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Writer's pictureSylvain Lupari

Remy Different Shades of Dust (2004) (FR)

Updated: Nov 11, 2023

C'est un album splendide qui rejoint la folie de Schulze avec ses rythmes violents

1 Following Differences 18:25

2 Shades in Darkness 21:06

3 Moving through Dust 21:21

(CD/DDL 60:53)

(Cinematic soundscapes, Orchestral Berlin School)

Pour tout amateur de Klaus Schulze du milieu des années 80, Remy Stroomer est un artiste à investiguer. DIFFERENT SHADES OF DUST est mon premier contact avec cet artiste Hollandais qui, comme Indra, ne craint pas d'afficher les couleurs de ses inspirations. Son 5ième album propose 3 longs titres minimalistes que Remy développe en ajoutant des textures de rythmes flirtant entre le Berlin School minimaliste et l'Électronica. Les arrangements orchestraux sont splendides et vivent en symbiose avec une vision cauchemardesque rarement entendue et que l'on ne retrouve sur aucune œuvre de la principale inspiration de Remy, ni chez Indra. Au final, c'est un petit monument musical qui s'inspire des rythmes à la fois groovy et ambiant de KS, mais avec une vision cinématographique ayant un fort penchant pour une musique d'effroi, une musique sous haute-tension.

Il ne perd pas de temps et initie une superbe séquence aux accords bondissants qui sautillent avec une vive alternance, formant un champs d'écho dans le rythme. Une fine ligne de basse se colle à ce mouvement qui prend de l'ampleur avec un synthé légèrement carillonné. Habilement, le synthésiste Hollandais joue avec sa structure minimaliste en modifiant sa courbe par de belles nuances modulaires qui s'harmonisent sur des changements d'accords et de tonalités à l'ombre d'un synthé de moins en moins discret. Les percussions s'amènent, modifiant la sensualité cadencée par des frappes secs et pesantes sur des accords en staccato qui s'enroulent autour des frappes percutantes et résonnantes de la batterie. Je m'emporte peut-être mais c'est un superbe morceau qui est au-delà des bons moments de Klaus Schulze. Tout simplement divin! L'introduction de Shades in Darkness épouse un mouvement hard techno sur des nappes de synthé aux envolés souples et aux souffles cristallins. Les solos sont sinueux et s'enroulent autour d'un mouvement séquencé mitraillé par des percussions vives. Ce rythme qui mélange Électronica et Techno diminue peu à peu sa fureur autour de la 10ième minute, restant toujours spasmodique sur les rebonds élastiques de la basse et des percussions aux ballants hypnotiques. La basse grenouille sur des percussions styles claquettes où un sombre mellotron tapisse un univers dense inondé de fins solos. La dernière portion est sublime avec ses strates violonées sur un beat hypno techno qui frappe avec force et résonance sous une tempête magnétique éclairée de solos audacieux.

Les pas hésitant d'une lente procession ouvrent Moving through Dust, un titre à mi chemin entre la pièce d'ouverture et Shades in Darkness. Les chœurs mellotronnés recouvrent cette douce procession qui progresse sur une séquence basse aux accords tortueux avec des notes qui s'étirent sur un synthé onctueux, mi groovy mi ambiant. Une intro pleine d'atmosphère où le rythme s'active et gagne en puissance sur un synthé sinueux, dont les solos virevoltent sur le martèlement sec des percussions électroniques. Ces solos sont pénétrants et même violents sur des frappes de percussions démentielles alors que le mouvement s'active et déborde sur un rythme infernal. Un rock électronique déjanté et bien appuyé sur des orchestrations, dont les cordes amères d'un violoncelle inattendu. Shades in Darkness se calme et se recueille sur les poussières de ce vacarme rythmique avant de répandre son beat infernal pour renouer avec la finesse d'un synthé aux sonorités astrales qui s'éteint sans vraiment vouloir connaître sa fin.

Klaus Schulze revu et corrigé? C'est un peu ce quoi nous pensons en entendant ce nouvel album de Remy Stroomer. Mais dans les faits, DIFFERENT SHADES OF DUST est plus qu'une imitation de KS. C'est une œuvre hallucinante qui rejoint la folie des grandeurs du maître Allemand, tout en évitant ses cacophonies inexplicables qui nous font toujours un peu peur. Donc, des rythmes violents dans de bons arrangements avec des solos hautement corrosifs qui grugent les tympans avec une force inouïe. Un album purement électronique avec une vitalité incroyable qui nous laisse bouche bée devant ces tornade musicales où la mélodie est remplacée par l'audace. Un album de Remy à posséder absolument!

Sylvain Lupari (25/04/07) *****

Disponible chez Deserted Island Music

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