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Writer's pictureSylvain Lupari

ROACH, METCALF & THOMAS: Monuments of Ecstasy (2015) (FR)

Updated: Mar 5, 2021

Monuments of Ecstasy est d'une richesse sonore incroyable qui défiera les limites de votre imagination

1 Archaic Layers 11:29 

2 Monuments of Trance 16:31 

3 Primal Analog 9:20 

4 Molecules of Momentum 9:05 

5 Monuments of Ecstasy 15:08 

6 This Place on Earth 4:36

(CD/DDL 66:07)

(A mix of ambient and frantic tribal EM)

Tribal ambiant!? Tout sauf ambiant! Même si par moments, les rythmes sont un peu moins frénétiques. Cette dernière collaboration Roach & Metcalf, avec cette fois-ci l'apport d'un maître des dérangeantes voix shamaniques en la personne de Rob Thomas, est d'une incroyable richesse sonique avec un impressionnant jeu de percussions, tant acoustiques qu'électroniques, qui cimente plus de 60 minutes de paysages soniques qui défieront les limites de votre imagination. Les percussions tonnent, martèlent, labourent et déboulent dans des structures de rythmes, tant mi-ambiants que frénétiques, qui arborent fièrement la portée d'un titre tel que Monuments of Ecstasy. Les effets électroniques et tribaux enrichissent des structures que je décrirais plus flottantes qu'ambiantes. Et le nirvana est sans doute la superbe pièce-titre qui démontre hors de tout doute que la MÉ reste très belle, même en dehors de sa zone de confort. Encore une fois, les univers de Steve Roach et Byron Metcalf resplendissent de magie. Avec Rob Thomas, ils nous font basculer dans un album où l'enchantement prend tous ses sens.

Un long drone parfume l'introduction plus ou moins cosmique de Archaic Layers. Les wooshh, les wiishh et les waashh abondent. Ils sifflent en formant d'oblongs lassos astraux alors que tout doucement l'éveil des percussions alimentera l'implacable structure des frénétiques rythmes tribaux qui fouetteront la presque totalité de cet album. Imaginez 6 mains qui tapochent différentes peaux et vous avez la couleur des rythmes qui essoufflent les esprits dansants de ce dernier effort que nous offre le trio Roach, Metcalf et Thomas. Les ruminations des Didge et les lignes de synthé de Roach décorent ce rythme furieux qui fini par se calmer un peu après la barre des 7 minutes pour plonger dans des ambiances un peu plus méditatives. Ces minutes, ainsi que This Place on Earth et les intro/outros seront les seules phases ambiantes d'un album qui ne peut que séduire, tant par la force de ses rythmes que par l'union d'un impressionnant canevas de percussions claniques. Monuments of Trance démarre lentement. Transporté par les souffles ondulatoires des Didge, il propose un rythme tribal/ambiant avec des percussions lourdes qui envoûtent tant l'écoute que les sens. L'effet dans une pièce est totalement envahissant. Le rythme reste linéaire, minimaliste. Mais il y a tellement de cliquetis, de nuances dans les frappes et dans les charmes des bourdonnements gutturaux que l'on voit pas les 16 minutes passées. Très impressionnant! Surtout le furieux rythme spasmodique de la finale qui nous amène à un autre niveau de transe spirituelle. Primal Analog sautille d'une oreille à l'autre avec une savoureuse approche électronique. Le synthé modulaire tisse de superbes oscillations qui ondulent avec des souffles de Didge et des tonalités organiques, alors que les percussions, assez sobres, et les élytres d'acier forgent un délicieux rythme ambiant qui magnétise l'écoute. Molecules of Momentum sort des terres de Monuments of Trance. Le rythme est cependant moins noir avec un subtil effet de décalage qui le fait sentir un peu plus furieux. Les effets électroniques sont juste assez bien insérés alors que les murmures shamaniques piquent constamment la curiosité des oreilles. L'approche effleure même une ambiance de jungle africaine avec des tonalités tant organiques qu'animales. Un beau mélange qui se cimente de plus en plus alors que Molecules of Momentum explore une structure nettement plus frénétique en deuxième partie. Cet effet d'immersion dans des territoires hostiles est nettement plus palpable dans le très beau Monuments of Ecstasy. Entre l'électronique et le tribal, la pièce-titre est un pur moment d'enchantement. Les percussions roulent un rythme ambiant d'où émerge une fascinante flore organique alors que le synthé jette un immense canevas de brume endormitoire et prend bien soin de nous loger une mélodie envahissante. Une superbe mélodie électronique, invisible et magique! Ça pourrait durer des heures, vous connaissez l'univers Roach, que ça serait toujours magique! Tout comme cet impressionnant album qui va rejoindre une lignée de petits chef-d'œuvre de musique ambiante tribale qui se connecte tellement bien à l'univers Steve Roach.

Sylvain Lupari (24/01/15) ****½*

Disponible au Projekt Records Bandcamp

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