“Un voyage qui nous emmène à travers des moments de transe et de méditation”
1 Part I 18:32
2 Part II 12:39
3 Part III 13:55
4 Part IV 12:32
5 Part V 16:02
(CD/DDL 74:34)
(Tribal, Trance, Ambient)
Une collaboration Steve Roach et Mark Seelig ne peut que nous amener vers une aventure musicale de transe et méditation qui flotte et souffle au-delà de territoires inconnus. Avec des instruments autant électroniques qu'acoustiques et organiques, dont les chants diphonique de Mark Seelig et les cordes du Tamboura de Beate Maria, le duo est guidé par ses élans spirituels et écologiques. Sans rien révolutionner, NIGHTBLOOM offre un fascinant voyage musical où la musique épouse les saveurs d'un univers ethnique virginal tissé à mêmes les imaginations fertiles du duo.
Divisé en 5 longues parties continuelles, NIGHTBLOOM débute avec une sombre onde sinueuse jumelée à une voix aux étranges intonations aussi suaves qu'irréelles. Des souffles diphoniques qui proviennent d'une profondeur insaisissable et qui s'entremêlent à de lentes réverbérations, coulant une lente intro aux sonorités métissées entre les cordes vocales et les bourdonnements résonnants. Un rythme s'installe autour de la 8ième minute. Doux il tangue sous de fines percussions tambourinées et des effets de groove, gracieuseté de Dwight Loop, sculptant une douce et étrange transe animée de lourds bourdonnements, effets de drones, aux résonnances grasses qui s'entortillent autour d'une structure aux soubresauts finement nerveux. Saisi d'un rythme tribal d'une transe hypnotique, Nightbloom I libère de tendres filets de voix hybrides où des lourdes et lentes strates bourdonnantes tracent un curieux duel organes/instruments. Nightbloom II se déploie avec de larges boucles réverbérantes et des percussions tribales dont les coups résonnent dans une profonde écho. Ce maillage insolite des sonorités paradoxales à un monde aux harmonies ambivalentes façonne un mouvement sans rythmes, évoluant au super ralenti dans une vaste plaine ténébreuse où la nuit semble éternelle. Une nuit perturbée par de lourdes frappes de percussions et des multiples sonorités hétéroclites qui dessinent une nature surréaliste comme exemple; des gros crapauds aux pattes ventousées qui gambadent et bondissent avec une lourdeur et une lenteur extrêmement lyrique. Les sons diphoniques fusent de partout, comme des complaintes de synthé, et inondent un monde placide qui vit en réclusion dans un univers musical aussi irréaliste, mais tout autant envoûtant, que les plus beaux couchés de lune sur un soleil de Mars.
Les percussions tombent sur Nightbloom III, sculptant une rythmique qui détonne avec la lenteur des incantations tant chantées que jouées par une fusion des voix, drones et boucles réverbérantes. Vers la 10ième minute les percussions se taisent. Elles font place à de longues et sinueuses incantations shamaniques qui ondulent et fusionnent avec résonnance sur les instruments ethniques de Steve Roach pour continuer leurs lentes atonies spirituelles sur les plaines désertiques de Nightbloom IV. Suave cette 4ième partie rejoint tranquillement l'antre de l'atonie avec ses filiformes réverbérations hybrides alors que doucement le rythme amphibien sort de sa tanière, fusionnant à merveille les paradoxes insoumis qui fourmillent tout autour de NIGHTBLOOM depuis ses tous balbutiements pour s'enfoncer dans une ténébreuse quiétude dessinée par les souffles étiolés de la finale de Nightbloom IV. Nightbloom V sort du néant de quiétude et reprend ses hordes de souffles bousculés par des percussions hyperactives. Une finale grandiose pour un opus qui nous a toujours tenu en haleine avec cette fusion voix/instruments ethniques sur des rythmes latents. Rythmes qui explosent avec force sur une courte transe tribale, avant que l'atonie reprenne ses droits avec des souffles chauds et des résonnances torsadées qui flottent avec douceur, comme la poussière de la poudre se dissipe après un furieux combat sur une plaine désertique.
Fascinant est le mot qui colle à l'esprit après cette aventure musicale qu'est NIGHTBLOOM. Un album intense et riche en sonorités hétéroclites où les voix et les instruments non conventionnels de Steve Roach dessinent un étonnant monde irréel qui prend les formes de notre imagination sur des percussions tribales entraînantes et envoûtantes, unifiant les paradoxes de quiétude qui abondent sur cette étonnante danse des esprits de la faune. Un bel album qui s'écoute bien et où l'ingéniosité de Steve Roach et Mark Seelig nous fait passer d'étonnants moments d'une transe refoulée dans les abimes de notre subconscient.
Sylvain Lupari (02/11/10) *****
Disponible au Projekt Records Bandcamp
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