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Writer's pictureSylvain Lupari

RUDZ & PAUSZEK: Panta Rhei II (2020) (FR)

En ce qui me concerne, c'est un excellent album EM où son audace en fait un incontournable. L'un des meilleurs en 2020!

1 Where We Came From 22:41

2 Absolute 19:44

3 Musings at the Hazy River Part 3 11:30

4 Arche 9:42

5 Panta Rhei Part 3 16:05

6 Where We Came From (narration by Wiktor Niedzicki) 22:02

(DDL 141:44)

(Progressive EM, Orchestral EM)

Suivant la finale de Panta Rhei Part 2, de l'album Panta Rhei I, Where We Came From nous apparait derrière les clapotis d'eau. Des orchestrations s'éveillent en même temps que les cris des enfants. Un air évasif reste en retrait, alors que les cris des gamins s'intensifient au même niveau que les sourdes implosions d'une basse aux rayonnements nébuleux. Et là, les premiers frissons! Un air tout à fait semblable aux tentatives communications entre l'homme et les extra-terrestres, tel qu’entendu dans Close Encounter of the Third Kind, s'élève avec autorité. Ses ombres sont brouillonnes, sauf pour des filets de synthé efféminés et ces poussières d'étoiles qui se mettent à scintiller dans un désordre préalablement établi. J'entends vaguement des coups de rames et des voix d'une chorale dépareillée alors que la quiétude s'installe avec ses effets sonores. Incluant ces immenses réverbérations qui obscurcissent les ambiances, encore illuminées de prismes et d'un tic-tac évasif. Un peu après la barre des 7 minutes, des tam-tams aborigènes se mettent à rouler et tonner dans une impressionnante danse de la vie. Le son des percussions est admirablement bien restitué, et avec des riffs de clavier il forge une transe spasmodique. D'ailleurs, les moustiques et dansent furieusement, devenant peu à peu des effets d'un synthé qui lance ses 2 jets continuels sous le chant des réverbérations ondoyantes. Le rythme reste toujours frénétique et devient comme isolé avant que Where We Came From n'entreprenne un virage électronique et cosmique avec des solos de synthé s'époumonant comme des saxophonistes sur les berges d'une mer sans eau. Toujours dominé par ces percussions et tambours aborigènes, le rythme opère la 5ième phase de ce long titre vers la 15ième minute. Son écho bat en sourdine avant qu'il reprenne la moitié de son énergie dans une phase où les ambiances dictent un slow tempo dont le charme de la mélodie étoilée appartient toujours aux percussions qui ont changé le cours de Where We Came From pour une énième fois. Cette fois-ci, leur destinée appartient à une guitare et ses solos ambivalents qui évolue dans un espace où le Cosmos touche le Western avec une basse funky et des orchestrations saccadées. Une finale évoluant comme une Tour de Babel où cependant, les fils mélodieux se touchent dans les fredonnements d'une voix de déesse. Ouf! Tout un 23 minutes du duo Polonais Przemysław Rudź et Tomasz Pauszek qui nous passe un magnifique album. C'est un peu plus de deux ans plus loin que Panta Rhei I, un album nettement plus ambiant, que PANTA RHEI II apparait sur les fils de l'internet. Disponible chez Audio Anatomy dans un digipack de 2 CD pressé en usine, sur vinyle et en téléchargement, ce second volet est tout à fait différent, à tout le moins pour les rythmes, en proposant une MÉ progressive que le canevas rythmique tient à bout de bras. Très impressionnant, PANTA RHEI II était devenue une nécessité suite au grand succès, tant de l'auditoire que de la critique, de son prédécesseur. Le duo Rudź & Pauszek livre un album de 141minutes de MÉ audacieuse où les réminiscences d'un Vangelis, qui aimait tant secouer les colonnes de la MÉ, se transpose du volume 1 à celui-ci.

Comme le titre précédent, Absolute a la frayeur de rester sédentaire. Son ouverture laisse entendre des arpèges, vêtues des tonalité de Vangelis, flotter dans des brises de voix caverneuses. Les élans pleins de retenus sont une source de remous implosifs qui bougent comme une couche de magma de couleur mauve. De fines lames de synthé sifflent et se transforment en lamentations de sirènes astrales. Le bleu foncé de la matière morte devient une eau visqueuse qui s'oxygènent à travers ses clapotis. Témoins de cette évolution dans les sons et ses timbres, nous oreilles nous transmettent des frissons lorsqu'une autre forme de rythme tribale explose autour des 6 minutes. Intense et cerné de boucles de synthé oscillatrices, ce rythme tabasse nos oreilles pour un gros 4 minutes, moment ou Absolute dévie vers une phase d'ambiances où s'exécutent des solos de synthé qui aimeraient ça devenir une guitare. Dérivant dans une zone sans sons, les solos sont plutôt happés par une sphère rythmique serti sur une forte ligne de basse et une base de rythme à la recherche de sa genèse. Encore ici, une chorale à la Vangelis entoure ce rythme dont les parfums exhalent les orchestrations du fameux musicien Grec. Selon mes goûts, Musings at the Hazy River Part 2 de premier volet Panta Rhei était son bijou. J'avais donc hâte d'entendre Musings at the Hazy River Part 3. La discorde et une forme d'anarchie sonore demeurent le centre de son introduction, en compagnie d'un bel air flûté, de chants de synthé aiguisés et de chants aériens récitant ses lalalalala…Le rythme tombe après les 4 minutes. Des percussions manuelles et des basses pulsation caoutchouteuses sont les premiers ingrédients pour un bon 2 minutes et oh surprise! C'est du côté de Zoolook que Przemysław Rudź et Tomasz Pauszek nous attirent. Organique et naturel, cet attelage rythmique est aussi entraînant et vivant que cet air de festivité Thaïlandaise qui entoure les bouffonneries sonores des synthétiseurs. Imaginé une fête de voisinage en Nouvelle-Orléans où les trompettes et saxophones ont remplacés par des synthés et vous avez cette fabuleuse section rythmique de Musings at the Hazy River Part 3.

Arche est un titre d'ambiances débutant avec une mélodie du genre Halloween qui s'efface avec l'arrivée des percussions tapageuses et une ligne de synthé moqueuse. Elle persiste et son cercle mélodique continue à fasciner, même lorsque cerné de voix. Une second cycle se développe pour se terminer dans une section de gare abandonnée. C'est devenu une masse de sons qui respire dans un décor abstrait où plusieurs éléments sonores naissent et conjuguent vers une ossature saccadée. Des solos de synthés lancent des arias aigus dans cette section devenue statique et bruyante. Sortant d'une corne de sons éventrée Panta Rhei Part 3 est le plus homogène des 5 structures de PANTA RHEI II. Il y a bien son ouverture qui respecte celles des 4 autres titres, mais pour le reste... Dès que la timidité du séquenceur se transforme en synth-pop pour se faire harponner par les pulsations élastiques d'une ligne de basse vibrionnant sur place, Panta Rhei Part 3 se sauve dans la gorge d'une procession symphonique. Le mouvement est superbement lourd avec des envolées sautillant d'un pas de géant musical à l'autre qui nous guident vers des sections plus mélodieuses au son de percussions de fanfare. Un titre incroyablement efficace au niveau de l'entrain, Panta Rhei Part 3 offre aussi des petits moments tranquilles avant de reprendre cette route de rythme symphonique qui clôture un album surprenant de bout à bout!

Przemysław Rudź et Tomasz Pauszek offrent un titre bonus en Where We Came From qui est narré par le célèbre vulgarisateur scientifique en Pologne, Wiktor Niedzicki. Les textes sont en polonais uniquement et décrivent son histoire de la race humaine et de son voyage à travers l'histoire avec tous ses hauts et ses bas. En ce qui me concerne, PANTA RHEI II est un excellent album de MÉ où son audace en fait un incontournable. Un des meilleurs albums de 2020 en fait!

Sylvain Lupari (25/01/21) ****½*

Disponible au Przemysław Rudź Bandcamp

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