“Perpetuum Mobile est une honnête compilation qui survole avec justesse les 7 albums dans la carrière de Rudolf Heimann”
1 Up & Down the Waves 6:26
2 Is not Easy to Fly 6:04
3 Two Ships 6:02
4 Several Thousand Questions 6:23
5 Brain Flight 6:16
6 Smurfs in Space 12:57
7 Coral Iceland Memories 7:04
8 The Search 7:56
9 Heaven's Gate 6:22
10 Moonshadow 10:48
(CD-r/DDL 76:23)
(New Berlin School, EDM)
Des rythmes! Beaucoup de rythmes. Le rythme très entraînant de Up & Down the Waves rappelleront à plusieurs un genre de mix entre Somekind of Wonderful, de Grand Funk Railroad, et It's only Rock'n'Roll to me, de Billy Joel. Et pour ceux qui connaissent un peu le répertoire de Rudolf Heimann, on se rappelle vaguement avoir entendu cette musique sur Tide en 2010. Normal! Après une carrière de 25 ans, incluant une mince discographie de 7 albums et suivant le tapage de Into the Unknown en 2013, Rudolf Heimann propose en PERPETUUM MOBILE une compilation de 10 titres de MÉ où ses rythmes parfois tapageurs abordent sens et oreilles avec toutes leurs nuances.
Si Up & Down the Waves mord nos pieds instantanément avec un rythme soutenu et très rock électronique, Is not Easy to Fly propose un titre très New Berlin School où le genre Space Rock de Software inonde nos oreilles des beaux souvenirs des années 80. Le rythme est ambiant et ascensionnel. Jucher sur un délicat maillage de séquences et de percussions qui tracent une lente spirale ambiante délicatement saccadée, les harmonies sont tissées dans des riffs de guitare électroniques et des filets de voix de brumes et flûtées qui caressent nos sens jusqu'à ce que les solos de Morphée les étreignent. C'est très beau, tout comme le trop superbe Moonshadow qui était la pièce de résistance de IInto the Unknown en 2013. Two Ships est vivant et nous extirpe des bras de Morphée. Le titre grouille sur des séquences bondissantes et de percussions qui les martèlent. Seuls les solos de synthé, qui sont assez bien sculptés et le langage organique rappellent que nous sommes dans les sphères de la MÉ, style New Berlin School, au lieu d'un synth-pop nourri de spasmes et d'artifices. Idem pour Several Thousand Questions qui est un gros techno, assez original tout de même, qui ferait aisément compétition au genre de Element 4. C'est assez musical pour un rythme aussi endiablé et les harmonies du piano ramène le débat à savoir si Rudolf Heimann fait dans du New Age ou dans la danse musique sans filtres. J'ai beau avoir essayé, mais je n'ai pas accroché sur le son très vieillot de Brain Flight qui éveille en moi des souvenirs douloureux d'un Tangerine Dream en train de muter pour plaire à un public américain. Smurfs in Space est un long synth-pop fractionnée dans une enveloppe cosmique. Il y a des petits trucs ici qui plaisent à l'ouïe et qui tissent d'infatigables ver d'oreille. Idem pour The Search, ici c'est le jeu des séquences et percussions, qui est par contre plus genre danse. Coral Iceland Memories nous plonge dans les années d'or du label Innovative Communication. Ces années où Software réinventait le genre de musique de danse avec des approches de chill sur des rythmes un peu groovy dans des ambiances cosmiques. Ça donne une intéressante approche un peu Reggae. Heaven's Gate révèle un rythme lent, lourd et langoureux toujours parfumé de ces ambiances cosmiques et de ces mélodies intuitives qui jalonnent la musique, parfois un peu trop danse, de Rudolf Heimann qui propose en PERPETUUM MOBILE une compilation honnête qui fait un juste survol de sa carrière. Il y a des petits bijoux là-dedans, comme il y a de la musique inspirée pour ceux qui aiment danser, ceux qui aiment caresser les planchers de ruades avec des claquettes robotiques.
Sylvain Lupari (29 Avril 2015) ***½**
Disponible au SynGate Bandcamp
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