“New Frequencies Vol. I est proposé par Robert Schroeder qui souhaite une nouvelle aventure musicale créée par lui, pour ses propres besoins”
1 Rhythm Dancer 5:54
2 The Reason Why 6:20
3 I like It 5:30
4 Twitter My Mind 4:43
5 Falling Down 5:23
6 I Feel So Good 5:30
7 Caribbean Nights 6:19
8 A Night In Space 8:37
9 From Heart To Heart 7:19
10 RockNtronic 5:09
11 Oxidation 4:23
(CD/CD-R/DDL 65:07)
(New Dance Music, EDM)
Robert Schroeder a le mérite de toujours tenir son public sur le qui-vive. Album après album, et ce depuis son grand retour en 2005 avec Brainchips, le synthésiste Allemand déconcerte ses fans en allongeant des productions avant-gardistes. Des albums, je pense notamment à Sphereware et Taste It où il explore et innove ses créations musicales calquées à partir des nouvelles technologies, mais tout en respectant ses racines musicales qui ont toujours balancées entre la musique de danse, la synth pop (Double Fantasy) et une MÉ de style Berlin School qu'il réinvente au fil des ans. Entièrement réalisé avec le logiciel Propellerhead REASON, nEW fREQUENCIES Vol 1 parcoure le monde des claviers virtuels sous forme de PC façonnant ainsi un monde musical qui dépasse les frontières de ce que Robert Schroeder a réalisé à ce jour. Voté meilleur album de série Audiophile pour la catégorie Pop, nEW fREQUENCIES Vol 1 est le premier d'une série d'albums où le musicien d'Aachen pousse ses explorations musicales hors des limites du Space Rock conventionnel. Plongeant vers le synth-pop cosmique avec un album truffé de rythmes ambivalents qui sont étonnamment puissants avec de solides percussions, la musique évolue à travers d'étranges échantillonnages vocaux ainsi que les envolées hybrides et enveloppantes de synthés un peu moins cosmiques.
Rhythm Dancer débute ce 21 ième opus de Schroeder sur les chapeaux de roues. Le rythme est ambigu et explore différentes phases sur des accords de claviers saccadés. Les percussions sont géniales et les effets percussifs, dont ces traitements qui donnent des sonorités de crotales à la Jean-Michel Jarre, aident à apprécier ces avalanches de batteries qui déferlent sur une cadence déjà bien nourrie en sonorités. Les lignes de synthé roulent en boucles, sans oublier les effets sonores qui sont un fidèle reflet de la multiplicité des sons qui habite le complexe univers musical de Robert. The Reason Why offre une structure soutenue par une bonne ligne de basse et de séquences qui pulsent lourdement avec des échantillonnages de percussions manuelles. Saccadé par moments, le titre flotte entre des lignes de synthé aux ondes sinueuses et aux sonorités jazzées du genre Earth, Wind and Fire. I Like It explose dès son ouverture avec une rythmique ornées des cliquetis de crotales. Je suis déjà accroché à ce titre et son synthé dont les strates métalliques égrènent ses éléments cosmiques et psychédéliques sous de suaves vocales échantillonnées. Ici, comme partout sur cet album, le synthé est dense et extrêmement diversifié en sonorités de toutes sortes mais reste tout aussi onirique avec d'onctueuses strates valsantes. nEW fREQUENCIES Vol 1 grouille d'une vie musicale animée par une vision de nouvelle musique de danse, comme le rythme groovy et un peu plus lent Twitter my Mind qui est entaillé par des éraflures de vinyle style DJ (tchheke- tchheke-kewak!) à la hip-hop ou break-dance. Des percussions lourdes qui labourent des synthés aux strates éthérées valsant malgré tout dans un cosmos tiraillé entre le rêve et la réalité des planchers de danse. C'est grosso-modo la genèse de cet album!
From Heart to Hearth offre par contre une tangente plus cosmique que Twitter my Mind. Falling Down est un petit bijou de dualité rythmique avec un synthé qui fait vriller ses boucles oscillatrices sur un tempo lourd martelant des couches ondulantes et où la cadence hybride est couronnée de sonorités hétéroclites qui martèlent un tempo déjà complexe. C'est du Groove dans une grotte au plafond étoilé et aux courants d'air cosmique. Un très bon titre qui accroche à la première écoute! Tout comme Caribbean Nights et son rythme nourri de lourdes résonances et de bonnes percussions novatrices. Les expérimentations sonores sur cadences indécises et hybrides se poursuivent avec l'énigmatique I Feel so Good et ses percussions qui imitent l'appel des canards et son synthé aux défoulements névrotiques de vieux hippies encore sur acide. A Night in Space est le seul moment doucereux de l'album. Son mouvement langoureux est rempli d'une faune sonore riche et expérimentale, faisant du titre une nuit qui est vraiment cosmique avec des couches de synthé qui se lovent tels des cerceaux anorexiques fricotant sous des percussions métalliques et à l'ombre de sulfureux solos d'un synthé mélancolique. Une voix robotisée balbutie un texte robotique en ouverture de RockNtronic. Le rythme tombe. Il est lourd, sinueux et légèrement syncopé. Prenant plus de formes et de forces à mesure qu'il explore les recoins de sa structure, il reste indécis entre son synthé aux solos incisifs et ses strates enveloppantes qui flottent et volent sous de lourdes percussions. Oxidation conclut nEW fREQUENCIES Vol 1 avec un rythme ondulant, un peu comme sur Rhythm Dancer, mais avec des réverbérations érodées qui circulent en boucles et à l'écart d'autres juteux solos de synthé.
Entre le synth-pop progressif à la Moonbooter et ses propres originalités conceptuelles Robert Schroeder navigue sur une mer d'expérimentations musicales dont il est le seul maître à bord. Il tente une nouvelle percée dans le monde de la New Dance Music avec ses percussions lourdes, incisives et syncopées dans le complexe univers des synthétiseurs et de ses nombreux logiciels. Cela donne un univers innovateur! Un univers sonore des plus complexe, punchy et empreint d'originalité qui s'accouple à de belles mélodies, dont le splendide A Night in Space, et à des titres où les structures nerveuses et les rythmes tape-du-pied sont noyés dans de splendides solos, de belles strates ambiantes et enveloppantes. Bref, du Robert Schroeder qui part vers une nouvelle aventure créée par lui, pour ses propres besoins.
Sylvain Lupari (28/11/10) *** ¾**
Disponible chez Spheric Music et chez Robert Schroeder Webshop
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