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Writer's pictureSylvain Lupari

RON BOOTS: Once the Dust Settles (2018) (FR)

“Once the Dust Settles est un superbe album imaginé dans les abysses et qui ravira les aficionados du style rock électronique poussé par séquenceur”

1 Once the Dust Settles 7:47 2 A Sense of Turmoil 14:49 3 Orbital Paths 22:37 4 Solar Flares Burst with Magic 14:10 Groove | GR-259

(CD 52:23) (V.F.) (Berlin School with ambient beats)

À quand remonte le dernier album solo de Ron Boots? J'irais pour Standing in the Rain à la toute fin de 2014, quoiqu'il était entouré de Harold van der Heijden, Frank Dorittke et Onder Nomaler. Pourtant, le maître du mouvement de MÉ Néerlandaise était de tous les instants depuis 2015. Collaborations avec John Kerr, autant sur disques qu'en spectacles (l'album Juxtaposition), convaincre Stephan Whitlan d'effectuer un retour, même chose pour John Dyson! En plus de masteriser certains albums de Groove, il a aligné une suite de collaborations qui ont tous trouvées échos auprès de ses fans et des amateurs du style toujours très animé du synthésiste Néerlandais. Entre ces collaborations, ces apparitions à de prestigieux festivals de MÉ et les organisations des principaux événements de MÉ en Hollande, les E-Day et les E-Live, le boss de Groove a trouvé le moyen de composer de la nouvelle musique qui se retrouve sur ce ONCE THE DUST SETTLES. Le résultat? Eh bien comme tout ce qu'il touche se transforme en un album qu'il faut absolument se procurer, et cet album est dans la lignée des Standing in the Rain et Signs in the Sand, mais avec une touche plus ténébreuse qui instaure un climat chthonien assez près des années 74-77 de Tangerine Dream.

Une ombre sombre, tiraillée par des filaments grésillant comme une boule d'électricité statique mais tout autant cajolée par des murmures de flûtes, invite nos oreilles à un fascinant désordre où moult lignes de synthé remuent comme un nœud d'ondes afin de prendre autant de formes que de tonalités. Des grondement réverbérants ou des percussions qui font gronder les ambiances, la pièce-titre de ONCE THE DUST SETTLES plonge l'auditeur dans une abysse de ténèbres électrifiées par des filaments parasitaires où flottille le chant scintillant d'un séquenceur qui brille entre des lames de synthé aux parfums cataclysmiques de Vangelis. Dans son enveloppe sonique obscurcie par autant d'éléments disparates, Once the Dust Settles ouvre les portes d'un univers qui vacille entre 2 probabilités. Une d'ambiance et l'autre de rythme, mais dans un état de noirceur qui fait assez Ricochet. Un bon début! Il se pourrait que A Sense of Turmoil vous semble familier. C'est en effet une version retravaillée et écourtée de la pièce Dream but not of Today de l'album Signs in the Sand. Ainsi, A Sense of Turmoil possède un cachet plus rock et plus propice pour être performé en concert avec les usuels acolytes de Ron Boots, de même que dans un cadre plus intime comme dans le Cosmic Night de 2018. Mais quoi qu'il en soit, la musique lessive nos oreilles par son haut niveau d'intensité qui est plus palpable ici. La ligne de séquences ascendante dans le background est plus présente et plus soutenue, alors que sa finale pétillante de tonalités cosmiques déborde jusqu'à l'introduction de Orbital Paths. Ce titre épique de près de 23 minutes est le point culminant de ONCE THE DUST SETTLES.

Son ouverture est aussi vêtue de ce tumulte harmonieux qui recouvre la musique de ce dernier opus de Ron Boots, alors que le rythme se développe lentement dans son enveloppe progressive dopée à l'intensité. Des arpèges un peu fragiles gambadent et figent une séquence tisseuse de ver-d'oreille qui reste en suspension dans un climat électronique stable où woosh et waash poussent des particules sonores qui scintillent sur le dos d'un lent mouvement symphonique rempli d'émotivité. Des filaments de séquences se greffent et un d'entre eux sculpte un rodéo cosmique dont l'approche minimaliste circule en cercles continuels entre les woosh et les waash, ainsi que des lignes de synthé dont les harmonies patibulaires rêvent à l'univers de Vangelis. Les orchestrations tissent un univers poignant et peu à peu, ambiances et rythme, délicieusement hypnotique en passant, embrasse une vélocité sous d'immenses et intenses nappes de synthé volées aux ténèbres. Le rythme atteint une phase stationnaire et papillonne comme une armada de libellules métalliques sur ces nappes qui positionnent en coussins de brumes et de violons. Tout au long de son périple, la structure de Orbital Paths augmente sa vélocité et son intensité avec l'ajout des ombres autodidactes des séquences et une bonne basse palpitante ainsi que des brises d'un synthé qui éparpille à merveille ses effets et ses solos chantants. Voilà un très bon Berlin School qui est dans la lignée des bons titres de Ron Boots et du style de Klaus Schulze avec une empreinte plus contemporaine! Et ce n’est pas terminé! Prenez le discret squelette rythmique de A Sense of Turmoil, donnez-lui plus de tonus et de présence. Greffez-le à ensuite à Solar Flares Burst with Magic et vous avez-là un autre très bon titre de l'ami Ron. Son introduction est cousue dans une forme de nébulosité qui s'apparente aux masses d'ambiances de ONCE THE DUST SETTLES. Le mouvement ascendant du séquenceur frappe tôt! Comme un escalier en colimaçon qui monte constamment vers les cieux, il grimpe sans relâche tout en étant picoré par des castagnettes volages. Les lignes de séquences abondent avec une vision de tumulte, comme ces billes de plomb roulant sur un convoyeur et ces effets stroboscopiques dans le déroulement de certaines lignes de séquences qui engraissent le chaos de cette structure verticale, alors que la turbulence des ambiances s'accroche aux orchestrations, aux solos harmoniques et aux poches d'effets sonores qui cernent cette procession circulaire émergeant sans nul doute des ténèbres. Et comme les autres titres de cet album, le rythme et les ambiances voguent avec intensité pour atteindre une dernière partie encore plus sauvage, voire violente.

Sans trop flatter l'orgueil de notre sympathique ami, ONCE THE DUST SETTLES témoigne que le génie de Ron Boots continu à briller, même avec un horaire aussi chargé que le sien. Sa musique est toujours lourde et vivante, quoique plus endiablée ici et ce tant dans les structures rythmiques que les ambiances, tout en étant cernée par des synthés créatifs riches en effets, en orchestrations et en solos chantants. Un grand album imaginé dans les abysses et qui va plaire assurément aux aficionados du style sequencer-based…

Sylvain Lupari (21/11/18) ****¼*

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