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Writer's pictureSylvain Lupari

Rudy Adrian Woodlands (2019) (FR)

Calme, serein et très ambiant, et si nous prenons quelques instants, la musique pénètre dans nos oreilles avec un fascinant réalisme visuel

1 Postcard from Karnak 3:58

2 Deep Within Forbidden Mountains 4:53

3 Fields in Evening Light 5:47

4 Treetops 5:13

5 Woodlands 4:56

6 Moonrise 4:02

7 Autumn in a Forest Glade 6:04

8 Dancing Shadows 2:26

9 Under a Sheltering Tree 7:20

10 Hidden Pond 4:11

11 Lantern Walk 3:40

12 Stars Between Boughs 9:09


13 Three Views of a JapanesGarden, Part I 5:24

(CD/DDL/Spotify 67:04) (V.F.)

(Ambient, Soundscapes)

Il y a 2 Rudy Adrian! Celui qui nous offre de superbes structures de rythmes séquencés avec Groove. Et celui-ci, sur Spotted Peccary, qui est plus près des paysages sonores où tranquillité et sérénité flirtent avec des textures sonores empruntées à la vastitude de la florissante nature de la Nouvelle-Zélande, pays de Rudy Adrian. WOODLANDS propose donc un voyage musical empreint de sérénité avec 13 titres qui défilent dans un panorama audio où la seule base de rythme est la respiration d'une ligne de basse et les impulsions d'un entrelacement d'ondes synthétisées où se cachent un réseau d'échantillonnages des forêts mystiques de ce pays reconnu pour ses espaces sacrés. Si vous êtes un fan de Rudy, vous remarquerez que certains titres vous seront familiers, même s'ils viennent d'aussi loin que le début des années 2000. C'est avec une tonalité rehaussée et un rythme plus discret que Postcard from Karnak s'extirpe d'Iridescence (Sequencer Sketches Vol 2) pour se poser sur ce WOODLANDS. On retrouve ainsi une poignée de titres remixés de cette façon dont Deep Within Forbidden Mountains, qui est plus serein et moins intense au niveau des atmosphères que sur Across the Silver River, un album fait avec Ron Boots en 2002. Nous trouvons 3 autres titres provenant de cet album; Fields in Evening Light qui est épuré de son rythme afin de laisser flotter sa vision nettement plus séraphique. Moonrise conserve son intensité dans un décor plus ambiant où les effets d'eau se brisant sur les grèves ont été effacé, comme les effets d'orage et de turbulence atmosphérique de Under a Sheltering Tree qui est plus serein ici.

Treetops donne le ton aux nouveaux titres avec une ligne de synthé dont l'arche lyrique est tissée dans l'émotivité. La musique infiltre nos oreilles avec un fascinant réalisme visuel alors que des effets de stridulation et de tintements de crotale donnent une touche organique très bien dessinée. Ici comme partout, les arpèges miroitant donnent la réplique à des ombres et des réverbérations bien résonnantes afin de balancer les extrêmes et donner une texture très onirique à la musique de cet album. Lantern Walk s'en abreuve dans une vision plus sinistre et plus ambiante. La pièce-titre emprunte un peu son décor avec un amas d'ondes et de chants synthétisés qui irradient les ambiances à travers les brises et les souffles azurés de vents sans bourrasque. On sent la menace d'une ombre de basse, sans plus. Une mélodie, le songe d'une mélodie erre sur Woodlands comme sur les autres titres de l'album. Autumn in a Forest Glade est un long fleuve astral avec des voix qui infiltrent l'oisiveté des nids de vent, alors qu'une belle mélodie est poinçonnée par un marteau sur une enclume de verre et des arpèges ignorés à la porte d'une aurore boréale. Dancing Shadows est une superbe mélodie qui coule comme une berceuse au royaume de Néfertiti. C'est trop court! Hidden Pond est un peu dans le même genre, mais dans un décor plus ombrageux. Si la floraison tonale éclate de dizaines de couleurs pastelles, de bulles sonores et de prismes mélodieux, son décor est d'ombres avec une procession sans cesse interrompue d'une ligne de basse mourante. Sans mélodie, ni fantôme d'une mélodie, Stars Between Boughs dérive comme une musique à la recherche d'une oreille. Un titre idéal pour enraciner notre sommeil dans sa phase la plus profonde. Et comme un diamant sur un lit de perle, Three Views of a Japanese Garden (Part I) brille plus que les autres avec une vision nettement plus mélodieuse. Des tintements d'arpèges volés aux étoiles scintillent sur un nid d'ondes sombres qui se transforment comme un chant d'orgue. Et parlant chant; une voix s'élève comme celle d'une prière chantée du haut d'un minaret, ajoutant beaucoup d'émotion et de couleurs sur ce titre qui conclut un album tout en faisant espérer une suite à Three Views of a Japanese Garden (Part I).

Tranquille, serein et très ambiant, WOODLANDS va partout, peu importe les décors du quotidien. Et si nous nous accordons quelques instants, juste pour nous et pour écouter cet autre excellente production de Spotted Peccary,

la musique infiltra nos oreilles avec un fascinant réalisme visuel.

Sylvain Lupari (20/12/19) *****

Disponible chez Spotted Peccary Music

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