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Writer's pictureSylvain Lupari

FILTER KAFFEE: Filter-Kaffee 100 (2016) (FR)

Filter-Kaffee 100 est encore une autre parure de bon Berlin School rétro dans une enveloppe sonore très moderne

1 Night Shift 4:18 2 Bridge Over Troubled Oscillators & LFOs 3:58 3 Shadows of the Darkshift 6:04 4 Rebound 8:03 5 Raindrops 6:01 6 Midnight Session 16:58 Manikin ‎| MRCD 8007

(CD 45:23) (Contemporary Berlin School)

Afin de fermer le dossier des formats de papier filtre 100 à 102, Frank Rothe et Mario Schönwälder ont fait le ménage dans de vieilles sessions d'enregistrement et auraient trouvé quelques petits bijoux d'une MÉ toujours liée aux essences de la Berlin School rétro. Plus de 45 minutes ont ainsi été dégottées. FILTER-KAFFEE 100 donc ainsi un préquel aux 2 premiers volumes de la série. On y entend les premières expérimentations de Filter-Kaffee qui offre une Berlin School plus axée sur le côté ténébreux des atmosphères glauques d'une musique qui donnerait par moments des frissons dans le dos si on la mariait à un film de suspense et/ou d'horreur.

Un tintamarre sculpté autour de portes métalliques que l'on ouvre et des bruits cosmiques initient l'ouverture de Night Shift. Le rythme devient fluide avec une ligne de séquences qui fait osciller et trébucher ses ions dans un environnement sonore truffé d'écho de cerceaux qui s'entrechoquent, des larmoiements d'un genre de Theramin et de nappes ambiantes gorgées de brouillard. Ça sonne un peu comme les rythmes et ambiances de Flashpoint. Bridge Over Troubled Oscillators & LFOs est un long titre d'ambiances glauques auquel on a greffé certains éléments d'ambiances de Night Shift à des bruits blancs et des ronronnements de machinerie. Shadows of the Darkshift est plus mélodieux. Le rythme est ambiant avec des séquences qui tournoient dans les vapeurs de cliquetis et de voix séraphiques avant de prendre une tangente légèrement plus lente. Un slow, comme un frotte-bedaine, où les séquences scintillent tout autour et une ligne de basse dresse une structure légèrement sournoise. Le mix des voix et des orchestrations nous fait lever le poil des bras. Ça fait très Repelen, sans les instruments à cordes. Après une introduction cousue dans le suspense où cognements, mouvements lourds et indécis ainsi que de lentes nappes de bruine, Rebound nous plonge dans un rythme lourd à la Redshift. Les synthés lancent des lamentations du temps de Ricochet dans un dense brouillard où le rythme, qui est devenu un mix de Redshift et Tangerine Dream de l'ère Rubycon, peine à faire trembler les larges bancs de bruine mystique. Définitivement le point fort de FILTER-KAFFEE 100, avec Shadows of the Darkshift. Raindrops offre une figure de rythme statique à la Software. Des séquences répandent de bons mouvements de ruade alors que d'autres séquences plus cristallines structurent des harmonies évasives dans un décor sonique rempli de vents creux et de subtils chants de synthé truqués de fausses trompettes. On y entend aussi de lointaines harmonies spectrales, ajoutant un charme sibyllin à ce titre qui gagne à être plus scruté. Midnight Session est un long titre d'ambiances brodé autour des filiformes nappes résonnantes des basses pulsations qui traînent une fascinante lourdeur placide. Il y a plein de tonalités nébuleuses et spectrales, de même que des voix assez difficiles à identifier, qui s'échappent des profondeurs de ces nappes gorgées aussi de grisaille et de poussières métalliques. Intense, de par la profondeur des sons et des nappes, enveloppant et même incitateur à la schizophrénie des sons, Midnight Session ressemble à une musique de film, amplifiée, où le suspense et le mystère rôde au travers ses 16 minutes, faisant de ce FILTER-KAFFEE 100 un album plus d'ambiances que de rythmes qui s'abreuve de la belle période du Dream mais dans une enveloppe plus moderne.

Sylvain Lupari (13/05/16) ***½**

Disponible au Manikin Bandcamp

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