“Avec Floating Music, Robert Schroeder redéfinissait le genre et prouvait que la musique dite synthétique pouvait avoir autant de visages que de sonorités”
Floating Music ... 17:30 a) Floating Music b) Divine my Future c) Pastime Out Of Control ... 18:34 a) Out Of Control b) Visions c) Meditation for the Next Part d) Shadows in the Night e) Rotary Motion Rotary Motion V II 5:17 Rotary Motion V III 8:01
IC | KS 80.001 (CD 36:04) News-Music | NEWS CDR-12.002 (CD-r 49:13)
(Berlin School, E-Rock, Cosmic Funk)
Après un premier album, Harmonic Ascendant, où les structures ambiantes et atmosphériques se moulaient à un romantisme décapant, Robert Schroeder entreprend un premier virage musical en offrant un 2ième album rempli d'une très grande richesse en sonorités éclectiques. Ici, point de guitares romantiques qui flirtent avec un violoncelle solitaire ou des vocodeurs qui errent dans une brume cosmique, FLOATING MUSIC (dont le titre n'a rien à voir avec la structure musicale) est un album où le rythme à la fois funky et sensuel trône parmi de suaves envolées cosmiques. Un premier changement de cap pour un artiste dont la versatilité sera la pierre angulaire de ses charmes musicaux.
La 1ière partie de FLOATING MUSIC s'ouvre avec le long souffle torsadé d'un synthé à sonorité chevrotante et spectrale. Un premier mouvement séquentiel initie une structure minimalisme avec un rythme nourri de basses notes feutrées où gambadent de limpides accords d'un clavier volage. Hésitant, le rythme de Floating Music suit la tangente d'un monde irréel où le mouvement séquentiel ondule et avance à pas de loup parmi une nuée de complaintes synthétisées, une recrudescence d'accords indisciplinés et des maracas qui érode un tempo vitaminé par une basse un peu funky et des percussions lourdes. Déjà le tendre univers musical d'Harmonic Ascendant fuit par ce beat lourd et minimaliste qui profite de chaque accord pour s'enrichir d'une nouvelle sonorité. Mais l'esprit vagabond de Schroeder demeure et transpire un peu plus dans Divine my Future où le tempo est discret et tracé par de fines pulsations qui battent sous des effets sonores galactiques et de belles nappes d'un synthé rempli de brumes du Mellotron qui descendent du cosmos telles les feuilles tombant en valsant d'un arbre. C'est un doux interlude éclectique, car une séquence plus mordante et insistante plonge l'intro de Pastime dans le rythme incertain tracé par Floating Music. Moins funky mais plus soutenu, le rythme de Pastime est moulé dans un minimalisme psychédélique plus costaud où chaque frappe de percussions et chaque accord séquence initient un renouveau sonore d'une richesse exceptionnelle pour l’époque.
Out of Control débute avec de petits gazouillis électroniques nappés d'une sombre couche de synthé. Une enveloppe cosmique où de solos torsadés s'y emmêlent alors des percussions alternent leurs lourdes frappes en concordance avec des accords résonnants. Déjà, le sillage de Rotary Motion se dessine alors qu'une fine nappe de synthé enveloppe ce rythme stationnaire d'où fusent de fins solos aux contours bien ciselés. Visions suit avec sa ligne de synthé spectrale qui plonge dans une mer ondoyante où les accords cristallins se bercent dans les doux remous d'un synthé toujours romanesque. Mais la tension monte et Visions offre une finale un peu moins miroitante avec des accords plus gras qui dansent et gambadent d'une approche patibulaire avant de tomber dans les charmes de Meditation for the Next Part et ses accords d'une guitare chimérique qui tracent un bref moment de nostalgie. Une nostalgie bien encadrée par un synthé brumeux et mélancolique qui s'étend jusqu'aux portes de Shadows in the Night et de sa douce intro cosmique qui tranquillement se perd dans les grondements, les gazouillis résonnants et les nappes cosmiques qui envahissent la quiétude de Shadows in the Night. Calmement, la lourde structure de Rotary Motion se dresse avec des percussions qui roulent et frappent sèchement, des séquences aux frappes alternantes et des accords en formes de succions. Rotary Motion déboule d'un rythme électronique sauvage, avec sa discrète basse funky, encerclé de furieux solos de synthé. Un titre endiablé qui deviendra un classique de Robert Schroeder et qui tracera la voie à des titres plus explosifs qui ponctueront sa longue carrière. Cette dernière édition de FLOATING MUSIC comprend 2 versions de Rotary Motion. Si la II est plus aérée et dégage une approche plus électronique avec de beaux solos de synthé qui enroulent une structure toujours aussi endiablée, la version III est plus près du répertoire de Jean Michel Jarre avec une approche plus funky et des solos toujours aussi suaves et torsadés.
FLOATING MUSIC a remporté de nombreux prix et a permis à la MÉ de l'époque de déborder vers une tangente plus rock tout en gardant son aspect cosmique. Un rock électronique cosmique où le rythme lourd et funky cohabitait avec finesse auprès de brèves envolées planantes. Avec FLOATING MUSIC, Robert Schroeder redéfinissait le genre et prouvait que la musique dite synthétique pouvait avoir autant de visages que de sonorités. Une œuvre charnière dans l'histoire de la MÉ car elle donnait un nouvel élan à l'utilisation des synthés et séquenceurs qui allaient garnir amplement la nouvelle vague de musique synth pop.
Sylvain Lupari (01/05/08) *****
Disponible au Robert Schroeder webshop
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