“Les titres explorent ses phases changeantes par de superbes percussions et lignes de basse”
1 Mystery of Dark Matter 8:33
2 Dramatic Discoveries 7:08
3 The Stuff We Don't Understand 5:49
4 Invisible Particle 6:30
5 Collisions of Dark Photons 10:37
6 Unknown Particles 6:47
7 Fundamental Power 8:05
8 Dark Force of Nature 10:37
(DDL 64:08)
(Progressive Cosmic Berlin School)
Si vous avez cette impression que Mystery of Dark Matter débute comme Calypso, Pt. 2 de Jean-Michel Jarre, album en En attendant Cousteau, vous ne serez pas le seul. Les rayons circulaires et réverbérants du synthé accueillent plutôt des effets de voix distordus que des saccades percussives. On doit s'habituer à ces textures de voix, car on en trouve un peu partout sur ce nouvel album-téléchargement du duo qui en est à sa troisième aventure musicale. Elles se transforment ici en une pléthore de bruits percussifs sautillant en suspension et où s'accoste une ligne de 4 accords dont l'effet harmonique reste en suspension. La structure de rythme se transforme en une pente ascendante dont les points de chute modifient sa génétique pour s'épivarder momentanément en séquences voltigeuses avant de revenir à sa structure de Berlin School ambient. De nébuleux effets de synthé s'ajoutent en mi-parcours alors que ce rythme cherche toujours à se dissoudre et se refaire dans des nappes de synthé de plus en plus dramatique. DARK FORCE est la 3ième collaboration entre Romerium et Thaneco. Comme avec Exploring the Trappist-1, le duo est inspiré par cette spectaculaire avancée de l'homme dans le Cosmos. Pour ce faire, les deux amis proposent une panoplie de rythmes allant du Berlin School à des rythmes stationnaires, sans oublier ce mordant qu'ils ont pour du rock énergique, ainsi que des approches de rock progressif électronique.
Dramatic Discoveries va droit au but avec une bonne structure de rythme ornée d'une mélodie accrocheuse. Narrative, la musique nous plonge dans les années 70 avec une possibilité d'un succès FM. Pour un titre qui a moins de 6 minutes au compteur, The Stuff We Don't Understand est un bon rock électronique évolutif. Le rythme est martelé par de bonnes percussions entraînantes et surtout par une bonne ligne de basse efficace. Le clavier multiplie des riffs saccadés alors que le séquenceur sculpte un mouvement circulaire et par moments des lignes stroboscopiques pour maintenir ce rythme tout au long de son parcours. Des effets vocaux et d'autres de synthé constituent son décor principal qui s'enrichit de solos et d'une vision plus harmonieuse à mesure que The Stuff We Don't Understand se dirige dans une phase plus danse. Dans un décor cosmique nimbé de voix absentes, Invisible Particle propose une structure de rythme fantôme avec de multiples boucles oscillantes qui papillonnent dans un mouvement aussi statique que les nappes de synthé qui l'entourent. Une séquence oscillante et des percussions agitent la lente introduction de Collisions of Dark Photons afin de lui donner une structure plus près du rock progressif avec un excellent jeu de batterie qui martèle une cadence enlevante dans une texture cosmique.
Après le très atmosphérique Unknown Particles, Fundamental Power allonge une nappe bourdonnante qui accueille quelques éléments percussifs ainsi qu'une ligne de basses séquences lourdes sautillant maladroitement. Tout à fait géniale, la structure de rythme balance ses ions sauteurs dans un contexte sidéral avec son approche furtive où s'accroche le mouvement en staccato d'une texture orchestrale. Le rythme bien ancré, Fundamental Power reste décoré de ces éléments percussifs de son introduction, en plus de recevoir quelques agressions d'un synthé plus porté sur les effets et cris que l'approche mélodieuse. La musique arrive à son point de transition autour de la 4ième minute. Des séquences égarées et des orchestrations saccadées se chamaillent alors que doucement le rythme reprend du terrain dans une fusion rock et funk cosmique. Des accords de clavier errant dans une brume rêveuse, la pièce-titre conclut ce bel album du duo Thaneco & Romerium avec une ouverture mélancolique. À l'aide de percussions dont le feutre métallique résonne dans la pièce, le rythme qui se greffe évolue lentement sous les tendres caresses d'une flûte mellotronnée. Sautillant avec plus d'entrain, Dark Force of Nature entreprend une phase de synth-pop sur un mid-tempo entrecoupé par de phases atmosphériques afin de conclure DARK FORCE OF THE NATURE dans une phase plus aérienne où le côté obscur du Cosmos n'est pas aussi loin qu'on pense.
Thanos Oikonomopoulos et Rene Montfoort restent dans leur zone de confort avec un très bon album qui présente une MÉ bien vivante avec sa panoplie de rythmes invitants. Chaque titre explore ses phases métamorphiques avec de bonnes percussions et une excellente ligne de basse dans des décors bien adaptés à la réalité de cet album qui devrait plaire aux aficionados du style Berlin School avec une vision progressive.
Sylvain Lupari (10/02/22) ****¼*
Disponible au Thaneco Bandcamp
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