“C'est une longue symphonie cosmique où la progressif et la MÉ ont une vue sonore imprenable sur l'imagination d'un auditeur flottant dans l'espace”
The Stratomusica Suite 56:37
(Music for the Balloon Mission to the Edge of Outer Space)
a) Prologue
b) Towards the Destiny
c) Moments of Suspension
d) Suddenly Jet Streamed
e) At the Gates of Cosmic Mysteries
f) Epilogue (For all the Explorers)
(CD 56:37)
(Cosmic Prog Rock)
Une grave note de piano tombe avec fracas, éveillant des riffs à la Take a Pebble d'ELP qui colorent les sombres et dérangeantes ambiances néantisées de ce prélude à cette longue pièce de musique qu'est THE STRATOMUSICA SUITE. Œuvre musicale en 6 actes qui dépeint les ambiances et horizons de la mission Strotamusica (mission qui consiste, à l'aide de caméras qui flottent dans la stratosphère, à présenter une vue de la Terre aussi réaliste que l'œil humain) THE STRATOMUSICA SUITE est ni plus ni moins une longue symphonie cosmique où la musique progressive et la musique électronique unissent ambiances et rythmes dans une œuvre concept avec une vue sonique imprenable sur l'imagination d'un auditeur flottant dans l'espace. Et les références aux icones de la musique progressive, notamment Pink Floyd et Hawkwind, abondent sur cette première collaboration entre Józef Skrzek, figure emblématique de la musique progressive Polonaise, et Przemyslaw Rudz, maître incontesté de la MÉ Polonaise.
Prologue nous plonge dans un univers obscur où une fascinante faune sonore, tant organique qu'aquatique, caresse le vide sous les doux regards d'un synthétiseur aux voiles larmoyants. Le tumulte des notes de piano, ainsi que l'égrugeage de ses cordes qui sonnent comme un Kyoto mal accordé, se flétrit peu à peu, laissant entendre des respirations organiques dont les râles en forme de crotales fuient vers les profondeurs du cosmos et de ses lentes nappes morphiques. Les synthés versent des ptyalismes et roucoulent comme des baleines stellaires dans des bruines un peu plus sombres et des ondes teintées de noir. Les yeux fermés, l'auditeur se sent submergé par un état d'apesanteur. Alors que de plus en plus denses, les couches lunaires des synthés et les chants des mammifères astraux flottent telles des anguilles soniques jusqu'aux plus profond des univers. Et c'est là, vers la 13ième minute, que les vagues de synthé s'obscurcissent et font éclore la première phase rythmique de l'album. Au début, le rythme est timide. Léger il bondit librement sur des séquences aux tonalités funky et des boucles de synthé aux arômes psychédéliques. Des percussions vitaminent le mouvement qui, si semble un peu saccadé, roule avec fluidité dans les chants de superbes solos de synthé aux teintes analogues. Cette vivifiante phase de rythme avoisine les 10 minutes avant que d'autres ambiances morphiques ne saisissent à nouveau la longue suite de cet album. Cette fois-ci ces ambiances sont plus célestes avec des lignes et des nappes de synthé aussi cosmiques qu'organiques avant qu'une structure de rythme nettement plus agressive, comme un furieux gros rock progressif nourri de lourds riffs et de fracassantes nappes de synthé, ne hache la sédation astrale de l'auditeur pour un bon 8 minutes parfumées de délicieux solos d'un genre plus jazzy. C'est sans doute mon meilleur passage de THE STRATOMUSICA SUITE qui se réfugie pour une 3ième fois dans ses ambiances cosmiques très éthérées. Nous sommes dans les 43 minutes et nous flottons dans des sphères soniques aux horizons fardés de lignes de synthés avec des arômes sibyllines et des flottantes harmonies Floydiennes. Les gloussements des crotales veillent sur des ambiances teintées de pulsations aquatiques alors que le rythme reprend la peau et les charmes funky de Towards the Destiny pour un tout dernier tour de piste où un bref moment d'égarement ambiant précède le tout dernier manège rythmique qui clôture les 6 chapitres de THE STRATOMUSICA SUITE qui se veut un très bel album de rock cosmique aussi progressif qu'électronique.
Sylvain Lupari (24 Juillet 2014) *****
Disponible chez Generator pl
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