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Writer's pictureSylvain Lupari

ROBERT SCHROEDER: Flavour Of The Past (2015) (FR)

Il s'agit d'un héritage musical impressionnant par un artiste qui montre combien il était, et est toujours, si indispensable dans l'évolution de la MÉ

1 Die Story Der Final Legacy 10:37 2 Sax Delight 5:14 3 Big Joe 8:00 4 Just a Love Song 4:25 5 Quick Shot 3:16 6 Galactic Floor 4:55 7 The Beat 3:27 8 The Sound 4:08 9 Polarisation 6:16 10 Diamond Stars 4:36 11 The Final Legacy Theme 9:35 12 Sounds and Noises 4:42 Spheric Music | SMCD-2033

(CD 69:33) (V.F.)

(Mix of cosmic EDM, synth-dance and synth-pop of the 80's)

Très prolifique depuis son retour en 2005, Robert Schroeder publie ses œuvres comme un mourant pressé de liquider son testament. La série D.M.O., 30 Years After et Paradise 2014 ne sont que des exemples de compilations de vieux titres inédits qui sont mis à l'ordre du jour ou de titres remixés que le synthésiste d'Aachen a offert au travers d'une production régulière de nouveau matériel. Cette fois-ci, FLAVOUR OF THE PAST offre un petit quelque chose de différent. C'est une collection de titres qui sont apparus aux environs des années 85 et qui sont disparus dans la spirale du temps. Des titres, pour la plupart, que l'on retrouvait dans des jeux vidéo, dans des annonces publicitaires pour des équipements informatiques et dans diverses compilations qui sont disparues depuis des lunes. Qui dit années 84-86 dit aussi vielles tonalités et c'est sans doute le principal attrait de cet album qui nous projette littéralement 30 ans en arrière. Certains aimeront, d'autres un peu moins. Mais peu importe, ce document sonique démontre tout le côté indispensable de Robert Schroeder dans l'évolution de la MÉ.

Et ça débute avec les sifflements aigus et les bruits parasitaires des jeux vidéo de l'époque qui ornent la longue intro de Die Story Der Final Legacy. Des parfums, notamment au niveau des ambiances et de ces bruits qui défilent en de longues torsades éructées, éveillent les bons moments de Computer Voice, alors qu'une voix hors-champs narre la conception du monde futuriste qui entourait le jeu Final Legacy que plusieurs ont joué sur le système Atari Computer Inc. en 1984. Le rythme qui éclot est vif et entraînant. Les percussions sont vivantes, vieillottes mais vivantes, et les nappes de synthé sont tranchantes. La mélodie est entraînante et sculptée dans un clavier style MIDI où les touches résonnent comme du xylophone. Les effets sonores sont lourds et résonnants alors que d'autres éclatent comme des feux d'artifices. Je trouve la voix de Arnold Marque, une légende en Allemagne, assez ennuyeuse, donc je préfère, et de loin, la version tout en musique de The Final Legacy Theme. Le son, le déroulement des boucles de rythmes, les percussions et le décor font très kitsch et c'est avec étonnement que l'on se rappelle combien on affectionnait ce genre de synth-dance ou synth-pop des belles années MTV. Paru sur la compilation Music for the 3rd Millennium Vol. 3, Sax Delight est un lent tempo bichonné par des percussions, qui sont aromatisées par de soudains éclats de cymbales, et une bonne ligne de basse qui rampe et trace un lent groove entre nos oreilles. Le sax est comme est plus comme une effusion de voix, mais ce n'est pas ce qui fait le charme de Sax Delight. Apparaissant sur la compilation Searching For Life - The Mars Project Vol. I, Big Joe est une belle ballade ornée de grosses vagues cosmiques et bien structurée avec de beaux arpèges qui scintillent à nos oreilles toujours avec un brin de fraîcheur. C'est un des bons titres sur FLAVOUR OF THE PAST. Nous sommes à l'ère du MIDI où tout se ressemble et sonne assez froid, mais Robert Schroeder réussi toujours a tiré son épingle du jeu avec de bons arrangements et une bonne palette de sons. Just a Love Song et Quick Shot sont deux titres issus de la compilation New Age Music paru chez IC en 1987. Just a Love Song est plus du genre ballade acoustique avec une belle guitare et de fausses voix qui semblent sortir du cosmos. Un autre bon titre! Quick Shot offre une structure plus nerveuse où les percussions sonnent comme des boîtes à rythmes très rétrograde. Galactic Floor est un Maxi Single de 1984. C'est un gros funk lourd et nerveux qui palpite sur une ligne de basse ultra pompeuse et des nappes de synthé trop dociles pour l'agitation du rythme. La mélodie respire de ces accords extraient d'un xylophone enrhumé du MIDI qui entourait l'excursion sonique de Die Story Der Final Legacy. Avec ça, The Beat et The Sound, conçu pour promouvoir le clavier SEIKO en 1985, nous sommes dans la phase très dance de cette fascinante collection. On pouvait trouver Polarisation à l'intérieur d'un magazine Allemand et c'est un titre plus ou moins ambiant avec une nuée de séquences qui pétillent dans une armure statique et beaucoup d'effets sonores. Diamond Stars présente un rythme lent, un peu comme dans Sax Delight, mais avec beaucoup d'effets de Mellotron, alors que Sounds and Noises est un beau titre ambiant avec un tout petit soupçon de rythme qui démarquera la musique de Robert Schroeder.

Au final, FLAVOUR OF THE PAST n'est pas si vilain que cela. Certes il y a des bouts qui agace, mais faut comprendre que nous remontons le temps et devons composer avec l'évolution de la MÉ qui passait par l'exploitation des plateformes MIDI et toutes ces percussions qui sonnaient plus comme des pulsations trop accélérées que comme du vrai rythme. Du rythme kitsch qui semblait être martelé sur des boîtes de conserve. Mais peu importe, le talent de Robert Schroeder remonte à la surface et emboîte ces petits agacements, faisant de sa énième compilation un bon rendez-vous avec le temps. Son temps où il était constamment à la recherche des limites de la MÉ.

Sylvain Lupari (08/07/15) *****

Disponible chez Spheric Music et chez CDBaby

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