top of page
Writer's pictureSylvain Lupari

SAYER: A Different Side of Normal (2018) (FR)

Updated: Sep 30, 2020

“A Different Side of Normal est une nouvelle étape pour Sayer qui peut maintenant structurer ses rythmes avec l’utilisation de nombreux nouveaux synthés”

1 New Horizons 6:46

2 Emergence 6:50

3 Progressions 6:16

4 Berliner 8:32

5 Motions 7:37

6 Onward 6:49

7 Open Spaces 6:35

8 On the Road 7:39

9 Intricacies 5:59

10 Enchanted by Thunder 6:28

11 When It Rains 7:22

(CD/DDL 76:57) (E-Rock)

Un genre de ronflement précède un léger mouvement du séquenceur qui trace les lignes d'une superbe ballade, un peu comme une berceuse, qui se contorsionne dans les denses nappes anesthésiantes en mode charmes avec un gros C. Des basses séquences sculptent un mouvement plus pulsatoire et les nappes déploient leurs orchestrations qui sont en mode charme extrême. Toujours avec un gros C! Bien qu'il y ait peu de ballades dans ce dernier opus de Sayer, les autres étant Open Spaces et le superbe Intricacies, New Horizons donne gracieusement le ton à A DIFFERENT SIDE OF NORMAL. Disponible en DDL et en CD et monté sur 11 titres d'une durée moyenne de 7 minutes, ce dernier ouvrage du synthésiste Américain propose une série de titres, très déconnectés les uns des autres, avec des rythmes qui sont constamment en mouvements. Au fil des dernières années, Sayer Seely s'est construit un très beau et confortable studio et a aussi emmagasiné une pléthore de synthés qui sont en vedette dans cet album, donnant ainsi une texture sonore non seulement très diversifiée mais aussi assez différente des ambiances cosmiques de ses premiers albums. Des textures nouvelles qui sonnent étonnement familier à mes oreilles. Malgré cette nouvelle profondeur dans ses compositions, nous sommes bel et bien dans l'univers du synthésiste Américain avec un album de rock électronique bien enrobé d'une substance cosmique, parfois même organique, légèrement différente et dont la vision cinématographique est mieux définie ici qu'ailleurs dans ses autres albums. Et si je voudrais faire dans du comparatif, j'associerais cet album au côté rock électronique de Moonbooter ainsi que les premiers albums de Nattefrost.

Plus représentatif des 70 prochaines minutes de A DIFFERENT SIDE OF NORMAL, Emergence propose beaucoup de mouvements à l'intérieur de ses 7 minutes. Le séquenceur s'active nerveusement derrière des souffles rauques qui se transforment en immense nappes synthé. Ces nappes tissent des harmonies très extra-terrestres avec un air d'apocalypse alors que le rythme, fébrile et atypique, mute constamment en différentes courses sans obstacles. Progressions propose aussi un décor cosmique mais avec une approche mélodieuse plus dans le genre baroque bucolique. Si le séquenceur est juteux et noir, son rythme est résonnant et lent avec de bons effets percussifs, la mélodie du synthé écume des parfums de détresse bien fignolés entre la luminosité et un filtre plus diaphane. L'introduction de Berliner est fumante. Des lignes de synthé ondoient comme les lueurs circulaires d’un phare avec un brin de fatalité dans le ton sur un mouvement furtif du séquenceur, amplifiant encore plus cette sensation de menace. Le mouvement accélère la cadence, épousant un bon rock électronique avec des séquences qui roulent en folie. Les nappes flottant avec des harmonies vampiriques et le rythme insaisissable qui joue constamment sur sa vitesse, ce Berliner a un petit quelque chose de bien séduisant et me rappelle constamment un truc que je n'arrive pas à identifier. D'ailleurs, j'ai eu cette perception à quelques endroits dans cet album de Sayer. Mais au final, Berliner est un titre qui accroche dès sa première écoute, comme quelques autres dans ce A DIFFERENT SIDE OF NORMAL. Je ne dirais pas la même chose avec Motions qui débarque avec une autre structure en mouvement où le séquenceur utilise ses tons et ses couleurs afin de bien confondre notre écoute. Les synthés lancent toujours de monstrueuses nappes mélodieuses avec ce zest d'intensité et d'appréhension qui marque la distance entre ce dernier album de Sayer par rapport à ses autres.

Onward propose un rythme stationnaire que nos doigts peinent à imiter, tant la vélocité est féroce. Le décor fait encore très film de catastrophe avec des combats entre humains et Aliens. Toujours en mouvement, le rythme se détache pour embrasser une phase convulsive dont le charme et l'audace n'échappent pas à l'oreille. Open Spaces est une belle ballade lunaire pas trop compliquée avec un mouvement très harmonieux du séquenceur et dont l'infinie ascension séraphique se déroule sous de belles nappes d'un synthé tendre et nébuleux de sa texture. Dans un rythme plus ambiant, On the Road nous arrive avec des éléments de percussions parfumés de l'ère Revolutions de Jean-Michel Jarre. Ces effets restent vaporeux et sont prétextes pour qu'une séduisante ligne de séquences déroule une fascinante structure sphéroïdale. La structure évolue à l'intérieur de ses paramètres, offrant une diversité dans les couleurs d'un synthé toujours aussi créatif que le séquenceur. Ces éléments flirtent avec une vision organique qui sera plus présente dans l'évolution de Intricacies, un petit bijou qui reflète assez bien la profondeur de son sens. Cette étrange ballade électronique respire par un rythme pulsatoire et circulaire qui est enraciné dans une texture organique. La faune sonore est séduisante et ne serait sans doute pas si attrayante sans ces larmes et ces lignes de synthé qui injectent effets sonores (par moments je me croirais dans le fond d'un océan), nappes anesthésiantes et mélodies nébuleuses. On accroche tout de go à la première écoute de ce titre, alors que Enchanted by Thunder séduira plus par la richesse de ses nappes de synthé à la fois mélodieuses et apocalyptiques. Le séquenceur alimente très bien cette perception avec une ligne de séquences qui résonnent de sa teinte menaçante, alors qu'une autre trace un parcours zigzagant qui n'a rien à voir avec les ambiances du titre, donnant ainsi cette profondeur atypique aux multiples évolutions dans les rythmes de A DIFFERENT SIDE OF NORMAL. Et comment terminer un opus de cette envergure? Par un titre qui s'en démarque! When It Rains propose une séduisante approche d'un genre militaire avec une étrange parade unifiée par des lignes de synthé dont l'approche séraphique infiltre les harmonies d'une armée de Gobelins victorieux. À l'aise dans ses structures alambiquées, le séquenceur ramasse ces percussions qui secouaient un peu l'univers de Enchanted by Thunder afin de créer une structure plus compacte que complexe qui est à l'origine des nombreux charmes de A DIFFERENT SIDE OF NORMAL. Charmes avec un gros C!

Sylvain Lupari (29/08/18) *****

Disponible au Sayer Bandcamp

116 views0 comments

Recent Posts

See All

Comments


bottom of page