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Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT RICH: Nest (2012) (FR)

“Robert Rich est capable de nous ravir avec un simple battement d'aile de cigale qu'il transforme en une fascinante symphonie boréale

1 Memories of Wandering, Pt I 5:03

2 Memories of Wandering, Pt II 3:59

3 Seeking Eden 8:06

4 Moss Carpet, Sky Blanket 7:01

5 Generosity of Solitude, Pt I 8:03

6 Generosity of Solitude, Pt II 11:12

7 The Gate is Open 8:38

8 Memories of Home 13:50

(CD/DDL 65:50)

(Tribal Ambient)

NEST est le dernier témoignage sonore d'un minuscule monde en perpétuel procréation signé Robert Rich. Le coup de foudre pour le sujet de son dernier opus est venu lors de sa tournée Australienne du début 2012 où il fut le témoin d'une luxuriante faune animale arboricole qui naissait et grouillait sous les divers chants d'une variété d'orchestres d'invertébrés. Ces chants de cigales et de rainettes ainsi que les bruits environnants d'une jungle en plein éveil meublent les mélodies errantes et les douces ambiances contemplatives qui structurent ce dernier opus de Robert Rich.

Des bruits de branches, des pépiements et des chants sifflotés d'oiseaux exotiques éveillent Memories of Wandering, Pt I qui se recueille sous un intense voile de brume. Des notes de piano méditatives errent comme des pensées égarées lors d'une marche en montagne, reflétant le l'intense moment de solitude que dégage ce dernier album du musicien américain. Ces notes percent de leur limpidité un paysage sonore nourri de voix angéliques qui susurrent une ode spirituelle dans ce paradisiaque havre de sérénité qu'est Memories of Wandering, Pt II qui s'est doucement infiltré. Les 8 titres défilent en un long conte de Papouasie où la quiétude est le berceau de mélodieuses approches oniriques. Les 8 minutes de Seeking Eden, avec sa flûte et ses souffles chevrotants qui flottent sur les ondes d'un synthé aux vapeurs ocres en sont un exemple parfait. Moss Carpet, Sky Blanket offre une vision plus sombre avec des brises opaques qui flottent tels des nuages creux sur une faune dont les bruissements sont recouverts de cloches méditatives. Les lignes de la pedal-steel guitare dessinent des remparts spectraux tout au long de ce long titre qui nous remue l'intérieur avec une paire d'écouteurs. D'ailleurs cette corrélation entre les instruments et les bruits de la nature donne à NEST une envoûtante profondeur qui supplante sa totale absence de rythmes. Ce qui en dit très long sur cet étonnant voyage musical en plein cœur des forêts de la côte est Australienne.

Les bruissements des feuilles, les chants de cigales et les vents irisés continuent de flotter tels des effets radioactifs sur Generosity of Solitude, Pt I et Part II dont seules les notes de piano éparpillées résonnent dans un enveloppant effet de solitude. Sa deuxième partie est moins organique. Les longs drones flûtés moulent des silencieuses incantations qui serpentent la mélodie dispersée de ce piano solitaire. Les strates de synthé jettent un voile vocalisé sur un pur moment de recueillement où la balance de l'univers se perd dans toute cette quiétude immersive. La violence des vents qui transportent The Gate is Open secoue cette paix intérieure. Même sans instruments rythmiques Robert Rich est capable de turbulence atmosphérique avec des brises hurlantes qui glissent dans l'oreille comme les vents sibériens sur les grottes de glace. Il y a tout un paradoxe des ambiances sur ce titre avec ces vents perçants qui déchirent la force du silence et les tranquilles couches de synthé qui en bercent la létalité ambiophonique. Des couches qui transposent leurs quiétudes vers Memories of Home où les percussions des cigales scriptent des messages télégraphiques et où les éparses notes de piano tissent des univers surréels et paradoxaux qui resplendissent toute la poésie méditative de cette intense œuvre organique.

NEST est une œuvre intensément poétique. Robert Rich réussit à étaler un monde d'émerveillement sonore dans une enveloppe contemplative qui transcende la simple approche atmosphérique et ambiante. Loin des rythmes, le synthésiste américain est capable d'émerveillement avec ses paysages sonores enchanteurs qui abondent dans un univers où le simple battement d'une aile de cigale se transforme en une fascinante symphonie boréale. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de rythmes que ce n'est pas beau! Bien au contraire…

Sylvain Lupari (26/10/12) *****

Disponible chez Robert Rich Bandcamp

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