“J'ai eu plus l'impression d'écouter un album solo de la diva moderne que de KS”
CD 1 (78:44)
1 Liquid Coincidence 1 (21:59)
2 Liquid Coincidence 2 (30:51)
3 Liquid Coincidence 3 (25:54)
CD 2 (74:46)
1 Liquid Coincidence 4 (18:18)
2 Liquid Coincidence 5 (18:48)
3 Liquid Coincidence 6 (24:02)
4 Liquid Coincidence 7 (13:38)
SPV 92622 2CD
(2CD 153:30)
(Ambient Music)
Je vous le dit d'emblée, je n'ai pas embarqué dans la saga Schulze/Gerrard! Oui, j'attendais ce double cd avec impatience. Et oui, je l'ai écouté. Écouté comme un inconditionnel qui voulait absolument trouver quelque chose de beau sur cette dernière galette métallique de Klaus Schulze. Car notre Wagner du 20ième siècle vieillit et chaque parution peut devenir mythique…. J'aime bien Lisa Gerrard. Je trouve sa voix magnifique et très musicale. J'ai appréciée son travail avec Dead Can Dance ainsi que ses œuvres lyriques et théâtrales lors de ses trames sonores (Le Gladiateur) et de ses collaborations. Donc la table était mise pour une œuvre colossale…. Sauf que je suis resté sur ma faim. Pour ceux qui ne la connaissent pas, Lisa Gerrard possède une voix unique et flamboyante. Un langage abstrait dans une voix angélique. Un mélange de Laurie Anderson et Maria Callas qui épouse bien les caprices instrumentaux d'une musique abstraite ou bien atmosphérique. Alors, imaginez sous les nappes de synthé multiformes et multi musicales de Schulze. Sauf que ça pas levé. Pour une raison qui m'échappe, j'ai plutôt l'impression d'entendre un album solo de la diva contemporaine qu'une œuvre en duo.
Le synthésiste Allemand se fait très timide derrière la voix de Mme Gerrard. Un peu comme si pour apprécier l'un, il faut ignorer l'autre. L'autre étant Klaus Schulze ici. FARSCAPE, c'est 153:30 minutes à entendre les grandes variations vocales de Lisa Gerrard sous les claviers illégitimement impassible et quasiment invisible de celui à qui on doit pourtant des classiques de musique électronique tel que Timewind, Body Love, Mirage et des dizaines d'autres. Certes son génie ressort en plusieurs endroits (LC 2, LC3, LC 5,) avec des structures rythmiques minimalismes qui lui servent à ravir pour exploiter son univers musical. Un univers limité par la présence de Gerrard. Dans les faits, c'est bien plus l'album de Gerrard que de Schulze. Et c'est pourtant le Maître qui en a écrit la musique. Une bonne musique qui rejoint l'hybride personnalité de KS; soit le style contemporain des années 2000 versus de belles prémisses des années analogues (LC 6). Mais, peu importe la divinité de sa voix, Lisa Gerrard enfouit la musique et la relègue au dernier plan. Très frustrant. LC 6 est la seule pièce où l'on peut vraiment apprécier le maillage des deux talents. Un titre serein et doux qui va à ravir aux vocalises de Mme Gerrard.
J'ose espérer qu'une version sans les vocalises et musicalement remodelée, car il y a certaines longueurs, verra le jour. Car strictement au point de vue musical FARSCAPE serait un petit chef d'œuvre. Mais dans ces conditions, c'est un pétard mouillé. Comment peut-il en être différent si l'on considère que ce double cd n'a pris que 2 mois de travail? Mais est-ce que cela froisserait Mme Gerrard?
Sylvain Lupari (20/01/09) *****
Disponible chez Groove nl
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