“Machine est tout de rythmes et de ses éléments percussifs”
1 Machine 1 7:54
2 Machine 2 7:40
3 Machine 3 8:50
4 Machine 4 9:14
5 Machine 5 8:00
6 Machine 6 7:56
7 Machine 7 9:15
8 Machine 8 7:10
(DDL/CD(r) 66:00)
(Electronic Rock)
Tout de rythmes est MACHINE! N'attendez-pas de longues ouvertures atmosphériques, ni de lentes évolutions vers ces rythmes. Non. C'est un album plein de fougue rythmique que nous propose Romerium et Thaneco. Le duo Greco-Néerlandais rempli nos oreilles de rythmes électroniques qui sont assaisonnés de percutants éléments de rythme. De Jean-Michel Jarre, pour la vision futuriste Électronica, à Robert Schroeder, pour les effets vocaux et de vocoder des synthés, MACHINE dévoile 8 très bonnes structures de rythmes qui flirtent avec autant de possibilités au niveau des styles. Les synthés et claviers injectent aussi des éléments percussifs qui surdimensionnent la portée rythmique l'album. Offerte en format téléchargeable et en CD-r, cette 5ième collaboration entre Thanos Oikonomopoulos et Rene Montfoort possède une percutante adrénaline rythmique dans une belle enveloppe sonore, témoignant de la très bonne qualité au niveau du mixage et du mastering ces deux bêtes de studio.
Le bal des charmes dévoile sa teneur avec la superbe ouverture de Machine 1. Des claquements cadencés résonnent en stéréo, et l'enchainement de ces effets structure un rythme sans ossature qui séduit d'emblée les oreilles avides d'éléments de percussions. Et attelez-vous, ils sont très nombreux dans ce MACHINE! Un robot avec un gros mal de gorge articule des mots rauques dans la résonnance de ces effets de percussions dont la texture renifle une vision de mécanisme industriel. C'est à ce moment que le synthé libère des ondes oscillantes qui vont et viennent avec un genre de dialecte des machines dans une structure qui s'alourdie avec la présence d'une ligne de basse vorace pour nos tympans. Le rythme rampe plus qu'il ne roule comme un rock incertain avec des frappes d'une batterie qui lui donnent une cadence saccadée. Un peu plus et nous sommes dans du Hip-hop comique. Comme j'écrivais en ouverture de chronique, les synthés créent aussi des effets rythmiques et c'est avec de frénétiques frottements successifs qu'ils initient Machine 2. C'est comme imiter un train par des bruits de bouche et dont l'ascension s'arrime à des effets de Funk cosmique et à une structure de rythme électronique plus fluide. Nous sommes sur la route d'un bon Berlin School entraînant avec sa panoplie de pépiements synthétisés avant que de solides percussions harponnent cette ascension pour structurer un gros rock électronique quelques secondes avant la 3ième minute. Collées à cette enlevante structure de rythme, nos oreilles entendent ces nappes de synthé qui volent à contrecourant et qui donnent cet effet de mélodie cherchant à ralentir la dynamique du rythme. Ces nappes ajustent leurs visées éthérées pour une texture plus sombre dans une toujours dynamique dernière partie de Machine 2. Outre ces nappes qui cherchent à tempérer les explosions rythmiques de MACHINE, les synthés multiplient ces effets sonores propres au style de musique Funk cosmique de Schroeder tout en élaborant des phases harmoniques qui parfois sont en symbiose avec les différentes structures de rythmes proposées dans cet album. Ainsi, Machine 3 propose un rythme enlevant avec des éléments percussifs qui claquent derrière un synthé très vocable. La texture chtonienne derrière la musique lui ajoute un cachet qui agrémente sa découverte et au final son écoute. Les éléments percussifs s’additionnent en même temps que les chants de synthé. Un très bon titre qui offre de belles surprises à chaque nouvelle écoute.
Machine 4 y va pour un rythme plus électronique construit sur de vives oscillations qui virevoltent dans une structure circulaire. Ce rythme puise sa démesure avec des effets de percussions claquant et des nuées de petit-pas de basse-séquences qui piétinent sur place. La formule épouse un genre de breakdance cosmique. Le synthé est en symbiose avec les éléments rythmiques. En plus de son langage cybernétique, il lance un armada d'effets électroniques semblables à des pépiements rythmiques. Machine 5 démarre avec un rythme lent qui augmente en puissance pour adopter une structure de Funk Cosmique. Le synthé y caquète comme dans l'univers de Robert Schroeder. Machine 6 propose un rythme Électronica industriel d'un genre Jean-Michel Jarre. La charge des éléments percussifs ajoutent de l'adrénaline rythmique à ce titre qui, veut-veut, pas est drôlement entraînant. Machine 7 propose une fine et subtile texture circulaire stroboscopique derrière un barrage de roulements de percussions et de belles lignes de synthé harmonieuses. Machine 8 termine ce barrage de rythmes avec un rock percutant et spasmodique dans un environnement futuriste à cause du langage cybernétique du synthé. Un autre synthé fait couler un langage plus harmonique dans cette structure où les vifs harnachements orchestraux lui ajoutent du poli à l'écoute. Du gros rock électronique lent et lourd avec un subtil éclat harmonique…comme je les aime.
Du rythme, juste du rythme! Avec ses 8 figures de rythme couchées dans un environnement électronique qui flirte avec une vision autant futuriste qu'industrielle, MACHINE est du pur bonbon pour ceux qui affectionnent une musique électronique (MÉ) vivante et qui n'abandonne pas pour autant l'aspect très créatif de Romerium et Thaneco. Une étonnante surprise de ce duo qui, album après album, continue de déstabiliser, pour le mieux, un public pourtant très au fait de leurs capacités à dépasser les attentes.
Sylvain Lupari (25/08/22) ****½*
Disponible au Thaneco Bandcamp
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