(DDL 53:21)

(Space Music, Ambient beats)

Présenté dans une pochette qui reflète assez bien l'esprit de son titre, MACHINE ARCOLOGY est le nouvel album de Remote Vision. Le musicien Californien propose près de 54 minutes de nouvelle MÉ réparties dans 8 titres conçus dans les interstices de Utility. Une autre machine crée par Don Tyler pour travailler avec le logiciel Ableton Live. Je ne rentrerai pas dans les technicalités, je sais juste que ça améliore grandement les possibilités du Ableton. Et quel est l'impact sur la musique de MACHINE ARCOLOGY?

Fidèle à sa vision d'ouverture structurée dans des éléments d'ambiances, ici ce sont des nappes qui s'entrecroisent et copulent tout en dérivant, Don Tyler attire notre écoute sur la profondeur de ces nappes et de leur lente migration qui se fait arraisonner vers la 2ième minute. Le coup est dur! L'accord qui vient de tomber émiette ses radiations en de multiples ions sauteurs qui s'agglutinent vers une ligne trop étroite pour tenir une route cohérente. Une pulsation sortira du lot et pilonnera d'une façon entêtée un rythme linéaire vif et monocorde où se colleront deux accords, changeant ainsi le visage de Icarus Station. Dans cette vision mélodique minimaliste, le rythme stationnaire devient une station d'accueil pour diverses sources de sons. Notamment d'autres séquences, dont ceux papillonnant vigoureusement, faisant dériver ce noyau rythmique qui se gonfle continuellement de ces charges rythmiques jusqu'à une possible explosion. Ce sont des lignes de synthé dérivantes qui ouvrent NullSec, un titre sans doute inspiré par le psybient de Carbon Based Lifeforms. Deux coups de basses-séquences et des effets vocaux chevrotant se greffent comme des accords de clavier ayant une dimension harmonique. Le tout combine un rythme ambiant avec une fascinante mélodie qui ne veut pas éclore. De la tension sans explosion! Sector Ash propose une avenue très cosmique avec des pulsations réverbérantes dont les vents intersidéraux font rouler en boucles sonores sur près de 3 minutes. C'est alors que le séquenceur ouvre la machine et libère une nuée d'ions sauteurs. Ils sautent partout, même que certains trouvent le moyen de se faire dribbler dans cette structure à deux paliers; soit le plaisir des réverbérations en boucles artisanales et ces éléments de rythmes sans vision rentrant peu à peu au bercail même pas 2 minutes plus loin. Sector Ash suit alors un courant statique avec ses effets réverbérants dans une finale, tout de même assez longue, qui nous fait réentendre les pulsations mécaniques de son ouverture.

Suivant son air d'aller, ce long titre dérive dans la sérénité astrale de Deneb IV. Un beau titre sans histoires où les boucles sont devenues des éléments prismatiques. Nous restons dans ces sphères de musique cosmique ambiante avec Deneb III. De longs filaments aux couleurs criardes dessinent des arabesques entre les effets de résonnances de pulsations provenant de la chute d'accords lourds. Un effet stéréo fait voyager les sons par étapes pulsatrices afin de construite un titre statique mais lourd et vivant de ses effets réverbérants. Les premières minutes de Machine Rain appartiennent à la vision du titre. Le rythme se met à sautiller et boitiller un peu après la barre des 4 minutes pour finalement trouver une cohérence en gambadant sur des plaines électronique et sous les scintillements continus des étoiles. Horizons lance quelques accords dans le Cosmos et sans attendre une ligne de séquences se forment pour gesticuler maladroitement, comme un nouveau-rythme naissant, dans ces piscines remplies de boules multi couleurs servant à amuser les enfants tout en projetant des boules sans dessin minimaliste. C'est un peu le fruit de cette ouverture où rien n'est soudé dans l'harmonie avant que des basses-séquences plus rebelles ne forment une longiligne de rythme sculptée dans des ruades spasmodiques continuelles. Des arpèges isolés assurent une vision mélodique tout aussi brouillonne que la naissance et la finale de Horizons. Auracom conclut ce nouvel album de Don Tyler avec une belle structure ambiante où les boucles se multiplient dans une chorégraphie où chaque ombre danse avec le reflet voisin, comme un slow-tempo où tout est tellement fragile que le contact n'existe plus.

MACHINE ARCOLOGY propose ainsi 8 titres qui se développent de l'intérieur afin de maximiser le plus possible son degré de créativité. La façon dont les boucles se créent et les implosions rythmiques qui surdimensionnent les noyaux, à ce niveau Icarus Station est tout simplement divin, sont des phénomènes en soit et attisent la curiosité sur le développement des structures. Mais au-delà du concept, il y a la musique! Et Remote Vision nous en met plein les oreilles avec cet album plus ambiant que séquencé et dont chaque titre attise la curiosité pour une autre écoute.

Sylvain Lupari (05/03/21) ****¼*

Disponible au Remote Vision Bandcamp

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