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Writer's pictureSylvain Lupari

RENE VAN DER WOUDEN: Numerus Fixus (2009) (FR)

Updated: Oct 31, 2020

Un très bel album qui se veut une continuité de la musique spatiale analogue de J-M. Jarre sans être une simple banale imitation

1 Fixus Part I 14:33 

2 Fixus Part II 10:24 

3 Fixus Part III 4:25 

4 Fixus Part IV 4:56

5 Fixus Part V 7:33

6 Fixus Part VI 8:27 

7 Fixus Part VII 4:18 

8 Fixus Part VIII 9:11

(CD-r/DDL 63:27)

(Sequencer based Cosmic Rock)

Masterisé par Ron Boots, NUMEROUS FIXUS est le 8ième opus de René Van Der Wouden. Il a comme toile de fond la fragilité des écosystèmes dans un monde de plus en plus petit pour les espèces en voie d'extinction. C'est un bel opus à saveur mélancolique très à l'image du synthésiste Hollandais qui est fortement inspiré par l'univers de la MÉ analogue et plus spécifiquement la MÉ faite en France. Ce qui donne une vision beaucoup plus cosmique que terrestre à une musique dédiée à l'environnement. De ce fait, cet album se balance entre deux univers avec une forte odeur de Jean-Michel Jarre où le cosmos expulse ses parfums vers la Terre avec une contemporanéité tonale qui ne s'arrime pas vraiment avec la thématique de l'œuvre. Si les 3 premières parties forment une émouvante symbiose où le paradoxe terre/espace est vibrant, les 5 dernières titres nous projettent plutôt dans un univers sonore où René Van Der Wouden continue là où le synthésiste français a décidé d'arrêter son compteur créatif.

Fixus Part I ouvre l'album avec des arpèges qui carillonnent comme des frappes de xylophones, pour danser paresseusement sur un mouvement de rythme séquencé dont la forme minimalisme épouse une spirale tournoyant à l'infinie. C'est une torsade galactique accompagnée de chœurs aux souffles vaporeux qui défile telle une comptine digne d'Halloween où des vrombissements de moto éclatent et se perdent dans cet espace de cristal. C'est une intro pleine de paradoxes et assez hétéroclite à laquelle s'ajoute le poids d'une bonne ligne de basse qui berce le mouvement d'une même similarité minimalisme où les solos de synthé insufflent une approche plus spectrale que cosmique. Fixus Part I est donc plus près du Cosmos que de la Terre avec son mellotron et sa vision vaporeuse tissé par ces lentes lamentations de violons dont les soupirs croisent des séquences aux élans torsadés. Des élans harponnés par des frappes de batteries et peinturées d'effets sonores bigarrés amènent le titre vers un autre niveau d'intensité sans toutefois le dévier de son oblongue comptine éthérée. Des sonorités électroniques aux fragrances des années analogues arrosent bien souvent les œuvres de René van der Wouden et cet album en est rempli. Fixus Part II baigne dans ces tonalités avec une pluie de constellations sonores qui déferle sous de puissantes vagues cosmiques avant qu'une lourde séquence oscillante, et quelquefois résonnante, anime un rythme qui palpite au travers une panoplie de particules de son. Doucement le rythme se détache de son approche lunaire pour embrasser une structure plus terrestre sous les souffles d'un mellotron qui hésite toujours entre les deux univers.

Un mellotron qui harmonise ses airs plus flûtés alors que Fixus Part II flirte étrangement avec les arpèges carillonnés de la partie introductive. Toujours dans le registre des arpèges cristallins aux douces oraisons musicales, Fixus Part III est tout simplement magnifique. Une douceur onirique qui chante la vie et l'espoir, comme les tics tacs d'une montre intemporelle, pour épouser une musicalité si chaude et si poétique que c'est dommage qu'elle ait une fin. Fixus Part IV nous ramène dans les territoires rythmiques de Space Art avec son tempo fougueux saisi d'un synthé aux solos entrelacés, alors que Fixus Part V est d'une lourdeur galactique extrêmement bien structurée. C'est un genre de croisement entre Magnetic Fields de JMJ et le post punk électronique de Daft Punk avec un tempo lourd et animé. Un synthé nasillard offre de beaux élans symphoniques, tout comme dans la partie VI d'ailleurs qui jouit d’une superbe intro atmosphérique et d'une rythmique ronflante nettement plus élaborée. Fixus Part VII s'apparente à du Jarre période Oxygene avec une très belle structure ambiante et cosmique qui est gratifiée d'une approche dramatique d'une rare intensité. Fixus Part VIII termine l'album d'une façon plus enlevante. C'est un titre lourd ceinturé d'une séquence ronde et grasse qui parade sous les caresses éthérées d'un beau Mellotron Ses souffles flûtés flottent sur des arpèges aux tonalités de xylophones qui dansent dans les ombres des percussions carnavalesques.

Sans figurer dans le Top 10 de 2009, NUMEROUS FIXUS n'en n'est pourtant pas loin. C'est un bel album qui se veut une continuité des œuvres analogues du synthésiste français sans pour autant verser dans le banal plagiat. Il y a de superbes passages sur cet opus qui s'écoute d'un bout à l'autre sans générer une seconde d'ennui. Du beau travail de René Van Der Wouden qui n'arrête pas d'étonner et de progresser. Dans les faits, il est à Jean-Michel Jarre ce que Redshift, Arc et Free System Projekt sont à Tangerine Dream; le reflet d'une époque scellé dans le temps avec un superbe dosage de créativité et d'originalité. Amateurs de Jarre et de Vangelis, NUMEROUS FIXUS, et la grande majorité des œuvres de René Van Der Wouden d'ailleurs, sont des valeurs sures.

Sylvain Lupari (13/02/09) ***½**

Disponible au REWO Bandcamp

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